• Quatorze «retenus» s'évadent lors de l'incendie d'un centre de rétention à Vincennes

    Quatorze «retenus» s'évadent lors de l'incendie d'un centre de rétention à Vincennes

    Incendie dans le centre de rétention administrative de Vincennes, le 22 juin 2008.
    Le centre de rétention administrative de Vincennes, le plus grand de France, est quasiment parti en fumée dimanche. L’incendie, allumé volontairement par des sans-papiers placés là en attente de leur expulsion ou d’une éventuelle libération, a embrasé les deux bâtiments, rendus inutilisables.

    Après des opérations de recomptage effectuées dimanche dans la soirée, sur les 249 retenus présents dans le centre d'une capacité de 280 places au moment de l'incendie, seules 14 personnes manquaient à l'appel lundi matin et se seraient enfuies. Dimanche, la préfecture de police avait tout d'abord évoqué le chiffre «d'au moins une trentaine» avant de parler d'une «cinquantaine».

    L'UMP critique les collectifs de défense des sans-papiers

    Un des porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre a critiqué lundi l'action de collectifs comme le Réseau éducation sans frontières (RESF) qui se livrent à «des provocations (...) au risque de mettre en danger des étrangers retenus». «L'UMP demande que dans l'affaire de Vincennes toutes les conséquences soient tirées, y compris au plan judiciaire, si la responsabilité de membres de collectifs comme RESF était avérée», a-t-il ajouté, soulignant que «les départs de feu volontaires auraient pu faire des victimes.

    Une vingtaine de personnes ont été intoxiquées par les vapeurs et conduites à l’hôpital, selon la préfecture de police. RESF déplorait pour sa part une quarantaine de blessés, dont quatre graves, et a recueilli par téléphone des témoignages de sans-papiers faisant état d’un mort «tabassé par la police», selon un militant. La police ne confirmait rien. Les retenus étaient redirigés dimanche soir dans d’autres centres de la région parisienne, à Lille, Nîmes, Palaiseau et Oissel.

    Les suites du décès d'un Tunisien

    «On pressentait ces émeutes depuis un moment, la situation entre retenus et forces de l’ordre était très tendue», a déclaré un représentant du syndicat de police Alliance. Le ton est monté d’un cran samedi lorsque s’est répandue la nouvelle du décès d’un Tunisien de 41 ans. L’homme a succombé à une crise cardiaque, mais l’autopsie réalisée hier n’a relevé aucune trace de sévices.

    Des incidents ont éclaté dans la soirée, certains retenus tentant de mettre le feu à un matelas. La police aurait usé de gaz lacrymogènes. Dimanche, RESF a mobilisé une centaine de militants, venus exiger la libération de Megdi Kalla Falla, un Egyptien de 28 ans qui devait être expulsé alors même qu’il venait de faire une tentative de suicide. Le feu a pris lors de cette manifestation.

    Le Mrap manifestera mardi devant le centre de rétention

    L’incendie a nécessité l’intervention de dizaines de véhicules de secours. Des élus franciliens de gauche sont entrés de force dans le centre avant d’être violemment repoussés par la police. Les manifestants ont essuyé des tirs de gaz lacrymogènes.

    Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a appelé dimanche soir à «un rassemblement devant le centre de rétention de Vincennes» mardi à 18h pour dénoncer la «honte pour la République» que représentent selon lui les centres de rétention.

    Serge Pouzet / 20minutes ¦ Incendie dans le centre de rétention administrative de Vincennes, le 22 juin 2008.

     
    <script>document.getElementById("legendePhotoVisible").innerHTML = document.getElementById("legendePhotoInVisible").innerHTML;</script>


    Sophie Caillat (avec V.G.)


    20Minutes.fr


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :