• L'Afrique australe en sommet ne veut plus ignorer la crise au Zimbabwe

    L'Afrique australe en sommet ne veut plus ignorer la crise au Zimbabwe

    Des dirigeants africains parmi lesquels le président du Botswana Ian Khama, à leur arrivée le 12 avril 2008 à Lusaka
    Le président sud-africain Thabo Mbeki (g) et son homologue zimbabwéen Robert Mugabe, le 12 avril 2008 à Harare
    Le parc du centre de conférence internationale à Lusaka, le 11 avril 2008 à la veille du sommet extraordinaire sur le Zimbabwe

     

     

    Les dirigeants d'Afrique australe poursuivaient samedi soir leurs discussions sur le Zimbabwe, lors d'un sommet qui s'est ouvert sur une injonction du président de l'organisme régional à ne plus ignorer l'ampleur de la crise politique et économique chez son voisin.

    La région "ne peut rester passive lorsqu'un de ses membres est confronté à une situation douloureuse, politiquement et économiquement", a déclaré à l'ouverture du sommet le chef de l'Etat zambien Levy Mwanawasa, qui préside la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC, 14 pays).

    Le sommet ne vise certes pas à "mettre (le président zimbabwéen Robert) Mugabe au banc des accusés", mais ce serait "une erreur de se détourner quand un de nos voisins est en crise", a-t-il ajouté.

    Le ton du discours d'ouverture du Zambien tranchait avec de précédentes déclarations de son homologue sud-africain Thabo Mbeki, selon lequel "il n'y a pas de crise" au Zimbabwe.

    "Un processus électoral a eu lieu et nous attendons tous que la ZEC (Commission électorale zimbabwéenne) annonce les résultats" de l'élection, a déclaré Mbeki à l'issue d'un entretien avec le chef de l'Etat zimbabwéen à Harare.

    Lors d'une interruption de séance, samedi soir à Lusaka, il a estimé que les discussions "se passaient bien".

    Deux semaines après le scrutin présidentiel qui a opposé Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, à son rival Morgan Tsvangirai, le Zimbabwe attendait toujours les résultats officiels.

    Le parti au pouvoir a essuyé une défaite historique, perdant à la chambre des députés la majorité qu'il détenait depuis l'indépendance en 1980.

    Mbeki s'était rendu dans la matinée à Harare pour rencontrer le héros de la guerre contre la suprématie blanche dans l'ancienne Rhodésie du Sud britannique, qui a refusé de participer au sommet.

    Le gouvernement zimbabwéen a dépêché quatre ministres en Zambie. Tsvangirai assistait à la cérémonie d'ouverture au premier rang des observateurs.

    Auparavant, le ministre de la Justice Patrick Chinamasa avait minimisé l'importance de la réunion. Il n'y a "nul besoin de régionaliser la crise", a-t-il déclaré à l'AFP en marge du sommet.

    Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Tsvangirai, qui revendique la victoire à la présidentielle, a appelé la SADC à "dénoncer clairement la dictature" de Mugabe.

    "Les militaires gouvernent de facto. Un coup d'Etat constitutionnel est en cours", a déclaré à la presse le secrétaire général du MDC, Tendai Biti.

    "Nous savons tous que la violence appelle la violence", a lancé Mwanawasa. "Je voudrais à ce moment critique appeler les responsables zimbabwéens, tant de la Zanu-PF (au pouvoir) que de l'opposition, à faire preuve d'humilité et de saisir cette chance de tourner la page."

    La tension au Zimbabwe avait brusquement monté la veille du sommet. La police a interdit les rassemblements politiques dans la capitale et l'opposition a appelé à une grève générale pour mardi, se disant prête à "aller jusqu'au bout pour faire respecter la volonté du peuple."

    L'issue de la réunion de Lusaka dépendra beaucoup de l'attitude de Mbeki, président de la première puissance régionale, qui avait été chargé par ses pairs d'une médiation entre le pouvoir et l'opposition au Zimbabwe avant les élections.

    A Harare, le président sud-africain a pris ses distances avec Tsvangirai et sa revendication anticipée. "Comme je l'ai déjà dit, l'organe autorisé à publier les résultats est la Commission électorale. Attendons qu'elle annonce les résultats", a-t-il martelé.

    Les dirigeants africains ont jusqu'ici évité de condamner publiquement Mugabe, en dépit des répercussions régionales de l'effondrement économique du Zimbabwe. Quelque trois millions de Zimbabwéens ont choisi l'exil, fuyant la répression et la misère.

    Gianluigi Guercia AFP ¦ Des dirigeants africains parmi lesquels le président du Botswana Ian Khama, à leur arrivée le 12 avril 2008 à Lusaka

     
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    © 2008 AFP


    20Minutes.fr avec AFP,


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