• Photo Ségolène Royal - Parti Socialiste Cannes

    Texte d'une interview de S.Royal donnée à VSD aujourd'hui

    Le 31 décembre, vous vous êtes rendue dans une caserne de pompiers, à Paris. Le mot d’ordre affiché dans la salle d’appels – altruisme, efficience, discrétion – vous a frappée. En quoi ?

    Il s’agit de belles valeurs qui devraient aussi correspondre à l’action politique ! Altruisme signifie se mettre, avec générosité, au service des autres, ce que nous faisons. Efficience renvoie à la nécessité de l’efficacité.

    Or, les Français attendent des résultats de l’action. Discrétion est sans doute la valeur qui manque en ce moment. Elle rappelle chacun à son devoir de pudeur. Traditionnellement dans la fonction publique, il existe une réserve républicaine, malheureusement en voie de disparition. Il faut la réhabiliter. Je forme le vœu que la vie politique revienne à plus de discrétion, de réserve et de rigueur.

    Depuis quelques semaines, vous vous faites plus présente sur le terrain. Ces ren-contres avec les Français vous paraissent-elles une façon efficace de vous opposer à Nicolas Sarkozy ?

    Mon problème n’est pas de m’opposer systématiquement à lui, mais je constate qu’aujour-d’hui le pays a besoin d’efficacité dans les résultats de l’action politique. Aller sur des territoires, dans des entreprises ou avec des associations qui connaissent des difficultés oblige le pouvoir en place à bouger. Par exemple, après ma visite dans l’usine Charles Jourdan au contact du désespoir des salariés, le ministre a fait une réunion de travail. Tant mieux. Cela me permet aussi de faire des propositions pour que la France retrouve de nouvelles raisons d’espérer et d’entreprendre.

    Car on sent monter une profonde inquiétude : le moral des ménages est au plus bas, une enquête sur les jeunes montre que les Français sont parmi les plus pessimistes d’Europe. Face à l’espérance que soulève une élection présidentielle, quel que soit le candidat qui l’a emportée, les gens attendent qu’il se passe quelque chose. J’ai été une des actrices principales du dernier scrutin présidentiel, et ma responsabilité me conduit à donner toute mon énergie, à faire pression afin que ça bouge vraiment et que la politique se montre plus efficace.

    Vous avez l’impression que l’action jusqu’à présent mise en œuvre par le président n’a pas porté ses fruits ?

    Mais nous le voyons tous. Je souhaite que la France réussisse et obtienne des résultats qui vont dans le bon sens. Or, on assiste à un creusement des inégalités, avec les mesures fiscales par exemple. Le contre-choc commence à être ressenti. Nicolas Sarkozy a pensé que, en enrichissant les plus riches, leur croissance allait entraîner tout le monde. Ce n’est absolument pas ce qui se passe : on a les inégalités sans la croissance. Il faut essayer autre chose et, notamment, repenser les relations dans l’entreprise.

    Vous vous portez candidate à la tête du PS. Pourquoi faire cette annonce avant les élections municipales, au risque de voir vos opposants vous accuser de semer la désunion ?

    Je n’ai fait aucune annonce de cette nature. Et je refuse les polémiques du passé. J’ai simplement expliqué que, jusqu’en décembre, j’avais conduit une première étape, durant laquelle j’avais travaillé à mon rythme. J’ai eu aussi besoin de me reposer, d’écrire le bilan de la campagne. De plus en plus de personnes me demandaient pourquoi je ne parlais pas. Pourquoi je ne suis pas à leurs côtés pour avancer. Donc, j’approfondis le tra-vail avec tout un groupe, car je crois qu’il est de ma responsabilité, avec d’autres, de mettre un potentiel au service du rassemblement des socialistes, y compris ceux qui n’ont pas été à mes côtés. J’espère parvenir à les convaincre qu’il faut accélérer les propositions concrètes. C’est le silence et l’inaction qui seraient coupables !

    Comment ?

    En travaillant en équipe, en me déplaçant. Je voudrais encourager une nouvelle génération et donner de nouvelles raisons d’espérer. La France possède un potentiel, elle mérite beaucoup mieux que les résultats économiques et les régressions sociales dont nous souffrons aujourd’hui.

    Allez-vous soutenir la candidature de Bertrand Delanoë ?

    Bien sûr. Je souhaite très vivement sa réélection, car c’est un excellent maire pour Paris. Je serai à ses côtés autant qu’il le voudra.

    Quel est actuellement votre état d’esprit ?

    Serein et studieux. Je suis entourée d’amis fidèles et de conseillers talentueux. Nous regardons vers l’avenir sans polémiquer avec qui que ce soit. Je préside une région innovante et c’est très gratifiant parce que très concret. Je vais rencontrer les Français qui bougent en allant soutenir des candidats aux élections municipales. Je reste persuadée que c’est dans le mouvement que nous gagnerons de nouvelles mairies, car les Français ont besoin de sentir qu’il existe d’autres façons de faire, d’espérer et d’entreprendre par rapport à la fin des illusions et des slogans sans lendemain.

    Recueilli par Marie-Aude Panossian


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  • DDA A la une
    [03/01/08]

    Ségolène Royal, invitée aux "4 vérités"


    France 2, 3 janvier 2008
    Thierry BECCARO

    07h47, TELEMATIN, voici « Les 4 vérités ». Jeff WITTENBERG reçoit aujourd'hui Ségolène ROYALla présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes. Bonjour.

    Jeff WITTENBERG

    Bonjour à tous et en effet, bonjour à vous, Ségolène ROYAL.

    Ségolène ROYAL

    Bonjour.

    Jeff WITTENBERG

    C'est votre première intervention d'importance en 2008, merci de la réserver à FRANCE 2. Alors, on sait le vœu que vous aviez formé pour 2007, devenir présidente de la République. En 2008, qu'est-ce que vous aimeriez que l'on vous souhaite, en ce début d'année ?

    Ségolène ROYAL

    D'abord, moi, je voudrais, en 2008, que la France avance, et qu'elle avance avec tout le monde et pas seulement avec quelques-uns, ceux qui peuvent s'en sortir, et je souhaite aussi que la France puisse consolider les garanties fondamentales de chacun, c'est-à-dire se soigner, se loger, faire réussir ses enfants à l'école, recevoir le juste salaire de son travail ou avoir une couverture sociale lorsque l'on est âgé et que l'on a aujourd'hui des retraites en dessous du minimum vital. Voilà ce que je souhaite pour la France.

    Jeff WITTENBERG

    Vous faites des vœux pour les autres, mais pas pour vous, personnellement, dans cette année.

    Ségolène ROYAL

    Moi, je suis au service, d'abord, de la gauche, de la France aussi, parce que j'ai une responsabilité en tant qu'ancienne candidate à l'élection présidentielle, qui ai soulevé beaucoup d'espoir, qui ai reçu beaucoup d'amour, qui en ai aussi beaucoup donné au peuple français et bien sûr en cette année je compte aller jusqu'au bout de ce que j'ai entamé, au cours de cette campagne présidentielle, pour rénover la gauche.

    Jeff WITTENBERG

    On va y revenir. Tout d'abord, on va évoquer les vœux, d'autres vœux, ceux du président de la République, de Nicolas SARKOZY, qui a dit, lui, que tout ne peut pas être réglé en un jour, une manière de dire que tous les résultats, effectivement, ne peuvent pas être… aboutir, plutôt, en sept mois, avec un Baril de pétrole à 100 $, comme on l'a vu hier ; est-ce que vous lui accordez, au moins, des circonstances atténuantes ?

    Ségolène ROYAL

    Non, parce que chacun savait que le Baril de pétrole atteindrait ce prix là, il est le prix, d'ailleurs, pour tout le monde. D'autres pays européens réussissent…

    Jeff WITTENBERG

    C'est un frein à la croissance, quand même.

    Ségolène ROYAL

    D'autres pays européens, malgré ce handicap, arrivent à avoir de la croissance et surtout à bien répartir les fruits de la croissance, donc il fallait anticiper. Aujourd'hui, le Grenelle de l'environnement n'a eu aucune concrétisation, par exemple comment se fait-il qu'aujourd'hui encore, en France, il y ait des permis de construire qui soient délivrés sans l'obligation d'intégrer les énergies renouvelables ? Voilà par exemple, ce que je fais dans la région que je préside, aujourd'hui j'ai 5 lycées chauffés au bois et donc il y a des façons de faire, des façons d'anticiper, il n'est pas trop tard, mais il faut que le Grenelle de l'environnement se traduise par des effets concrets pour justement contrecarrer la hausse du prix du pétrole. C'est une chance, si on le veut, la hausse du prix du pétrole, parce que ça permet aussi le développement de, enfin, de nouvelles technologies propres.

    Jeff WITTENBERG

    Sur les vœux du président, une expression a retenu l'attention, il parle d'une « politique de civilisation ». Vous, vous ne la goûtez pas spécialement, cette formule, en tout cas dans la bouche de Nicolas SARKOZY. Pour quelle raison ?

    Ségolène ROYAL

    Ecoutez, voyez, je vous ai apporté, parce que je crois que ça n'a jamais été montré, ce plagia, c'est-à-dire « Une politique de civilisation », c'est une très belle expression, qui est une expression d'Edgar MORIN, dans un dialogue avec Sami NAÏR, Edgar MORIN qui est un grand, un des plus grands intellectuels français, qui explique dans ce livre, que la politique doit toujours être globale, c'est-à-dire on ne peut pas dire aux Français « débrouillez-vous individuellement ». Il ne peut pas, dit-il, y avoir de croissance économique sans justice sociale.

    Jeff WITTENBERG

    Mais ça, Nicolas SARKOZY ne dit pas le contraire.

    Ségolène ROYAL

    Si, il fait le contraire, c'est ça la différence. Il fait le contraire, c'est-à-dire qu'il pense, et on le voit dans ce qu'il propose sur la politique sociale, il dit aux Français : « débrouillez-vous dans vos entreprises » par exemple pour avoir le paiement des heures supplémentaires, ou « remettez en cause les 35 heures, entreprise par entreprise », alors qu'une politique de civilisation exige au contraire que l'homme soit pris dans sa globalité, c'est-à-dire qu'il ne faut pas fragiliser le contrat de travail si l'on veut au contraire que les entreprises soient performantes, qu'il ne peut pas y avoir de croissance économique en creusant les inégalités, mais bien au contraire. Or, aujourd'hui, on a quoi ? On a la croissance des inégalités, sans la croissance économique. Et ce que dit Edgar MORIN dans « La politique de civilisation », c'est que tout se tient, que l'un ne va pas sans l'autre, que si l'on touche au contrat de travail, ou que si l'on donne de la flexibilité, ou de l'agilité aux entreprises, en contrepartie, au contraire, il faut sécuriser les salariés pour qu'ils soient bien motivés dans leur travail.

    Jeff WITTENBERG

    Ségolène ROYAL, vous avez évoqué il y a un instant, les questions d'environnement. Aujourd'hui même, on l'a dit dans les journaux, José BOVE entame une grève de la faim pour demander un moratoire sur les cultures OGM. Le gouvernement a annoncé pourtant un gel, notamment du fameux MONSANTO 810, le maïs transgénique incriminé. Vous approuvez, quand même, José BOVE, dans sa démarche, grève de la faim ?

    Ségolène ROYAL

    D'abord, le gouvernement n'a pas tenu sa parole, il avait promis un moratoire des OGM, ça n'a pas été fait. Pourquoi ? Parce qu'il y a eu la pression, en effet, des grandes firmes capitalistiques, multinationales, comme MONSANTO. Geler l'hiver, ça n'a aucun sens, puisqu'on ne sème pas l'hiver et donc José BOVE exige que la parole soit tenue, tout simplement et…

    Jeff WITTENBERG

    Donc vous approuvez sa grève de la faim.

    Ségolène ROYAL

    Mais bien sûr. Mais bien sûr.

    Jeff WITTENBERG

    Vous le soutiendrez, éventuellement, vous irez le voir ?

    Ségolène ROYAL

    Vous savez, il y a en Europe 17 régions, dont la mienne, qui ont décrété, déjà il y a trois ans, le moratoire des OGM. Pourquoi ? Parce que ça porte atteinte à la santé publique, donc ce que je demande c'est le moratoire sur les OGM et la publication, c'est-à-dire la transparence, de toutes les études qui montrent, qui démontent les problèmes d'impact des OGM sur la santé publique et sur l'agriculture.

    Jeff WITTENBERG

    Vous irez voir José BOVE, vous irez le soutenir dans sa…

    Ségolène ROYAL

    Mais pourquoi pas ? Vous savez, ce n'est pas la première fois que je le soutiens et je pense que, qu'il y ai des hommes, comme ça, qui s'engagent très fortement, pour qu'il y ait une morale en politique et que la parole soit tenue et qu'en plus sur des sujets de société majeurs qui concernent la santé publique, eh bien je crois que c'est bien, que c'est courageux et que ça mérite d'être soutenu.

    Jeff WITTENBERG

    L'agenda social est chargé, les 35 heures pourraient être réformées, selon le gouvernement, ainsi que le contrat de travail que le gouvernement souhaite voir évoluer. Sur ces questions, vous donnez peut-être un gage, disons vous demandez à voir ce que va faire le gouvernement ? On sait par exemple que les 35 heures, vous avez toujours eu un discours assez mesuré, disons que ce n'est pas toujours un progrès. Qu'en est-il, aujourd'hui ?

    Ségolène ROYAL

    Il faut faire des réformes, là-dessus je n'ai jamais eu de discours ambigu. Il faut faire des réformes, mais il faut les faire correctement. Moi, j'ai été très étonnée dans le discours de Nicolas SARKOZY, lorsqu'il a décrit l'exaspération des Français. C'est quand même étonnant. Il a été élu, précisément, non pas pour décrire l'exaspération, des Français, pour la constater, mais pour y mettre fin. Aujourd'hui, il est le président de l'exaspération. Et sur l'agenda social, eh bien reprenons la politique de civilisation, c'est-à-dire que tout se tient, on ne peut pas toucher au contrat de travail, c'est-à-dire mettre en œuvre un projet comme celui qui est imaginé, de rupture à l'amiable, d'un contrat de travail, sans prévoir l'intervention d'un médiateur ou d'un juge qui va vérifier qu'il n'y a pas eu la loi du plus fort sur la loi du plus faible. On ne peut pas dire aux salariés : « débrouillez-vous tout seuls sans vos entreprises pour négocier les 35 heures ». Donc, là aussi, il faut une approche globale, c'est-à-dire à la fois des initiatives individuelles, parce que je crois que les libertés individuelles, la responsabilité individuelle, sont importantes, mais des garanties collectives et des sécurités collectives qui, elles, sont aujourd'hui dangereusement fragilisées.

    Jeff WITTENBERG

    On va parler de Ségolène ROYAL, auteur. Votre livre : « Ma plus belle histoire, c'est vous », se vend très bien, je crois, 120 000 exemplaires, m'avez-vous dit. Comment vous expliquez ce succès ? Que cherchent vos lecteurs, selon vous ? Comprendre pourquoi vous n'avez pas gagné ou savoir, ce qui est peut-être le plus important, ce que vous allez faire maintenant, parce que ça c'est quand même le grand mystère ?

    Ségolène ROYAL

    Oui, je suis très contente de ce grand succès. Je crois que ce que demandent, ce qu'attendent les lecteurs de ce livre, c'est de comprendre, peut-être de revivre aussi des évènements très forts et très denses de cette campagne, avec un échange affectif très fort…

    Jeff WITTENBERG

    Et l'avenir, alors, madame ROYAL, vous êtes…

    Ségolène ROYAL

    Et l'avenir aussi. Bien sûr…

    Jeff WITTENBERG

    Vous aviez dit en décembre : « Je dirai en janvier ce que je vais faire, si je prends, si je m'intéresse ou non à la tête du PS ». Alors, on est en janvier et j'ai envie de vous dire : « alors, qu'est-ce que vous avez décidé ? »

    Ségolène ROYAL

    Ce que je peux vous dire, en tout cas très simplement et avec beaucoup de détermination, c'est que je sens qu'il y a de plus en plus d'hommes et de femmes qui, en effet, se tournent vers moi et se demandent comment est-ce que l'on peut collectivement faire en sorte que les idées du Parti socialiste soient rénovées. Le Parti socialiste s'y est d'ailleurs attelé, dans plusieurs forums, mais moi j'ai bien l'intention de m'engager à fond, de servir à fond à la fois le Parti socialiste, en m'y impliquant totalement. Les élections municipales, aussi, qui sont là, qui sont l'occasion de dire beaucoup de choses et notamment sur la conception de la politique et sur la démocratie participative, au quotidien, et sur l'efficacité de la politique, je crois que c'est ça qu'attendent les Français.

    Jeff WITTENBERG

    Madame ROYAL, vous y impliquer totalement, ça peut vouloir dire que vous pourriez concourir au poste de Premier secrétaire du PS qui va être vacant dans quelques mois ?

    Ségolène ROYAL

    Il faut d'abord réussir les étapes précédentes. Si je réussis les étapes précédentes, c'est-à-dire en effet mobiliser beaucoup d'intelligence, comme je le fais en ce moment, pour continuer à bouger les lignes politiques, tel que je l'ai fait pendant la campagne présidentielle, avoir la capacité de faire une offre politique qui montre comment on peu résoudre aujourd'hui les problèmes qui se posent, en France, sans, je l'ai dit tout à l'heure, déconnecter d'un côté la croissance, de l'autre les inégalités, montrer que tout se tient et avoir des réponses structurées et donc faire en sorte que l'on puisse rassembler les socialistes…

    Jeff WITTENBERG

    Si les conditions sont réunies, qu'est-ce que vous ferez, alors ?

    Ségolène ROYAL

    Oui, plus définir ce qui est aujourd'hui une nouvelle force politique à gauche, eh bien si je suis capable de rassembler les socialistes sur cette offre politique, à ce moment-là j'irai jusqu'au bout de cette démarche.

    Jeff WITTENBERG

    Je vous remercie. Très bonne journée à vous, Ségolène ROYAL. C'est à vous Thierry, et merci. Bonne journée.

    Thierry BECCARO

    Merci beaucoup. Bonne journée.
     
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  • l'hebdo des socialistes

    Avec la droite,le pouvoir d’achat n’augmentera pas

    Dans son intervention télévisée du 29 novembre, Nicolas Sarkozy avait annoncé des mesures censées augmenter le pouvoir d’achat de tous les Français. Ces propositions, qui feront l’objet d’un projet de loi placé en urgence dans le planning parlementaire et discuté le 18 décembre, ne sont que poudre aux yeux. D’autant qu’aucune ne dépend des pouvoirs publics.

    Un projet de loi pour le pouvoir d’achat ? Les Français l’attendent avec impatience. Ils seront malheureusement déçus en découvrant le contenu du texte proposé par la droite. Car s’il s’agissait d’augmenter l’ensemble des revenus, les mesures annoncées ne concernent ni les chômeurs, ni les retraités, ni les travailleurs à temps partiel non annualisé,ni les salariés d’entreprises sans croissance d’activité. Autant dire que le champ d’application de la loi est déjà réduit.

    Dans son premier article, il est écrit : « Le salarié peut demander à son employeur de renoncer à une partie des journées ou demi-journées de repos accordées au titre de périodes antérieures au 1er janvier 2008. » Cette possibilité de négocier individuellement ses jours de repos contre une rétribution existait déjà,depuis la loi de 2005 sur l’organisation du temps de travail. On pouvait accumuler ces jours sur un compte épargne temps. De plus,nombreux sont les salariés qui ne bénéficient pas de RTT.

    Citons par exemple les travailleurs soumis à un accord de modulation dont la moyenne horaire est de 35 heures sur l’année ou ceux qui doivent enchaîner les CDD ou les contrats d’intérim. De plus, ces heures supplémentaires ne seraient plus majorées à 25 % mais à 10 %. Article 2: dans les entreprises dotées d’un accord de participation, les sommes débloquées exceptionnellement ne seront pas imposées. Dans les entreprises de moins de 50 salariés, une prime défiscalisée pourra être donnée aux salariés. Déjà mise en oeuvre en 2004, cette mesure a prouvé son inefficacité. Sur les 7 milliards débloqués en 2004, 5,5 milliards ont été replacés sur d’autres produits d’épargne. Par ailleurs, le système de primes n’est pas pérenne et n’est pas pris en compte dans le calcul des retraites, contrairement aux augmentations de salaire.

    Mais dans ce projet de loi,on ne trouve aucune mesure de revalorisation du Smic, des petites retraites, de la prime pour l’emploi ou des allocations familiales. En revanche, on vous propose aussi de travailler le dimanche. Tout est conditionné au temps de travail,qui n’est pas du ressort du salarié mais de l’employeur.

    Pendant ce temps, le gouvernement prévoit que chaque Français payera une taxe sur ses boîtes de médicaments et actes paramédicaux.

    Fanny Costes


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  • Yannick Noah: "Tout me choque" dans l'action de Nicolas Sarkozy

    Le chanteur français Yannick Noah, le 10 novembre 2005 à Paris
      Jean-Pierre Muller AFP/Archives ¦ Le chanteur français Yannick Noah, le 10 novembre 2005 à Paris
     

    Yannick Noah, qui avait soutenu Ségolène Royal lors de l'élection présidentielle, a déclaré que "tout (le) choque" dans l'action de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, dans un entretien à paraître dans le Journal du Dimanche.

    "L'attitude, le ton, l'arrogance me choquent. Le déballage de richesse, le cynisme me choquent. La désinformation me choque", estime l'ancien joueur de tennis devenu chanteur, qui dit toujours soutenir Ségolène Royal.

    "Je n'ai pas encore rencontré quelqu'un qui m'a dit ce qu'il avait vraiment fait", ajoute-t-il. "Qu'est-ce qu'il y a eu à part un brouhaha et de la godille? Quels problèmes ont été réglés?"

    "Je ne veux même pas parler du côté diversion avec la mise en scène de sa vie privée, et tous les médias qui suivent. C'est le roi avec sa cour, et les courtisans se mettent à genoux", poursuit Noah, qui avait tenu des propos comparables dans le journal Le Parisien de samedi.

    Il indique en outre avoir reçu une proposition de l'entourage de Nicolas Sarkozy pour participer au concert du Champ de Mars le 14 juillet dernier.

    "J'ai dit OK mais pour quatre fois le prix proposé, en rigolant", affirme-t-il. "J'étais au golf quand ils ont accepté ma fausse proposition, le lendemain (...) Je ne suis pas un courtisan, même à ce prix-là".

    Noah a repris à Zinédine Zidane le titre de personnalité préférée des Français, que l'ancien footballeur lui avait ravi en juillet 2006, selon le classement réalisé par l'institut de sondages Ifop pour le même numéro du JDD.

    Jean-Pierre Muller AFP/Archives ¦ Le chanteur français Yannick Noah, le 10 novembre 2005 à Paris

     
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    AFP


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  • Situation économique et sociale et pouvoir d’achat


    François Hollande et Michel Sapin ont tenu une conférence de presse sur la situation économique et sociale et le pouvoir d’achat le 19 décembre :
    À l’occasion de la présentation du projet de loi de finances pour 2008 en Conseil des ministres, le Parti socialiste avait multiplié les mises en garde : croissance surestimée, déficits sous-évalués, dette non maîtrisée, comptes sociaux dans le rouge, commerce extérieur dégradé, …
    Trois mois plus tard, toutes les données sur lesquelles repose le budget 2008 s’avèrent erronées, ce qui démontre qu’il s’agit d’un budget virtuel qui prépare des lendemains douloureux.


    Télécharger le texte de la conférence de presse (en pdf)


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