• Le gouvernement est nommé : premières remarques

    Pour la République Sociale
    Le gouvernement est nommé : premières remarques

    Malgré l'intoxication médiatique en cours, le gouvernement Fillon n'a rien de nouveau et sympathique.


    Un gouvernement nettement à droite

    En nommant Bernard Kouchner, Nicolas Sarkozy veut désarmer toute opposition en faisant croire que la gauche est dans son gouvernement. Intox ! La gauche sera à l’Assemblée au lendemain des législatives… ce qui n’est pas du tout la même chose.

    Le gouvernement Fillon est un gouvernement clairement à droite :
    - Les deux principaux ministres dans l’ordre protocolaire, Fillon et Juppé, sont célèbres pour avoir mis des millions de personnes dans la rue contre leurs projets de remise en cause des droits sociaux. Ne nous faisons pas d’illusions. C’est un gouvernement de combat, qui a plusieurs revanches à prendre.
    - C’est un gouvernement qui vise avant tout au rassemblement des droites. Tous y sont : aile chiraquienne (Juppé, Alliot-Marie), aile dite « droite sociale » (Borloo), UDF (Morin), signe envoyé à l’électorat FN (ministère de l’Identité nationale occupé par Hortefeux).
    - Quant au rideau de fumée Kouchner, il faut rappeler que Bernard Kouchner explique depuis longtemps que la frontière gauche-droite est une question dépassée. Sur les questions internationales, il est d'ailleurs souvent d'accord avec la droite (comme sur la guerre en Irak , où il aurait voulu engager la France aux côtés de Bush).

    Le nombre de 15 ministres n’a rien d’exceptionnel ni de moderne

    Le chiffre de 15 est même très courant : 15 ministres de plein exercice dans le gouvernement Raffarin 1, 16 dans le gouvernement Juppé, 16 dans le gouvernement Jospin. Ce chiffre n’a donc aucune raison d’être présenté comme un signe de modernisation de l’Etat.

    Des secteurs qui passent au premier plan

     L’immigration
    Pour la première fois depuis Vichy, un département ministériel à part entière est consacré à l’immigration (depuis il n’y avait eu que des secrétaires d’Etat sur cette question), ce qui traduit la volonté de mettre au premier plan de l’agenda gouvernemental la question des étrangers dans la droite ligne de l’agitation idéologique entretenu par Sarkozy sur cette question depuis 2002.

     Les finances publiques
    L’affichage d’un super ministère du budget et des comptes publics manifeste la volonté de réduction des dépenses publiques en tête des priorités gouvernementales, faisant des questions financières et comptables un objectif politique à part entière et non plus un moyen au service des autres politiques. Le rattachement de la fonction publique à ce ministère du budget est le signal d’une volonté de coupe sombre dans la fonction publique et de privatisation progressive du statut de la fonction publique.

    Des secteurs qui passent au second plan

    L’analyse complète des conséquences du redécoupage ne pourra être effective qu’avec la publication des décrets d’attribution des différents ministères, qui précisent les directions attribuées à chaque ministre.

     Sécurité sociale
    Le rattachement de la tutelle de la sécurité sociale au ministre du budget est le signe que la politique de protection sociale est réduite à un enjeu comptable au détriment de la couverture des assurés et de la politique de santé publique. C’est cohérent avec la logique sarkozyste de mise en place d’une franchise ajustable sur les soins où l’objectif de réduction des dépenses prime sur celui de protection des patients.

     Affaires étrangères
    Le Quai d’Orsay sera dépouillé à la fois de ses services concernant l’aide au développement et de ceux concernant les Français de l’étranger et les étrangers en France (qui seraient rattachés au ministère de l’immigration). Cela le privera des moyens d’une politique étrangère globale. Cela risque également de cantonner le réseau des consulats à des taches de police en lien avec la politique de l’immigration au détriment des missions culturelles, sociales et politiques qu’ils exercent encore aujourd’hui en lien avec les ambassades.

     Culture et communication
    La ministre de la culture de la communication est également la porte-parole du gouvernement. Tout un programme.


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