À Nantes où François Mitterrand avait tenu son dernier meeting de campagne en 1981, Ségolène Royal dans un Zenith archicomble, a appelé à une alternance d’aussi grande ampleur qu’en 1981 et 1936.

Dans ce meeting ouvert par Jean-Marc Ayrault, il est revenu à Robert Badinter de déclencher un tonnerre d’applaudissements pour accueillir Ségolène Royal.
Le garde des sceaux de l’abolition de la peine de mort, avant que la candidate, à son tour ne prononce un discours sur les libertés publiques et la nouvelle République qu’elle appelle de ses voeux, a martelé que face à “la lepénisation des esprits et du discours“, il ne faut cesser d’affirmer fièrement nos valeurs. “La Nation comme la République est composée de citoyens français tous, tous égaux en droit et en dignité, sans distinction aucune de sexe, de race, d’origine, de religion, de philosophie ou d’orientation sexuelle. Comme la Nation elle-même, La République française est une et indivisible et parce que nous refusons toutes les formes de communautarisme ou de différentialisme, parce que nous combattons toutes les formes de discriminations, la laïcité est indissociable de la République française.”

C’est aussi au nom de cette République généreuse, ouverte qui fait la grandeur de la France que Robert Badinter a demandé que le droit de vote aux municipales des étrangers en situation régulière soit accordé. Demande promise par la candidate dans son discours, discours chargé de sens au cours duquel elle a défendu une certaine idée de la République et décliné sa méthode et ses propositions concrètes pour le changement dont la France a besoin.

Ce changement que les français attendent, il aura pour levier une réforme des institutions sur laquelle les Français auront à se prononcer le plus vite possible par un référendum. Car si “la réforme des institutions n’est pas un objectif en soi, c’est un objectif au service de l’efficacité de la politique, c’est un objectif au service des Français, c’est ce qui permettra d’aller plus vite, d’être plus juste, de tenir parole et de rendre des comptes“.

Et Ségolène Royal de rappeler que la République nouvelle inscrite dans le pacte présidentiel repose sur quatre piliers : la réforme de la démocratie représentative, de la démocratie sociale, territoriale et participative.

La démocratie sociale doit être renforcée car la relance et la croissance de l’économie dépendent de la qualité du dialogue social qui préserve que les réformes se fassent au détriment des salariés. “C’est en sécurisant les salariés dans leur travail et dans leur salaire que l’on obtient d’eux une plus grande motivation au travail, et donc une plus grande compétitivité des entreprises, et certainement pas l’inverse, comme cela est démontré avec les dégâts que provoque la politique libérale menée depuis cinq ans.”

La réforme de la démocratie territoriale, notamment par une nouvelle étape de la régionalisation, mettra fin aux chevauchements des compétences et aux gaspillages de l’argent public.

La réforme de la démocratie représentative, obligera à un contrôle de l’application et de l’évaluation des lois avant d’en voter de nouvelles, trop de lois ne sont pas. “Ce sera désormais le rôle du Parlement qui aura le droit de refuser tel projet de loi ministériel si la loi précédente n’est pas appliquée, et si le pouvoir Exécutif n’a pas pris ses responsabilités“. Et pour que le parlement joue pleinement son rôle le cumul des mandats sera interdit et l’article 49.3 supprimé.

Le quatrième pilier de la réforme institutionnelle que proposera Ségolène Royal, la démocratie participative, s’inscrit dans la tradition d’innovation institutionnelle de la France, cette France qui a inventé la République. “Je ne veux plus que les citoyens soient écartés des décisions qui les concernent” a lancé la candidate. C’est un “souffle de modernité” que les jurys populaires, le referendum d’initiative populaire ou encore le droit de pétitionnaires à inscrire à l’ordre du jour de l’assemblée une proposition de loi donneront à la République nouvelle.

Cette République nouvelle sera aussi celle de l’Etat impartial. Avant de décliner l’ensemble des mesures qui le garantiront et mettront “fin à un Etat monopolisé par un clan, les puissances d’argent et lobbies de tous ordres“, Ségolène Royal a tenu à ce que cet engagement prenne la forme d’un serment, “j’en fais ici le serment, ce sera le serment de Nantes, je resterai cette femme libre et solide parce que, là où je suis devant vous, c’est grâce à vous, c’est vous qui m’avez portée, c’est vous qui m’avez encouragée, c’est vous qui m’avez faite. Et c’est à vous, peuple de France, que j’aurai à rendre des comptes.”

Avant de conclure la candidate est revenue sur le terrible viol et assassinat d’une jeune femme de la région pour partager la peine de la famille et redire que “la lutte contre les violences sexuelles, les délits et les crimes faites aux femmes et aux enfants sera décrétée grande cause nationale“.

Enfin rappelant à la salle qu’il lui revenait “la responsabilité de dessiner le visage de la France de demain“, les appelant à donner à la République et la Nation, deux concepts au féminin, le visage d’une femme, Ségolène Royal a achevé son discours par un nouveau clin d’oeil à la belle campagne victorieuse de 1981, “vous voulez le changement, ayez cette audace, vous ne le regretterez pas, parce que le changement paisible, harmonieux, la force tranquille, elle est là, devant vous, je compte sur vous, vive la République, vive la France !”

Lire l’intégralité du discours de Ségolène Royal

Agenda

18 avril :
- François Hollande à 8h35 sur I>Télé "I>Matin"
- Ségolène Royal à 19h15 sur I>Télé invitée de l'émission "A sa place vous feriez quoi ?"
19 avril :
- Meeting national avec Ségolène Royal à Toulouse en présence de Jose Luis Zapatero
- Ségolène Royal invitée de "Question ouverte, Elysée 2007" à 20h30 sur France 2
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Il n'y a pas que Nicolas Sarkozy qui recoit les soutiens des sportifs. Mathieu Blain (déjà apparu dans les spots de campagne de Jospin en 2002) et Fabrice Landreau, rugbyman et entraîneur du Stade Français explique ainsi pourquoi Ségolène Royal possède les mêmes valeurs que celles de l'ovalie.

Pendant que Nicolas Sarkozy recevait quelques amis sportifs à son QG parisien, le footballeur Lilian Thuram a porté une nouvelle attaque contre le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle. «Le discours de Sarkozy est raciste, et non pas quasi raciste, assuré le champion du monde Français et actuel défenseur de Barcelone au quotidien espagnol El Mundo. Mais les gens ne veulent pas le voir, moi je l'ai dit et redit mais les gens ne le voient pas», déclare le joueur de foot, proche de la candidate socialiste et connu pour son engagement contre le racisme et en faveur des droits de l’homme. L’an dernier, il avait également invité des squatteurs du gymnase de Cachan au Stade de France.

«Sarkozy veut créer un ministère de l'Immigration et de l'identité nationale. C'est dangereux», estime-t-il. «Maintenant, il dit que l'immigration est un danger pour l'identité française. Et l'identité est une chose multiple, nous en avons tous une», selon les propos publiés en espagnol par El Mundo.

Les passes d’armes entre le sportif et le champion de l’UMP ont débuté après les émeutes de novembre 2005 et les mots de «racaille» prononcés par le président de l’UMP. Sarkozy avait alors répondu à Thuram qu’il ne connaissait plus les problèmes des banlieues depuis que devenu joueur professionnel, «cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas été en banlieue».

En janvier dernier, Lilian Thuram avait raconté dans un entretien diffusé par France Culture que Nicolas Sarkozy avait «une vision raciale des choses et des gens», assurant que le ministre de l’Intérieur lui avait dit que «ce sont les noirs et les arabes qui créent les problèmes en banlieue». Des propos démenties par Nicolas Sarkozy.

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