• François Hollande : “Les socialistes et le marché”

    François Hollande : “Les socialistes et le marché” discours de clôture du forum

    Le premier secrétaire, François Hollande, a clôturé le deuxième forum de la Rénovation, “les socialistes et le marché”, le samedi 15 décembre à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris.

    Chers Amis, Chers Camarades,

    Tout le charme du Parti socialiste est d’applaudir, dans le même moment, celui qui nous dit qu’il faut reconnaître une bonne fois pour toute l’économie de marché et ne plus y revenir dans notre congrès et celui qui nous dit que nous devons éviter le retour vers l’homme de Cro-Magnon en luttant contre le capitalisme tel qu’il est.

    La rénovation a été regardée de manière narquoise –il est vrai que nous en parlons depuis tant d’années, depuis sans doute la création du Parti socialiste. Elle a été regardée de manière sceptique : qu’allait-il en sortir ? Quelle serait la forme des débats ? Quelles seraient les conclusions ? Toujours cette tentation, pour les socialistes, à douter d’eux-mêmes ! Nous avons commencé ce processus qui permettra de préparer notre congrès qui viendra après les élections municipales et cantonales. Ce processus se poursuivra bien au-delà du congrès, car nous n’en avons pas fini si nous voulons régler les grandes questions qui nous sont adressées.

    Celle d’abord de la mondialisation, du marché. Nous l’avons abordée aujourd’hui ; celle de l’avenir de la Nation : lorsqu’à Avignon, l’on s’est interrogé sur la pertinence de parler de la Nation quand le sujet –et il est encore d’actualité- était celui du pouvoir d’achat, il s’est produit une crise de la Nation à Villiers-le-bel. Nous sommes devant le défi du vivre ensemble dans notre société.

    Nous aurons à régler les questions de l’individu, de son émancipation, de son épanouissement, mais dans le cadre d’une société solidaire.

    Si nous affrontons correctement ces défis-là, si nous y apportons les réponses appropriées, alors, au-delà même de nos orientations, nous pourrons trouver les réponses concrètes pour les prochaines échéances si nous sommes conscients de notre identité et fiers de la porter.

    LE MARCHE

    Il est vrai qu’il existe un paradoxe : les socialistes ont toujours agi en économie de marché et ils l’ont plutôt bien gérée chaque fois qu’ils ont eu la responsabilité du pouvoir. Ils ont même fait en sorte d’élargir le champ du marché ; et ce fut notamment sous le premier septennat de François Mitterrand.

    Nous avons réussi dans cette économie de marché –et nous ne le disons jamais suffisamment- à obtenir de biens meilleurs résultats que la droite sur la croissance, sur les comptes publics, sur la compétitivité, sur le commerce extérieur. Ne nous laissons pas faire la leçon par la droite ou par les biens pensants sur la capacité qu’ont les socialistes à diriger l’économie française ou, en tout cas, à lui donner une orientation qui lui permet d’être plus productive et plus redistributive.

    Il y a ce paradoxe qui fait que, aussitôt revenus dans l’opposition, nous sommes interpellés. Alors, avez-vous accepté, une bonne fois, l’économie de marché vous, les socialistes ! Vous êtes pour ou contre l’économie de marché ? Vous êtes pour ! Vous vous êtes reniés ! Vous êtes contre ! Vous êtes des archaïques ! Pas facile… Alors, on dit que l’on est ni pour ni contre, on fait avec. Ce serait donc la synthèse ! Il faut la refuser. Dites que vous êtes pour l’économie de marché, mais que vous êtes des socialistes qui veulent agir dans l’économie de marché.

    Et, s’il y a parfois ce malaise, cette ambivalence, c’est parce que l’on confond les termes. L’économie de marché est là, nous la reconnaissons et nous savons qu’elle est sans doute la forme la plus efficace pour produire de la richesse. Mais nous ne la confondons pas avec le capitalisme lui-même et ses évolutions : capitalisme industriel, capitalisme financier et aujourd’hui capitalisme mondialisé. Nous ne confondons pas non plus l’économie de marché avec le libéralisme, c’est un piège !

    Nous sommes pour l’économie de marché ; nous avons un rapport critique au capitalisme et nous sommes contre le libéralisme économique. Voilà notre identité. Et s’il y a effectivement un aggiornamento à faire, c’est-à-dire une déclaration de principe à écrire, nous devons reconnaître l’économie de marché, le rapport critique au capitalisme et la volonté de combattre le libéralisme. Et, cet aggiornamento doit se faire par les textes et pas simplement par les faits. C’est pourquoi le travail que nous avons initié à travers ces forums de la rénovation est de marquer toutes les convergences qui sont apparues encore aujourd’hui, de les écrire (c’est la tâche de la commission présidée par Anne Hidalgo), de l’écrire dans la déclaration de principe qui devra être adoptée lors de notre prochain congrès. Et, en même temps, de pointer aussi les divergences, les contradictions, ce qui fait que nous ne sommes pas tous d’accord, même si nous sommes tous socialistes, et ce sont ces questions-là qui devront être délibérées à l’occasion de notre congrès et tranchées.

    Voilà le processus de rénovation que nous avons engagé : clarification, unité des socialistes autour d’une déclaration de principes et délibération collective sur ce qui nous sépare.

    Si le débat est revenu sur le marché, c’est que la mondialisation a changé le débat de nature.

    En changeant de taille, le marché a changé aussi de règles ou, plus exactement, il a perdu ses règles. Jusque-là, l’Etat Nation pouvait réguler l’économie de marché. L’Etat Nation pouvait maîtriser le capitalisme par la démocratie. L’Etat Nation pouvait fixer des limites à la domination de l’argent. Il se trouve qu’avec la mondialisation, nous sommes obligés à la coopération, obligés à l’internationalisation des politiques, obligés à la création d’une Europe forte, d’une Europe politique. Dans ces conditions-là, nous avons par rapport à la question du marché à changer de taille, de rôle et d’intervention. Mais, pour autant, nous ne perdons pas, dans l’Etat Nation, notre capacité à agir. Ce serait une erreur considérable de penser qu’au prétexte qu’il faut maintenant mondialiser les politiques, organiser l’Europe, il n’y aurait rien à faire, rien à penser dans le cadre de l’Etat Nation.

    TROIS CONVERGENCES SORTIES DE CE DEBAT

    1/ - Le capitalisme ne permet pas d’atteindre l’optimum économique, social et écologique

    Nous sommes d’accord pour placer le socialisme dans un rapport critique au capitalisme.

    Le capitalisme est forcément organisé autour de la rentabilité immédiate, ce qui n’est pas la rentabilité sociale, ce qui n’est pas la rentabilité de long terme que nous devons donner à l’organisation de l’économie. Il ne permet pas non plus d’atteindre l’optimum social, car il crée des inégalités. Et il n’appartient pas non plus au capitalisme de régler ce qui fait, précisément, son mal premier : il porte nécessairement la crise. Il n’y a pas dans l’histoire du capitalisme de moments où il n’y ait pas eu des crises et des crises cycliques. Et le rôle que nous devons donner  la politique dans ce rapport critique au capitalisme, c’est d’éviter les crises et de les dominer.

    Le capitalisme a toujours connu des crises, et encore récemment : crise immobilière, crise financière, les bulles spéculatives. C’est parce que le capitalisme produit de la crise qu’il faut un Etat et un service d’intérêt général, qu’il faut une régulation conçue dans l’Etat nation, à l’échelle européenne et à l’échelle mondiale.

    Nous sommes également au clair dans le rapport critique au capitalisme pour dire qu’il y a des domaines qui appartiennent pleinement au marché, qu’il y en a d’autres qui sont, en revanche, hors marché : que ce soit la santé, l’éducation, le vivant. Et qu’il y a des domaines où le marché et la puissance publique doivent former un compromis. C’est en ce sens qu’il faut éviter cette coupure simpliste entre ce qui est le marché et ce qui relève de l’Etat.

    Il y a le domaine propre du marché, le domaine propre de la puissance publique et le domaine où la régulation, l’intervention, la redistribution doivent exister. S’il y a un concept à retenir sur ce que nous voulons en matière d’économie avec le marché, avec le compromis, avec l’intervention de la puissance publique, c’est l’économie de besoins. Le rôle de l’économie, c’est de satisfaire les besoins. Tantôt c’est le marché qui permet d’arriver à cette satisfaction, tantôt c’est le bien public qui doit être la seule forme de réponse et, tantôt, c’est la régulation. L’idée étant, à chaque fois, de créer de la valeur pour l’ensemble de la société.

    2/ - La stratégie de croissance

    Les socialistes sont pour la croissance ; une croissance durable, une croissance sociale, une croissance écologique. Ils sont pour la création de richesses. Nous devons pointer, là, que la droite a échoué sur le plan économique depuis cinq ans et sept mois. Nous avons aujourd’hui le plus faible niveau de croissance de toute la zone euro ; notre endettement public est celui qui progresse le plus de toute la zone euro ; le déficit de notre balance commerciale atteint 32 milliards d’euros en 2007, sans doute 35 en 2008 et ce ne sont pas les contrats commerciaux qu’annonce Nicolas Sarkozy –au mépris d’ailleurs des droits de l’Homme- qui feront que le commerce extérieur se trouvera équilibré en 2008.

    C’est trois maux essentiels : faible croissance, niveau élevé de l’endettement, dégradation de la compétitivité de l’économie française, témoignent qu’il n’y a pas eu de stratégie de croissance cohérente, voulue par la droite depuis 2002.

    Nous devons donc opposer une stratégie. C’est d’abord de redresser la compétitivité des entreprises. Le premier problème aujourd’hui, c’est la spécialisation industrielle, c’est la compétitivité des entreprises, c’est la qualité de notre commerce extérieur.

    Faudrait-il pour autant abandonner la politique de la demande ? Sûrement pas. Mais, s’il n’y a pas un appareil productif, s’il n’y a pas les services financiers efficaces, s’il n’y a pas des infrastructures qui nous donnent justement la garantie d’une croissance durable, nous ne pourrons pas satisfaire la demande comme nous le souhaitons.

    Notre premier enjeu, donc, c’est la compétitivité, l’efficacité des entreprises. Ce qui suppose une politique de la Recherche, une politique d’Education, une politique de qualification, une politique de l’environnement. Tout se tient.

    La stratégie de croissance est aussi une stratégie de redistribution. Ne laissons pas penser que la justice sociale serait un frein au développement et à la croissance.

    C’est un facteur de croissance : une meilleure consommation, une meilleure organisation du travail, une meilleure qualification des salariés, une plus juste rémunération du travail, une contrainte posée à la rémunération du capital… Tout cela permet d’élever le taux de croissance.

    La stratégie de croissance doit servir l’intérêt général. C’est en ce sens que le développement durable, l’environnement, les services publics sont une condition, un facteur de croissance.

    3/ - Le mode de développement

    Les socialistes portent une utopie ; c’est de considérer que l’évolution du monde, de la société doit forcément être portée par l’idée de progrès. C’est une belle utopie qui est, en plus, une grande réalité depuis que nous travaillons à changer la société.

    Certes, il y a aujourd’hui du chômage, un creusement des inégalités. Mais, l’Etat du monde, l’Etat de la France sont meilleurs qu’ils ne l’ont été il y a 20, 30 ou 50 ans. Il faut en terminer avec cette idée qu’il y aurait eu un « âge d’or », que le meilleur serait dans le passé ! Pour nous, socialistes, le meilleur c’est l’avenir, à condition que nous le construisions, que nous l’organisions.

    Le modèle de développement que nous devons porter, c’est une économie de marché écologique et sociale fondée sur la Recherche, l’éducation, la qualification, la connaissance, l’environnement. Fondée aussi sur une autre organisation des politiques : ce qui relève de l’Etat –il doit y avoir une politique industrielle-, ce qui relève aussi des acteurs locaux qui portent également des instruments de croissance et de développement.

    Le modèle de développement, c’est aussi une démocratie sociale reconnue et pas simplement une convocation des acteurs sociaux dans une conférence à l’Elysée. La démocratie sociale, ce sont des syndicats respectés, c’est le principe des accords majoritaires, c’est la représentation des syndicats en fonction de leur influence réelle dans le monde de l’entreprise, c’est un financement des organisations syndicales qui soit clair et transparent ; c’est aussi la lutte contre une répression patronale dans les entreprises. C’est aussi cela un mode de développement.

    Nous avons enfin à porter l’utopie qui est celle de l’égalité, de l’épanouissement, de l’accomplissement par un mode de développement.

    TROIS SUJETS DE DEBAT

    Ils devront être tranchés entre nous.

    1/- Ce qui relève du rôle de l’Etat

    Pour certains, l’Etat ne devrait être qu’un régulateur, un organisateur, un facilitateur, même si nous partageons tous l’idée d’un Etat social, d’un Etat prévoyant.

    Certains d’entre nous voudraient un Etat plus distend, d’autres le voudraient plus présent. Certains disent qu’ils voudraient renvoyer sur les acteurs locaux l’essentiel de la politique industrielle ou de localisation des activités, comme il a été décentralisé les politiques de formation.

    Il y a aussi un débat entre nous sur le rôle de l’Etat dans la fiscalité. À la fois sur le niveau de la fiscalité pour financer les dépenses collectives, et sur la structure de cette fiscalité. Certains imaginent que c’est par la fiscalité de consommation, d’autres sur le capital, d’autres pensent qu’il faut changer même les modes de prélèvement. Ces sujets qui n’ont pas été abordés aujourd’hui devront être réglés à l’occasion de notre congrès.

    2/ - Libre-échange et idée de protection

    Je ne crois pas qu’il y ait ici un seul socialiste qui considère que le libre-échange serait sans règles et sans principes le contexte dans lequel nous devrions inscrire notre action. Pas plus qu’il n’y a un seul socialiste qui pense qu’en élevant les barrières douanières, en établissant je ne sais quel protectionnisme, nous pourrions avoir une stratégie de croissance autonome. Mais, quand même ! Entre le libre-échange et le protectionnisme, il y a toutes les graduations de ce que doit être une politique commerciale extérieure.

    Il faut en débattre, mais sans caricature, sans faux-semblant. Et il faut en débattre avec nos amis socialistes européens, car c’est avec l’Europe que nous aurons à fixer les règles du jeu, les normes.

    Nous ne sommes pas loin –comme souvent- de la position d’équilibre. Il y a deux règles qui devraient pour nous être les conditions d’une politique de protection. C’est la règle du juste commerce pour que les inégalités de développement soient corrigées et que nous puissions, en même temps, garder, préserver nos spécialisations industrielles. La deuxième règle, c’est le travail décent.

    C’est d’ailleurs la norme que porte l’Organisation Internationale du Travail (OIT) : accepter l’échange autant qu’il est possible, mais ne jamais accepter que cet échange puisse être obtenu sur le travail des enfants ou sur l’exploitation de la misère, ou sur la sous-rémunération des hommes et des femmes qui y contribuent.

    Il y a aussi la question des fonds souverains. Là aussi, nous devons poser des règles. Jusqu’à quel point les Etats peuvent-ils constituer des fonds financiers qui leur permettent d’acheter les grandes entreprises du reste du monde ? Jusqu’à quel point pouvons-nous accepter à la fois l’ultra-libéralisme sur le plan de l’échange international et le souverainisme sur le plan de l’appropriation des moyens de production ?

    Nous avons donc à évoquer cette question de la limitation du rôle des fonds et, en même temps, ne faudrait-il pas que l’Etat en France, à travers des instruments financiers ou des organismes (caisse des dépôts notamment), constitue des fonds de capitaux qui permettent d’investir y compris dans notre appareil productif et au plan européen. Ces fonds seraient contrôlés démocratiquement par le Parlement, y associeraient réellement les partenaires sociaux car il existe aussi des fonds salariaux –notamment dans les pays scandinaves- qui permettent aux salariés et à leurs représentants de s’organiser dans le capitalisme pour s’approprier une part du capital productif.

    Il ne faudrait pas, là non plus, par une espèce de cécité considérer qu’il n’y aurait plus de place pour des fonds venant de l’Etat, de la puissance publique ou des partenaires sociaux pour s’approprier une part du capital productif. Il ne s’agit pas de revenir aux nationalisations. Il s’agit d’avoir des instruments financiers qui nous permettent d’être partie prenante de la politique industrielle et de l’intervention publique.

    3/ - Quel rôle conférons-nous à l’Europe ?

    Certains pensent que l’Europe en tant que marché, en tant qu’entité, est en soi un moyen de peser sur l’économie de marché et d’engager les régulations indispensables.

    D’autres pensent, au contraire, que l’Europe n’est qu’un cheval de Troie de la mondialisation et que loin d’ériger des normes, elle les sacrifie. Là aussi, gardons-nous des caricatures. L’Europe est forcément à la fois un marché et une régulation. Mais à quel niveau fixons-nous les curseurs ? Nous aurons de nouveau ce débat.

    Ce que je crois, néanmoins, c’est qu’il nous faut partir de ce qui nous unit. Nous sommes conscients que l’Europe est un levier indispensable dans la maîtrise du capitalisme et de l’économie de marché. À condition qu’il y ait un véritable gouvernement économique et à la condition que la Banque Centrale Européenne ait à rendre compte de ses interventions.

    CONCLUSION

    Nous avons, grâce à ce forum, avancé. Avancé sur des concepts difficiles, avancé pour être plus clairs vis-à-vis des Français, avancé pour être plus lucides sur nous-mêmes.

    Je crois au Parti socialiste et je ne suis pas le seul. Je crois que c’est le seul instrument politique possible pour permettre l’alternance dans notre pays. Je n’ai pas le patriotisme de parti au cœur –même si j’aime le Parti socialiste. Je vois bien que lorsqu’il est rallié, moqué, lorsque l’on veut atteindre ce qui fait notre identité, ce n’est pas pour servir la gauche.

    Cela n’empêche pas de renouveler tout ce qui doit l’être, à la fois nos modes de décisions, notre pensée et nos dirigeants. Faisons tous les changements possibles, mais n’oublions jamais que c’est le Parti socialiste qui permet, aujourd’hui, à la gauche d’être ce qu’elle est. C’est le PS qui permet de donner une espérance ; c’est le PS qui permet de donner une opposition forte à la politique gouvernementale.

    Je ne laisserai pas le Parti socialiste soumis à la moquerie, la caricature. Aujourd’hui, la France a besoin d’un grand Parti socialiste. Il nous appartient, mais aussi à nos électeurs qui n’en peuvent plus, qui s’inquiètent, qui s’interrogent.

    Nous sommes dans cette bataille qui doit être une bataille d’idée car on ne reconquiert rien, dans une société démocratique, sans idée. On doit être dans une bataille au jour le jour car, face à ce pouvoir qui ne renonce à rien, nous devons être une opposition forte, crédible, présente autant qu’il est possible. Nous devons être fiers de nous-mêmes.

    L’identité du Parti socialiste, c’est le changement, le changement par la réforme, c’est la réforme par le changement. C’est mettre le changement en mouvement, c’est l’organiser. C’est de faire en sorte que nul ne soit inquiet pour son avenir. C’est de faire en sorte que les transitions indispensables d’un monde à l’autre, d’une société à l’autre, soient organisées, préparées, facilitées par nous.

    Nous avons cette belle idée de progrès en partage. À nous de faire qu’elle redevienne une espérance commune. Sur le plan économique, nous devons assumer ce que nous sommes : pour la croissance, pour une économie de marché où l’Etat joue son rôle et où les besoins sont notre seule référence, pour une redistribution, pour un partage différent entre ce qui revient au capital et ce qui revient au travail. Nous sommes pour une redistribution efficace. Nous sommes pour un mode de développement durable qui permet effectivement de donner aux générations futures un monde meilleur. Nous sommes pour une société émancipatrice qui fait de l’individu un citoyen.

    Si nous sommes conscients que c’est cette politique que nous voulons, cette stratégie que nous voulons offrir au pays, cette doctrine que nous voulons proposer (économie de marché sociale et écologique), il faut les porter avec fierté et arrêter de nous excuser d’être trop réalistes pour les uns, trop idéalistes pour les autres, trop volontaristes pour certains, trop pragmatiques pour les autres, trop tièdes, trop timides, trop frileux… Trop tout.

    On ne sera jamais trop socialistes. On doit d’abord être socialistes. C’est en étant justement conscients de ce que nous portons, fiers de ce que nous pensons et capables d’offrir une alternance au pays que nous pourrons susciter la confiance.


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