• Cambriolage: «Ségolène Royal ferait mieux de se méfier de son propre parti»

    Cambriolage: «Ségolène Royal ferait mieux de se méfier de son propre parti»

    Ségolène Royal lors de la convention nationale du Parti socialiste, le 14 juin 2008 à Paris
    Patrick Baptendier, un gendarme reconverti dans l'intelligence économique et la surveillance de personnalités, notamment pour la DST, revient pour 20minutes.fr sur le cambriolage de Ségolène Royal et les allégations de cette dernière concernant le «clan Sarkozy».
     
    En tant qu'ex-détective, que vous inspire cette affaire?

    Elle présente d'abord beaucoup d'incohérences. Comment se fait-il que Ségolène Royal, qui s'est déjà fait cambrioler deux fois (chez elle en août 2006 et à son comité de soutien en février 2007, ndlr) n'ait pas pris les mesures de sécurité adéquates pour éviter un troisième cambriolage? Ce qui m'étonne également, c'est que sa porte ait pu être fracturée à une heure de grand passage. Si elle était blindée, cela a forcément fait beaucoup de bruit.
     
    Ces zones d'ombre vous font-elle douter que le «clan Sarkozy», et donc l'Etat, puisse être derrière ce cambriolage?

    Oui. Si les services de renseignements français - sûrement déjà très renseignés sur Ségolène Royal - voulaient obtenir des informations sur sa stratégie politique, ils n'iraient pas fouiller chez elle. Non seulement parce que cette dernière, déjà cambriolée, a sûrement mis en lieu sûr certains documents mais aussi parce que les RG n'ont pas besoin de casser sa porte pour la mettre sur écoute. Les technologies actuelles permettent de faire ça à distance, via le  téléphone portable. Par ailleurs, je doute que le pouvoir actuel prenne le risque de s'attirer les foudres de l'opinion en opérant à la façon de la Stasi.
     
    Qui pourrait alors être derrière ce cambriolage, qui ne semble pas être crapuleux puisqu'aucun vol n'a été commis?

    Plutôt que d'accuser le clan «Sarkozy», ce qui est peut-être une stratégie politique, Ségolène Royal ferait mieux de se méfier de son propre parti. Le mode opératoire laisse penser que les auteurs n'ont pas les moyens des services de l'Etat. Peut-être s'agit-il d'une officine privée, opérant pour le compte d'un groupe politique ou économique. Le PS est en plein combat de chefs et la mise en scène retenue (le procès-verbal du précédent cambriolage déchiré et les boucles d'oreille de la petite fille de Ségolène Royal déposées sur le lit, ndlr) font penser à une intimidation. Qui dirait: «Ta plainte n'a servi à rien et cela peut recommencer.»
     
    Ségolène Royal a affirmé à la suite ce cambriolage qu'elle était peut-être «suivie et écoutée». Le croyez-vous?

    C'est tout à fait possible. Cette mise à sac peut tout à fait avoir servi à maquiller la pose, le remplacement ou la dépose de micros. Pour se dédouaner, le gouvernement devrait d'ailleurs envoyer les services de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) pour vérifier si un système d'écoutes a été posé. Ces derniers temps, Ségolène Royal a beaucoup attaqué un certain groupe industriel dans la polémique sur fin de la pub à France Télévisions. Ce qui pourrait déplaire non seulement à ce groupe mais aussi à certaines personnalités du PS qui en sont proches. L'ex-candidate ferait bien de faire appel, désormais, à un officier de sécurité en plus de son chauffeur.

    Olivier Laban-Mattei AFP/Archives ¦ Ségolène Royal lors de la convention nationale du Parti socialiste, le 14 juin 2008 à Paris

     
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    Propos recueillis par Catherine Fournier


    20Minutes.fr


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