• «Pas d'ouverture mais une manoeuvre politique»

    «Pas d'ouverture mais une manoeuvre politique»

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    Partis politiques
    Front national
    Jean-Marie Le Pen affirme que le gouvernement Fillon est «bien le gouvernement Sarkozy», composé des «adjoints de campagne» du nouveau président dont «ils seront non des ministres, mais des exécutants». «Ce gouvernement, composé selon la technique de la macédoine de légumes, n'est pas souverain, il n'est que l'exécutif d'un conseil régional européen. Les Français qui ont cru aux accents patriotiques de Nicolas Sarkozy vont commencer à déchanter», a-t-il ajouté, regrettant que les postes de ministres des Affaires étrangères et de la Défense soient confiés à des «européistes». «Le clou du spectacle est Bernard Kouchner», a-t-il estimé. «Soixante-huitard emblématique, icône de la pensée unique, il symbolise à lui seul ce que fustigeait Nicolas Sarkozy pendant sa campagne».

    UMP

    Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, salue «la nomination d'un gouvernement d'action, d'ouverture et de réforme autour de François Fillon. Composé de ministres d'expérience et de nouveaux talents, ce gouvernement a tous les atouts pour répondre aux attentes des Français.»

    PS
    Le gouvernement de François Fillon «s'inscrit dans la continuité des années Chirac», estime Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Il ironise sur «de gros effets de communication pour masquer une simple rotation ou le retour d'anciens ministres aux postes clés».

    PCF
    «Derrière un marketing habile, se dessine une équipe resserrée et déterminée à appliquer coûte que coûte une politique extrêmement régressive» et «ultra-libérale», affirme le PCF dans un communiqué. Quant à «l'ouverture annoncée avec fracas», elle est, aux yeux du PCF, «un simple rideau de fumée», destiné «à faire oublier une équipe gouvernementale à l'image de la droite dure et décomplexée incarnée par le nouveau président de la République» Nicolas Sarkozy.

    Hommes politiques
    Lionel Jospin
    L’ancien Premier ministre estime que la présence de personnalités de gauche dans le gouvernement relève non pas de l'ouverture mais de la «manoeuvre politique». «S'ouvrir aux autres, c'est d'abord les respecter. Sarkozy ne respecte pas les autres formations, pas plus ses propres amis», regrette celui qui ne souhaite pas porter de jugement sur ceux «qui s'engagent dans cette aventure. Je ne porte pas de jugement, j'en connais bien plusieurs, je crains que le parcours où ils s'engagent soit pour eux difficile».
    Lionel Jospin critique également les conditions d'ouverture vers l'UDF. «M. Sarkozy ne s'est pas adressé à M. Bayrou ou à l'UDF comme à des alliés possibles. Il a systématiquement dépecé son groupe parlementaire par un mélange de promesses ou de menaces, c'est-à-dire par la pression. Sarkozy a fondé son ascension sur la prise de la présidence de l'UMP. A peine élu, il supprime le poste de président de l'UMP». Selon lui, «il y a une fusion entre le pouvoir économique et le pouvoir politique qui est extrêmement inquiétante».

    Patrick Ollier
    Le président de l'Assemblée nationale salue dans la formation du gouvernement «une équipe resserrée» et «des visages nouveaux». Il affirme que sa compagne Michèle Alliot-Marie sera «un très bon ministre de l'Intérieur», qu'Alain Juppé a une «compétence d'homme d'Etat», et souhaite «bienvenue» à Bernard Kouchner.

    Benoît Hamon
    Selon le député PS, la composition du gouvernement est «une manœuvre» de Nicolas Sarkozy, dont «l'objectif est d'affaiblir» le PS pendant la campagne des législatives. «Nous sommes dans l'opposition jusqu'aux législatives où nous espérons gagner la majorité. La gauche ne figure pas dans ce gouvernement, la gauche est dans l'opposition. Le PS est dans l'opposition au gouvernement de Nicolas Sarkozy». Il qualifie de «lamentable» le choix des personnalités issues de la gauche d'entrer dans le gouvernement Fillon. Rappelant que Bernard Kouchner avait comparé Nicolas Sarkozy à l'Italien Silvio Berlusconi, il a estimé que le nouveau ministre des Affaires étrangères et européennes était «donc dans le gouvernement Berlusconi».

    Syndicats
    Sud Rail

    Le syndicat juge que la présence de François Fillon et d'Alain Juppé dans le gouvernement «confirme le choix de l'affrontement de Nicolas Sarkozy» avec les salariés. «Le numéro 1 François Fillon et le numéro 2, Alain Juppé ont ceci en commun d'être deux anciens ministres qui se sont déjà directement affrontés aux salariés», indique la fédération de cheminots dans un communiqué.

    Fonctionnaires
    Plusieurs syndicats de fonctionnaires se déclarent inquiets de la création d'un ministère regroupant le budget, les comptes publics et la Fonction publique, craignant que la vision «comptable» l'emporte au détriment des besoins.

    Douaniers
    Solidaires-Douanes s'interroge sur le ministère qui sera en charge du secteur des douanes, estimant que «la nomination du nouveau gouvernement ce matin n'est pas pour rassurer les douaniers». «Faut-il aujourd'hui qu'ils s'adressent à Michèle Alliot-Marie, ministre de la Sécurité Intérieure, de l'Outre-mer et des collectivités, à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi ou Eric Woerth, ministre du Budget des comptes publics et de la fonction publique», se demande le syndicat.

    Médecins
    Les médecins inquiets. Les syndicats de médecins libéraux demandent à avoir des contacts «immédiats» avec les nouveaux ministres chargés de la santé et de la protection sociale. «Nous demandons à rencontrer au plus vite à la fois Mme Bachelot et M. Woerth», déclare Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), premier syndicat de médecins libéraux. «Nous attendons d'avoir de façon précise la définition des champs de compétence des deux ministres mais ce nouveau découpage ministériel nous inquiète. On risque d'avoir un ministre de la Santé dépourvu de tout moyen budgétaire et fortement dépendant de Bercy, et les problèmes budgétaires pourraient prendre le pas sur les questions de santé».

    SNJ
    Alain Girard, premier secrétaire général du Syndicat National des Journalistes, a fait savoir vendredi que son syndicat serait «vigilant» après la nomination de journalistes comme conseillers de presse au gouvernement. «Leur choix est respectable, à condition qu'il ne vienne pas brouiller un peu plus l'image de la profession et l'impartialité qui doit être la sienne». La journaliste du «Point» Catherine Pégard, le journaliste de «Nice-Matin» Georges-Marc Benamou et la journaliste du «Figaro» Myriam Lévy ont été nommés conseillers de presse à l'Elysée ou à Matignon alors que Laurent Solly, ancien directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy, a été nommé au sein du groupe Bouygues, où il pourrait devenir l'un des directeurs généraux adjoint de TF1.

    CGT

    La CGT a «beaucoup d'interrogations sur la logique qui préside à cette organisation du travail gouvernemental», a déclaré Jean-Christophe Le Duigou. «Tout cela est présenté comme nouveau mais une majorité des ministres ont déjà occupé des fonctions ministérielles et notamment dans les deux derniers gouvernements».
    Le secrétaire confédéral s'interroge sur «la création d'un ministère des Comptes publics (qui) va prendre le dessus sur les autres ministères, avec d'un côté l'Emploi (et) l'Economie nationale et de l'autre le Travail et les Affaires sociales».

    FO
    Jean-Claude Mailly s'est dit «satisfait qu'il y ait un ministère du Travail de plein exercice dans un gouvernement resserré, avec à sa tête un homme de dialogue», Xavier Bertrand. Il s’est aussi «interrogé» sur le rôle exact du ministère du budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, dirigé par Eric Woerth. «Est-ce que le ministère des Comptes sera comme la direction financière d'une entreprise, qui impose la stratégie aux autres, ou est-ce que ce sera un ministère au service de la politique économique et de l'emploi?»

    CFTC
    «Sur le découpage des ministères, la CFTC constate que Jean-Louis Boorlo récupère, avec l'Industrie et les PME, les manettes de l'emploi, mais elle s'étonne que le dossier de l'emploi apparaisse surtout «économique» et déconnecté de celui des relations sociales», selon un communiqué de la confédération chrétienne.

    USM-SM
    L'USM, premier syndicat de magistrats, compte sur l'expérience de juge de la Garde des Sceaux, Rachida Dati, pour qu'elle «sorte la justice de son sous-développement matériel», mais le SM (gauche) s'inquiète de l'arrivée «d'une sarkozyste de la première heure» qui mettra en oeuvre «sans complexe» des mesures répressives. «Le fait qu'elle soit magistrate devrait nous éviter d'avoir à la convaincre des grandes difficultés matérielles rencontrées par la justice», a expliqué à l'AFP Bruno Thouzellier, président de l'Union syndicale des magistrats (USM).

    Associations
    Personnes âgées
    Trois associations représentant les personnes âgées et les maisons de retraites, l'AD-Pa, la Fnapaef et le Synerpa regrettent l'absence d'un ministère chargé des personnes âgées et des personnes handicapées dans le nouveau gouvernement.

    P. K. ( avec AFP)


    20Minutes.fr, éditions du 18/05/2007 - 12h10

    dernière mise à jour : 18/05/2007 - 19h06


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