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Le challenger Delanoë
Le challenger Delanoë
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Joël Saget AFP/Archives ¦ Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, le 17 juin 2007 à Boulogne-Billancourt
Delanoë laisse planer le doute
Il ne fait guère de doute que le maire de Paris va se représenter, porté par le succès récent des Velib qui pourrait faire oublier la déconfiture de 2005 de la candidature de la capitale aux Jeux olympiques de
2012. Un nouveau succès de Delanoë aux municipales, en mars 2008, serait alors pour lui une double rampe de lancement, dabord pour le Premier secrétariat du PS lors du prochain congrès qui pourrait être organisé dans la foulée, puis pour la présidentielle 2012.
Pour linstant, tant sur Paris que sur le PS et la présidentielle, Delanoë laisse planer le doute. «Je ne suis candidat à rien et je peux être candidat à des choses », a-t-il déclaré samedi, sourire aux lèvres. Mais avec la retraite momentanée de plusieurs éléphants DSK et Fabius entre autres le maire de Paris sait quil est avec François Hollande et Ségolène Royal, lun des rares leaders crédibles du PS, même si les sondages ne lavantagent pas vraiment. «Dans les circonstances actuelles, jai une petite utilité», confie-t-il.
Ce matin, dans un discours sans fausse note - prononcé à la tribune, Delanoë a fait sensation. Ode à «lâme France», évocation du terrorisme international, de la «crise de civilisation», ou de la «réforme progressiste des régimes de retraite», le maire de Paris a voulu montrer quil pouvait parler dautres choses que de couloirs de bus ou de crèches municipales. Une manière de se tailler, pour lavenir, un costume dhomme dEtat.
Surtout, il na cessé de brosser les socialistes dans le sens de la fibre militante. Là où, durant la campagne présidentielle et aujourdhui encore, Ségolène Royal ne cesse de dire «je», Delanoë na parlé que de «nous». «Nous navons davenir quensemble », a-t-il lancé à la salle. Et quand il sadonne à lanecdote personnelle, cest pour mieux pointer sa fidélité au PS. « Jai ma carte du parti depuis trente-cinq ans et je compte la garder jusquà mon dernier souffle », a-t-il proclamé, sous les applaudissements.
Appel du pied aux strauss-kahniens
Bertrand Delanoë peut compter sur le courant jospiniste pour se renforcer dans le parti. Une filiation quil va soigner, en saffichant avec Lionel Jospin à un rassemblement des supporters de lancien Premier ministre, en septembre à Paris. Mais le maire de la capitale veut voir plus loin. Dès lentame de son discours ce matin, il a rendu hommage à Michel Rocard, lhomme de la Deuxième gauche, avant de faire applaudir Pascal Lamy, le directeur général de lOMC, qui «met, lui, les mains dans le cambouis».
Une manière de flatter laile sociale-démocrate du PS et le courant strauss-kahnien, au moment où son leader est en partance vers le FMI. Une danse du ventre qui ne trompe pas Jean-Marie Le Guen, un des lieutenants de DSK. «Certains tiennent des discours purement tactiques, on le sait, mais à ceux-là, nous indiquons que nous ne sommes pas orphelins, nous avons un chef, il sappelle Dominique Strauss-Kahn», précise le député de Paris. Et pas Bertrand Delanoë.Joël Saget AFP/Archives ¦ Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, le 17 juin 2007 à Boulogne-Billancourt
A La Rochelle, Bastien Bonnefous
20Minutes.fr, éditions du 01/09/2007 - 17h50
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