• Au PS, on reproche «l'aigritude» de Lionel Jospin

    Au PS, on reproche «l'aigritude» de Lionel Jospin

    L'ancien Premier ministre Lionel Jospin, le 16 septembre 2007 à Paris

     

    Francois Guillot AFP ¦ L'ancien Premier ministre Lionel Jospin, le 16 septembre 2007 à Paris
     
    Le «droit d'inventaire» que dresse Lionel Jospin sur la candidature de Ségolène Royal dans son livre «L'impasse» provoque l'émoi au PS. «Tout ce que Jospin a pu dire se résume malheureusement en un seul mot: l'aigritude», a attaqué le ségoliste Gaëtan Gorce alors que Jean-Jack Queyranne lance : «on ne peut pas rester à cette explication: 2002, c'est la faute des autres et 2007, c'est la faute de la candidate».

    Même l'ancien rival de Ségolène Royal, Laurent Fabius, a appelé les socialistes à «ne pas s'égarer dans des débats latéraux» et de privilégier la «reconquête» du pouvoir.

    Le premier secrétaire du PS, François Hollande, avait jugé plus tôt qu' «on ne peut pas réduire une défaite simplement à une campagne et à un candidat ou une candidate. Il dit souhaiter davantage «comprendre pourquoi la gauche depuis trois élections présidentielles successives n'a pas gagné». Et mis en garde : «à force d'être dans le commentaire, dans l'introspection, dans le débat entre eux, les socialistes se sont écartés, éloignés des préoccupations des Français».

    Ironique, Arnaud Montebourg, ancien porte-parole de la candidate, a appelé l'ancien Premier ministre «à plus de modestie, de délicatesse dans la critique». «Nous pourrions retourner à Lionel Jospin, qui est un de nos grands sages, un certain nombre de critiques», a-t-il constaté avant de se demander «à quoi sert ce grand déballage permanent» car «les règlements de compte n'ont jamais servi la moindre cause».

    «Plus de modestie» serait la bienvenue

    Plus amer, Gilles Savary, qui fut également porte-parole de la candidate, a jugé que l'ouvrage «déshonore» Lionel Jospin et représente «une offense aux 16,7 millions de Français qui ont voté pour Ségolène Royal au 2ème tour». «Il est inspiré à l'évidence par une haine irrationnelle sur fond de rancoeur personnelle», a-t-il ajouté.

    Autre partisan de Ségolène Royal, le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, a estimé que "la rénovation du parti, ce ne sont pas seulement des règlements de compte entre amis, des amertumes qu'on ressasse». Quant à Benoît Hamon, secrétaire national, il a déclaré : «si tous les mois, on remet un euro dans la machine, on ne va pas s'en sortir. C'était une parole qui était attendue, elle est connue. Ce n'est pas Ségolène Royal seule qui explique qu'on ait perdu. Si on devait s'arrêter à cela, ce serait une contribution incomplète».

    «Eviter de se remettre dans la même impasse»

    Mais Lionel Jospin compte aussi sur des soutiens. Son proche, Daniel Vaillant, a ainsi estimé lundi que le livre visait surtout à «éviter de se remettre dans la même impasse» en 2012. «Les militants socialistes ont fait le choix de Ségolène Royal. On peut l'analyser pour que ça ne se reproduise pas !».

    Proche de Laurent Fabius, Claude Bartolone a déclaré, lui, «retrouver certains des propos» qu'il avait lui-même tenus sur la candidate dans un récent livre. «Pour permettre la reconstruction du PS, il vaut mieux que les choses soient dites. On ne peut pas préparer l'avenir sans être clair sur les raisons de la défaite», a-t-il souligné.

    Quant au maire de Paris, Bertrand Delanoë, ami de Lionel Jospin, il s'en est sorti par une pirouette en déclarant à la presse ne rien savoir de l'ouvrage. «Je n'ai pas lu ce livre, quand je l'aurai lu, je dirai ce que j'en pense».

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