• Réforme des institutions: qui votera quoi?

    Réforme des institutions: qui votera quoi?

    Vue générale du Parlement réuni en Congrès à Versailles, le 4 février 2008

     

    C'est maintenant officiel, le Congrès se réunira lundi 21 juillet pour statuer sur la réforme des institutions. L'UMP ne cesse de refaire ses comptes pour savoir si le texte atteindra ou non la barre des 3/5e des votes exprimés, nécessaire à l'adoption définitive de la réforme.

    Il est aujourd'hui très difficile de savoir en faveur de quel camp la balance penchera. Tous les parlementaires n'ont pas encore fait leur choix et la multiplicité des groupes parlementaires, dont certains hétéroclites, rend le calcul délicat. Une chose est sûre, ce sera très serré.

    D'après un calcul effectué par l'AFP, et détaillé ci-dessous, le clan du «oui» peut espérer environ 535 voix, contre 360 pour celui du «non». Pour être assurée de passer, la réforme doit recueillir 544 votes, mais ce seuil sera très certainement abaissé par les quelques abstentions à prévoir.

    Ceux qui voteront «pour»

    L'UMP
    Le parti majoritaire ne devrait pas faire le plein, une petite dizaine d'élus sont toujours récalcitrants et devraient voter «contre». Du coup, toutes les voix comptent: Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale et donc du Congrès participera au scrutin, faisant fi de la tradition qui veut que le président de séance ne participe pas au vote.

    Potentiel
    : environ 462 voix
    Pourquoi ce vote? «Ne pas saisir la chance historique que représente cette réforme et ces nouvelles avancées pour notre République serait une faute grave que supporteraient (...) tous nos concitoyens et cela sans doute durant plusieurs générations», Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP.

    Les centristes
    A l'exception notable de François Bayrou et de deux députés MoDem, les partis centristes ont prévu de voter la réforme. Seuls quelques sénateurs hésitent encore à s'abstenir, voire à voter contre.

    Potentiel: environ 47 voix
    Pourquoi ce vote? Les centristes se satisfont des avancées «s'agissant des droits du parlement, des citoyens et du pluralisme», Michel Mercier, président du groupe centriste au Sénat.

    Les sénateurs radicaux

    Une large partie du groupe RDSE (radicaux de droite et de gauche) au Sénat a prévu de voter favorablement le texte.

    Potentiel: environ 13 voix
    Pourquoi ce vote? Le texte comprend des «avancées considérables», Pierre Lafitte, présidence du groupe RDSE.

    Les députés radicaux de gauche (et apparentés)

    Une large partie des 11 députés PRG et apparentés devrait voter «pour» la réforme. Nicolas Sarkozy a fait un geste significatif dans leur direction mercredi en promettant d'abaisser de 20 à 15 le nombre de députés nécessaires pour constituer un groupe supplémentaire.

    Potentiel: environ 8 voix
    Pourquoi ce vote? «Il ne faut pas faire la fine bouche. Il y a des ouvertures nouvelles, sur le temps de parole du président de la République et sur un certain nombre d'autres choses que nous réclamions», Jean-Michel Baylet, président des Radicaux de gauche.

    Divers parlementaires
    Outre Jack Lang qui ne suivra pas ses camarades du PS, les quelques parlementaires non-inscrits devraient se prononcer pour la réforme.

    Potentiel: environ 5 voix
    Pourquoi ce vote? «Ce projet ne mérite ni cet excès d'honneur, ni cette indignité. Ce n'est pas un changement de régime politique, je le déplore. C'est un texte de simple aménagement qui comporte des avancées positives», Jack Lang.


    Ceux qui voteront «contre»

    Le Parti socialiste
    Oubliant pour un temps leurs divisions, les socialistes ont annoncé qu'ils voteraient tous contre la nouvelle Constitution, à l'exception de Jack Lang. Les ultimes concessions de Nicolas Sarkozy n'auront donc servi à rien.

    Potentiel: environ 291 voix
    Pourquoi ce vote? «Les avancées en matière de droits du Parlement sont virtuelles. Ce qui n'est pas virtuel, c'est la possibilité donnée au président de la République de s'exprimer devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles», François Hollande, premier secrétaire du PS.

    Les communistes et les Verts
    La totalité des parlementaires PCF et Verts votera contre la réforme. Les deux partis ont signé mercredi un communiqué commun avec le PS – fait rare – pour repousser les dernières concessions de Nicolas Sarkozy.

    Potentiel: 47 voix
    Pourquoi ce vote? La réforme «accentue la présidentialisation de la Ve République en instaurant l'expression du président de la République au Parlement, alors qu'il n'est pas responsable devant lui et qu'il dispose de pouvoirs considérables, notamment de dissoudre l'Assemblée nationale», communiqué commun PS-PC-Verts

    Les UMP dissidents
    Une petite dizaine d'élus gaullistes et villepinistes, très convoités par l'Elysée ces dernières semaines, sont toujours récalcitrants et devraient voter «contre». Bernard Debré et cinq de ses amis ont quitté mercredi ce groupe d'opposants après une entrevue avec Nicolas Sarkozy.

    Potentiel: environ 11 voix
    Pourquoi ce vote? «Ce projet, c'est beaucoup de bruit pour pas grand-chose. On a autre chose à faire que voter un texte pour permettre au président d'aller à Versailles. Il a déjà réquisitionné la Lanterne, maintenant il veut la salle du Congrès!», François Goulard, député UMP.

    Certains centristes
    Les trois députés MoDem (dont François Bayrou) et peut-être trois sénateurs du groupe centriste vont voter contre ce texte.

    Potentiel: 6 voix
    Pourquoi ce vote (au MoDem)? «L'essentiel, c'est la loi électorale qui permet ou non d'avoir à l'Assemblée nationale des voix indépendantes, et donc une partie des sièges attribués en fonction de la représentation des Français. Le président de la République a refusé de toucher à ce sujet central et donc je n'apporterai pas ma voix à ce qui n'est qu'un faux semblant», François Bayrou, président du MoDem.

    Les souverainistes

    Les députés et sénateurs du Mouvement pour la France et le député Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) voteront contre le texte.

    Potentiel: 6 voix
    Pourquoi ce vote? «Les trois sénateurs et les deux députés voteront contre la réforme au Congrès, car ils n'acceptent pas que le gouvernement ait fait sauter le verrou référendaire sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne», Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France.

    Joel Saget AFP/Archives ¦ Vue générale du Parlement réuni en Congrès à Versailles, le 4 février 2008

     
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    Vincent Glad


    20Minutes.fr,


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