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      26 août 2008 - 18:12

      Ségolène Royal et Alain Touraine débattront de leur livre, Si la gauche veut des idées (éd. Grasset) à La Fnac Saint-Lazare (Paris) le mardi 16 septembre à partir de 17h30. Venez nombreux.
       

    Si la gauche veut des idées...

    26 août 2008 - 18:12

    « Si la gauche veut des idées », en voilà !

    C'est  un livre de rencontres.

    Alain Touraine a proposé cet échange à Ségolène Royal, qui l’a accepté !

    Le résultat : sept rencontres successives entre l’un des plus grands sociologues, qui a tant participé aux débats d'idées de la gauche depuis mai 1968, et la candidate qui a tant fait bouger les lignes de cette gauche lors de l'élection présidentielle.

    C'est  un livre étonnant.

    Quand le sociologue avance ses analyses, la femme politique se rappelle les paroles des pêcheurs de la Rochelle en colère, des ouvriers écoeurés de Gandrange ou des mères de famille désorientées, pour développer ses convictions et ses propositions.  Quand le sociologue conclut par un appel aux politiques, à tous les politiques, elle pose cette question inhabituelle, presque incongrue : qu'est-ce qu'un parti ?

    C'est enfin un livre inédit.

    Un livre où  le sociologue dessine à chaque rencontre un tableau de la société et de la politique française - sans  concession pour la gauche bien au contraire - et où à  la femme politique donne tour à tour, quitte à contredire le chercheur, sa conception de l'individu et de la société, de la mondialisation et de l'action publique, de l'écologie et de l'éducation, de l'économie et du social, de la République et de la France... et même du Parti socialiste !

    Ce n'est pas un livre tourné vers le passé, ce n'est pas le livre-programme d'une candidature, ce n'est pas un livre polémique : c'est la  vérité d'une femme politique de gauche d'aujourd'hui, qui préconise la lucidité radicale et ne veut pas confondre le réalisme et le renoncement, le réalisme et le fatalisme. C'est un livre de réflexion pour l'action.

    Regarder la société et le monde tels qu'ils sont, c'est constater que les inégalités explosent, que la mondialisation a échoué. C'est prendre la mesure de la gravité particulière de la crise que nous vivons quand un jeune vous dit : « Je n'ai pas peur de l'avenir, j'ai peur de ne pas en avoir ».

    Changer l'économie de marché, changer aussi les interventions publiques, démocratiser la mondialisation, révolutionner la démocratie française, renouer un pacte éducatif, réformer autrement les retraites... L'ambition est de retrouver une maîtrise sur nos destinées individuelles et collectives.

    Au sociologue qui ne croit plus au socialisme, l'ancienne candidate explique pourquoi et comment le socialisme est capable d'être une idée neuve !

    Si la gauche veut des idées, elle en trouvera dans ce livre.

    Lire des extraits parus dans Le Monde, daté du 27 juin 2008

     

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    Notre stratégie en Afghanistan doit être redéfinie

    28 août 2008

    Entretien paru dans Le Parisien le 28 août 2008

    Quelle est votre analyse du conflit en Géorgie ?

    Le président géorgien Saakachvili a fait une lourde faute à laquelle les Russes ont réagi de manière délibérément disproportionnée. M. Sarkozy est intervenu rapidement pour un cessez le feu, c’était à la fois utile et normal, mais ont été commises plusieurs erreurs dont dont la plus grave est d’avoir proposé aux Russes un texte oubliant de rappeler l’intégrité de la Géorgie. C’est la brèche dans laquelle se sont engouffrés les Russes, violant l’intégrité géorgienne et le droit international. Et tout cela se passe à quelques centaines de kilomètres des frontières de l’Union européenne et à quelques kilomètres de Sotchi où doivent avoir lieu les Jeux olympiques d’hiver en 2014 !

    Ce conflit peut-il faire tâche d’huile ?

    Tout va dépendre du sang froid des dirigeants et de notre capacité à réduire les tensions. En dehors des incidences directes sur l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, on peut craindre une forme de propagation vers des pays comme l’Ukraine ou la Moldavie. Rétrospectivement, la reconnaissance de l’indépendance du Kossovo n’a pas facilité la situation...

    Que faut-il faire maintenant ?

    D’abord, montrer une grande fermeté à l’égard de la Russie, en imaginant une graduation de mesures pouvant aller du réexamen des relations avec l’OTAN à la remise en cause de l’adhésion à l’OMC ou à d’autres dispositions. Mais il faut en même temps faire comprendre aux Russes que le camp occidental n’a nullement l’intention de les "encercler" et que nos intérêts convergent notamment pour contrer le développement de l’islamisme radical et assurer la stabilité de l’Eurasie.

    Comment les Européens peuvent-ils, à plus long terme, éviter de se trouver impliqués dans de telles crises ?

    En développant une vraie politique énergétique européenne qui réduise notre dépendance et en adoptant une politique européenne de défense qui ne soit pas systématiquement le calque des Etats-Unis. J’attends de la présidence française des avancées concrètes sur ces deux points, ainsi que sur une indispensable relance économique européenne.

    Nicolas Sarkozy a assumé une nouvelle fois avec force son tropisme atlantiste...

    Certains parlent même de bushisme... On pouvait déjà contester vivement les positions de George Bush alors qu’il était au fait de son pouvoir, mais maintenant qu’il est en train de le quitter, s’aligner sur elles devient absurde. La France n’a pas à reprendre des concepts dangereux comme la guerre des civilisations ou l’Occident contre le reste du monde. Dans un monde compliqué, il faut éviter le faux confort des idées simplistes.

    Que répondez-vous aux arguments de Nicolas Sarkozy en faveur de l’engagement de la France, sous mandat de l’ONU, en Afghanistan ?

    Je veux d’abord saluer l’extrême courage de nos soldats. Je rappelle aussi que l’an dernier, le même M. Sarkozy demandait le retour de nos troupes d’Afghanistan. Quand j’entends aujourd’hui le raisonnement selon lequel si on est - nous le sommes tous - contre le terrorisme on doit aveuglément approuver ce qui se passe là-bas, cela me choque. Le risque actuel en Afghanistan, c’est de passer de l’engagement à l’enlisement. Bien sûr il n’est pas question de se retirer du jour au lendemain, ce qui serait un formidable cadeau pour les terroristes du monde entier. Mais il est indispensable de revoir la stratégie développée dans cette région où nous n’obtiendrons pas de totale victoire militaire et où on a glissé d’une intervention des Nations-Unies en faveur d’une afghanisation à des opérations de contre-guérilla sous le drapeau de l’OTAN. Constatons les faits. La sécurisation de nos soldats doit être assurée, elle ne l’est pas assez. L’afghanisation de l’armée est trop lente, l’économie est dominée par la drogue, le dialogue politique pour chercher des solutions durables n’existe pas. Enfin, la question du Pakistan, véritable base arrière des Talibans, n’est pas traitée. Tout cela implique une réévaluation de notre stratégie. M. Sarkozy a raté l’occasion d’y procéder avec nos alliés au moment où il a décidé d’envoyer des troupes supplémentaires. C’est pourquoi notre stratégie doit être redéfinie.

    Propos recueillis par Philippe MARTINAT


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  • Les Français préfèrent Bertrand Delanoë

    Bertrand Delanoë et Ségolène Royal le 6 février 2007 à Paris
    Bertrand Delanoë a la cote. Un nouveau sondage* donne le maire PS de Paris comme candidat préféré des Français et des sympathisants socialistes pour la course à la succession de François Hollande à la tête du PS.

    Avec 27%, le maire de Paris devance de 9 points Ségolène Royal (18%) parmi l'ensemble des Français. Bertrand Delanoë accroît l'écart sur sa rivale. Son avance était de 4 points en juin (25 contre 21) et de 5 points en juillet (25 contre 20). La différence est moindre chez les sympathisants socialistes, chez lesquels Delanoë obtiendrait 29 points contre 27 à Royal. Cet écart de 2 points reste stable par rapport à juin et juillet.

    La maire de Lille, Martine Aubry, est à la 3e place (14% chez l'ensemble des Français), devant Pierre Moscovici (5), le maire d'Evry Manuel Valls (4) et le député de l'Essonne Julien Dray (3). 16% des Français ne choisiraient aucun de ces candidats.

    *Sondage CSA paru ce dimanche dans «Le Parisien / Aujourd'hui en France». Réalisé le 20 août auprès d'un échantillon national représentatif de 1.008 personnes majeures selon la méthode des quotas. Notice détaillée disponible auprès de la commission nationale des sondages.


    Et vous, qui préférez-vous?

    Eric Feferberg AFP/Archives ¦ Bertrand Delanoë et Ségolène Royal le 6 février 2007 à Paris

     
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  • Vous ne faites pas confiance au gouvernement

    Nicolas Sarkozy (C), entouré de Francois Fillon (G) et de Patrick Devedjian, le 12 janviery 2008 lors d'un meeting de l'UMP
    La lutte contre l'insécurité et la protection de l'environnement. Ce sont les deux thèmes sur lesquelles vous faites confiance au gouvernement, selon un sondage Ifop à paraître dans Dimanche Ouest-France. Sur sept thèmes soumis aux sondés, le gouvernement n'obtient donc pas de satisfecit sur cinq d’entre eux.

    Sur les questions de «l'augmentation du pouvoir d'achat» (82% de non, contre 18% de oui), «la baisse des impôts» (71% contre 27%), «la lutte contre la pauvreté et l'exclusion» (72% contre 28%), «la lutte contre le chômage» (62% contre 38%) et «l'intégration des personnes issues de l'immigration» (59% contre 40%), les sondés ne croient pas en l’action de nos dirigeants.

    L’optimisme en chute libre

    De façon globale, 33% se disent «optimistes» pour l'avenir, contre 67% pessimistes. Soit une baisse de 20 points du taux d'optimistes par rapport à une enquête similaire en décembre 2007 (53% d'optimistes) et une hausse équivalente des pessimistes (47% en décembre 2007).

    Martin Bureau AFP/Archives ¦ Nicolas Sarkozy (C), entouré de Francois Fillon (G) et de Patrick Devedjian, le 12 janviery 2008 lors d'un meeting de l'UMP

     
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    Verbatim de la rencontre que le Dalaï Lama a accordé à Ségolène Royal le 16 août 2008

    16 août 2008 - 12:07

    Prévu pour 25 minutes, l’entretien en a duré 40, dans la banlieue nantaise à 8H45, au jour et à l’heure proposés par le Dalaï Lama. Ségolène Royal était accompagnée de Jean-Louis Bianco, vice-président du groupe d’amitié franco-tibétain à l’Assemblée nationale. La rencontre ne devait être suivie d’aucune déclaration du Dalaï Lama. Celui-ci a finalement prononcé quelques mots à la presse aux côtés de Ségolène Royal à l’issue de la rencontre.

    Ségolène Royal a exprimé ses profonds remerciements au Dalaï Lama pour l’honneur qu’il lui a fait, ainsi que son admiration pour son message universel de paix et de vérité, sa sérénité et sa force intérieure qui lui permet de porter la tragédie humaine du Tibet en restant ouvert et bienveillant. Ségolène Royal a ajouté qu’elle était sûr que les Français épris de liberté le soutenaient et admiraient sa profonde sagesse et le sens qu’il donne à la vie. Elle lui a dit enfin penser aux millions de Tibétains qui aimeraient être là à sa place, auprès lui, pour recevoir ce moment d’écoute et d’échange exceptionnel.

     

    Verbatim

    Ségolène Royal : comment faites vous pour tenir, écarté de votre pays et des souffrances qu’il endure ?

    Dalaï Lama : grâce à la compassion. La compassion, c’est être concerné par les autres. Je répète souvent une prière : « aussi longtemps qu’il y aura des êtres humains puis-je demeurer vivant pour diminuer la souffrance du monde » Cette prière me donne la force intérieure et même l’enthousiasme. Ce qui est important c’est d’avoir un but juste et une motivation sincère.

     

    Ségolène Royal : comment faites vous pour communiquer avec le Tibet ?

    Dalaï Lama : c’est très difficile, il y a un blocage de l’information. Ils ont confisqué la plupart des téléphones portables. La répression est extrêmement brutale. Il n’y a pas de trêve olympique.

    Cela fait maintenant trois générations qui sont victimes de l’oppression. Se sont soulevés les grands-parents, les parents et maintenant leurs enfants. Aujourd’hui ceux qui manifestent ne sont pas seulement des moines, des nonnes, mais aussi des paysans et des étudiants à l’université de Pékin. Beaucoup de Chinois en particulier parmi les dirigeants ont été surpris de l’ampleur de ces manifestations. Peut-être vont-ils maintenant considérer la situation plus objectivement et avoir une approche plus réaliste ?

    En dépit du développement économique les Tibétains ne sont pas satisfaits de leur sort. Il faut une solution qui respecte la constitution chinoise et qui soit mutuellement acceptable. Il y a des casernes qui sont construites partout au Tibet. Il y a un vrai danger que les Tibétains deviennent une minorité dans leur propre territoire comme c’est le cas en Mongolie. Nous avons reçu une information fiable selon laquelle 1 million de Chinois supplémentaires seraient envoyés au Tibet immédiatement après les Jeux Olympiques.

     

    Ségolène Royal : ces Chinois sont-ils forcés, incités à venir ?

    Dalaï Lama : il s’agit de gens qui ne peuvent pas trouver de travail chez eux et qui bénéficient d’aides financières pour venir au Tibet.

     

    Ségolène Royal : je voudrais avoir votre avis : je souhaite aller voir par moi-même au Tibet comment les choses se passent. Cela vous paraît-il utile ?

    Dalaï Lama (qui a exprimé un étonnement joyeux) : c’est une très bonne idée ! Il faut le faire un jour mais il faut que vous puissiez y aller avec des personnes qui parlent chinois et tibétain et avoir la liberté de prendre des contacts directs en dehors de ceux qui seraient préparés officiellement. D’une grande nation, d’une super-puissance, on est en droit d’exiger plus de transparence.

    Les Chinois affirment qu’il n’y a pas de problème tibétain, que le problème c’est le Dalaï Lama. Au début des années 80, ils m’ont fait des propositions concernant mon statut. J’ai répondu que ce n’était pas le problème, le problème ce sont les droits, la culture de 16 millions de Tibétains. Le Boudhisme tibétain est partagé dans le nord de l’Inde, le Népal, la République de Mongolie et par beaucoup de Chinois. Par ailleurs, il faut bien voir que tous les grands fleuves d’Asie viennent du Tibet. Or, il y a déjà eu 40% de déforestation en 30 ans. Tout bouleversement écologique au Tibet toucherait des milliards de personnes.

     

    Ségolène Royal : plusieurs initiatives peuvent être prises : pensez-vous utile que je demande une rencontre directe entre vous même et les autorités chinoises avant la fin des JO, une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU, une inscription à l’ordre du jour du prochain Conseil européen…?

    Dalaï Lama : oui. Toutes les initiatives sont utiles mais pour que ces initiatives d’espoir soient suivies d’effet, il faut absolument qu’elles soient liées à une avancée réelle vers une solution d’autonomie négociée.

    Votre demande est très intéressante, je vais vous envoyer une des deux personnes qui négocie pour moi depuis 5 ans pour que vous puissiez être informée en détail des discussions qui ont eu lieu.

    Par ailleurs, la Chambre des Représentants et le Sénat américains et le parlement européen ont adopté des résolutions disant que le Tibet devait être considéré comme un pays occupé. Face à cette reconnaissance, les Chinois exigent systématiquement que je reconnaisse leur version de l’histoire selon laquelle le Tibet serait Chinois depuis le 13ème siècle. Après tout, il s’agit que les Chinois acceptent de reconnaître la réalité : Hong-Kong par exemple est un territoire chinois mais avec un statut d’autonomie.

     

    Ségolène Royal : comment les principes du Boudhisme peuvent-ils se transformer en force capable de résoudre les problèmes ? Comment la non-violence peut-elle être plus forte que la violence ? Comment l’humilité peut-elle donner la force face à l’oppression ?

    Dalaï Lama : c’est difficile, je développe de la compassion. J’essaie de prendre avec moi l’incompréhension et l’agressivité. C’est en tout cas, très utile pour moi. J’ai pleine confiance dans le peuple chinois. S’il savait vraiment ce qui se passe au Tibet, il serait favorable à une solution négociée mutuellement profitable.

     


    Source:desirdavenir
      

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