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    [25/09/07]

     

    "Il en va de la rénovation du socialisme qui doit rester une force structurante dans la politique française"


    Interview de Ségolène Royal dans VSD
    VSD. Dans son livre, L’Impasse, Lionel Jospin se livre à une charge féroce contre vous. Ces attaques ne sont-elles pas un hommage involontaire à la place que vous occupez au sein du PS ?

    Ségolène Royal. (Rires.) Je préfère les hommages positifs, c’est plus agréable. Plus sérieusement, je crois surtout que ces propos renvoient à la campagne où un certain nombre de leaders socialistes, et non des moindres, n’ont pas été au rendez-vous. J’ai pensé que, puisque j’étais désignée par 60 % des militants, tout le monde se rangerait derrière moi pour que la gauche l’emporte. Je voyais bien que des réticences existaient, mais je n’avais pas imaginé que la violence du ressentiment pouvait atteindre une telle intensité. Certains leaders m’ont même dit en pleine bataille présidentielle – sans doute pour, une fois de plus, me renforcer – que je n’arriverais pas au second tour. S’ils avaient fait fi de leur ego et constitué un bloc autour de moi, alors peut-être aurions-nous eu la dynamique suffisante pour gagner. Il faudrait en tirer les leçons.

    VSD. Estimez-vous que Lionel Jospin est fondé à faire ces critiques alors qu’il n’est pas parvenu au second tour ?

    S. R. Je ne ferai aucune remarque désobligeante sur lui. J’ai le sens de la hiérarchie, des fonctions, je n’ai jamais dit de mal du Premier ministre. C’est ma morale politique. Je m’y tiens, je parle des idées, pas des personnes. En revanche, s’il exprime les choses de façon aussi cruelle, c’est que d’autres les ont pensées aussi. Ils n’acceptent pas la mutation de la France, celle du PS, les idées neuves que j’ai développées pendant la campagne, en particulier sur la question de l’ordre juste, de l’adaptation de la valeur travail. Lorsque j’ai dénoncé l’assistanat, on m’a rétorqué que cette critique ne correspondait pas à la tradition de la gauche… Quand j’ai parlé de la nation, du drapeau tricolore, il s’agissait presque de gros mots pour certains socialistes. Ils ont attaqué les jurys citoyens, alors que Gordon Brown est en train de les mettre en place.

    VSD. Avez-vous l’impression que l’on cherche à vous détruire ?

    S. R. C’est clair, certains ont commencé la bataille du congrès. Il faut être drôlement solide pour encaisser ces chocs : ceux de la campagne, de l’après-campagne et la tristesse des millions d’électeurs qui voulaient que la gauche gagne. Je la porte en moi, je m’en sens comptable aujourd’hui encore. Mais je n’ai pas le droit de m’écrouler, ne serait-ce que pour défendre la dignité des femmes.

    VSD. Vous dites que cela confine au racisme…

    S. R. Il s’agit effectivement des mêmes ressorts : le mépris et la volonté d’abaisser. Mais il faut voir dans la dénonciation de certains éléphants le refus d’une nouvelle génération et de la différence. On m’a même reproché une relation particulière au peuple. Ce qui est un comble dans une démocratie ! Jamais les militants et les premiers fédéraux du PS ne m’ont fait cette remarque. Au contraire.

    VSD. Ces derniers jours, quand on l’interroge sur vous, Bertrand Delanoë botte en touche. Quels rapports entretenez-vous avec lui ?

    S. R. Normaux.

    VSD. Certains pensent que, s’il est réélu [à la Mairie de Paris, NDLR], il pourrait briguer le poste de premier secrétaire du PS. Ne serait-il pas alors votre concurrent le plus sérieux ?

    S. R. Je lui souhaite d’être réélu, je ne suis en compétition avec personne. Ce qui m’intéresse, ce sont les propositions concrètes pour réformer la France avec efficacité et justice.

    VSD. Mais souhaitez-vous devenir premier secrétaire ?

    S. R. On verra. J’ai été candidate de tous les socialistes et je ne peux pas me permettre d’entrer dans cette bataille de chiffonniers, de courants et d’exclusions. J’ai une responsabilité politique et je verrai le moment venu la meilleure façon de l’assumer.

    VSD. Dans l’entre-deux-tours, vous avez pris langue avec François Bayrou, qui s’attelle à la construction du MoDem. Êtes-vous en contact avec lui ?

    S. R. Pas encore. Je suis pour l’ouverture, je crois qu’il peut y avoir des rapprochements sur un certain nombre de valeurs, mais sans alignement ni instrumentalisation. Je me reconnais par ailleurs également dans le mouvement altermondialiste. C’est-à-dire que l’on peut bâtir une alliance large de Bové à Bayrou, ce que j’ai tenté entre les deux tours.

    VSD. Que pensez-vous des déclarations de Bernard Kouchner sur l’Iran ?

    S. R. J’ai été la première à dénoncer le risque d’accès de l’Iran au nucléaire civil. Souvenez-vous alors des réactions critiques de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, les faits me donnent raison et réhabilitent ma compétence. C’est également vrai dans d’autres domaines de la politique étrangère et de la politique économique et sociale.

    VSD. Vous avez essuyé beaucoup de coups durant ces derniers mois de campagne. Comment avez-vous tenu le choc ?

    S. R. Je remarque que, lorsque l’on se tourne vers les autres, on n’a pas le temps de penser à soi. On est tellement redevable des attentes, des espérances, que l’on se nourrit de l’affection des gens. Il faut aussi être bien entouré, ce qui est mon cas, avoir des amis proches, un cercle solide fait de personnes présentes depuis des années ou de nouveaux venus qui se montrent très combatifs.

    VSD. L’action politique mérite-t-elle le prix que vous en payez ?

    S. R. Je me pose parfois cette question. Jusqu’à présent, j’y ai toujours répondu positivement. C’est ce qu’on appelle la passion politique et la passion de la France. Si l’on n’est pas abattu par une épreuve, on en sort renforcé. Une polémique comme celle-là redonne de l’énergie, elle mobilise tous ceux qui me soutiennent. Mais il est vrai que la méchanceté ou la hargne laissent toujours des traces.

    VSD. Mais, en ce qui vous concerne personnellement ?

    S. R. Je ne veux pas parler de moi.

    VSD. Que vous ont apporté ces récentes épreuves ?

    S. R. J’ai acquis de la stabilité, de la confiance, de la capacité à faire la part entre l’essentiel et l’accessoire. J’ai aussi appris à négocier les coups et à les encaisser.

    VSD. Qu’avez-vous découvert en vous que vous ne soupçonniez pas ?

    S. R. Ma capacité de résistance. J’ai ressenti une force intérieure parce que, à un moment, j’ai eu le sentiment très aigu de porter l’histoire des autres : celle de la première femme qui va peut-être accéder à la présidence de la République. De toute façon, je ne peux ni reculer, ni flancher, ni m’agenouiller, ni avoir d’états d’âme. Il en va aussi de la rénovation du socialisme, qui doit rester une force structurante dans la politique française. La première chose à laquelle j’ai pensé lorsque j’ai été attaquée, c’est aux millions de gens qui attendent que leur vie s’améliore. Puis, à ce que les socialistes restent unis. Je me suis dit que, lorsqu’ils entendent que je n’ai pas les « qualités humaines » pour me présenter et que je suis une « candidate de seconde zone », eux aussi allaient être touchés.

    VSD. Vous vous comparez à Jeanne d’Arc, vous citez les Évangiles. Pourquoi vous situez-vous sur le registre du martyr ?

    S. R. Je préfère pardonner que rendre des coups bas. Je défends la laïcité et je n’ai aucune ambiguïté làdessus. Mais il existe des pensées profondes universelles et je ne vois pas au nom de quoi je vais m’interdire de les exprimer. Ça fait aussi partie de ma personnalité d’énoncer des vérités profondes. Évidemment, pour les esprits étroits et technocratiques, mieux vaudrait ne s’en tenir qu’aux propos politiciens. Il faut parfois des propos qui transcendent. On ne peut pas à la fois demander aux responsables politiques d’être de vrais chefs de file et leur reprocher de tracer des pistes originales, d’user d’expressions qui correspondent à une densité humaine.

    VSD. Pensez-vous avoir un destin à accomplir ?

    S. R. J’ai déjà ce destin. Donc, il a fallu que j’y croie pour assumer cette tâche malgré les embûches. Je n’ai pas surgi par hasard, comme certains voudraient le faire croire. Je pense que cet itinéraire n’est pas terminé. Si je le souhaite, si je suis bien accompagnée sur ce chemin et si cela correspond à l’intérêt du pays le moment venu.

    VSD. Aujourd’hui, vous êtes aussi en phase de reconstruction personnelle. Qu’est-ce qui vous a permis de prendre un nouveau départ ?

    S. R. Mes amis et mes enfants m’ont fait tenir debout et réciproquement, parce qu’ils ont souffert doublement de la défaite. Les épreuves sont derrière moi et maintenant j’ai toute ma liberté. Ayant de fortes responsabilités publiques, j’ai dû donner un certain nombre d’explications, car je ne supporte pas les mensonges.

    ProPos recueillis Par M.-a. P.

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  • Point presse du 26 septembre : Michel Sapin

    François Hollande tenait une conférence de presse entouré de Michel Sapin, Pascal Terrasse, Claude Pigement et Christian Martin sur la présentation du budget du gouvernement. Michel Sapin, secrétaire national du PS à l'économie et à la fiscalité livre son analyse sur la question.

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  • Ségolène Royal : le déplacement au Québec 

    En déplacement au Québec à l’occasion des préparatifs de la commémoration de la fondation, par Samuel de Champlain, de la ville de Québec, Ségolène Royal a rencontré les principales autorités de la Belle Province et mené plusieurs visites pour mieux connaître ce « laboratoire d’idées et d’innovation » dans les domaines environnemental, social, économique, sociétal et culturel.

    Du 16 au 21 septembre Ségolène Royal, Présidente de la Région Poitou-Charentes a conduit une délégation d’élus régionaux et de chefs d’entreprises du secteur des éco-industries, leur permettant ainsi de signer des accords de partenariat avec des entreprises ou laboratoires de recherche québécois. René Dosière, député de l’Aisne et vice-président des Amitiés franco-québécoise était du voyage. A noter que des élus de La Rochelle conduits par leur député-maire Maxime Bono, étaient également présents dans le cadre du 400ème anniversaire de Québec.

    Au cours de ses entretiens avec Jean Charest, premier ministre du Québec, Mario Dumont, chef de l’opposition officielle et Pauline Marois, chef du Parti Québécois, Jacques Joli-Cœur, maire de Québec, et Michaëlle Jean, Gouverneur générale du Canada, Ségolène Royal a pu, après avoir rappelé l’actualité et la vivacité du lien entre le Québec et la France, aborder les sujets qui leur sont communs: la Francophonie et la préservation de son exception culturelle, la protection de l’environnement, la relation aux Etats-Unis, la conciliation en pratique des principes de non-discrimination et d’intégration à un mode de vie national (les « accommodements raisonnables »), etc.

    Côté terrain, des rencontres ont permis à la délégation d’avoir une présentation du Fonds de solidarité des travailleurs géré par les syndicats et d’établir des liens avec les acteurs locaux de l’économie sociale. Ségolène Royal a également rencontré les associations québécoises de défense de l’environnement et effectué une visite approfondie du centre hospitalier Robert Giffard à Québec, spécialisé dans le traitement des délinquants sexuels récidivistes. A l’heure où le Gouvernement annonce la mise en œuvre de mesures fondées sur la seule répression, un exemple de travail pluridisciplinaire et efficace à méditer.

    Le programme de Ségolène Royal s’est terminé par une conférence donnée sur le thème de la Francophonie à l’Université de Montréal devant 700 étudiants (et autant à l’extérieur), enseignants et personnalités du Québec et par une soirée avec les acteurs culturels les plus en vue de la Belle Province.

    Ce déplacement au Québec a également été l’occasion de rencontrer les militants locaux de Désirs d’Avenir et du parti socialiste au cours d’une soirée très conviviale. Lors de sa prise de parole, Ségolène royal les a chaleureusement remerciés de leur engagement dans la campagne présidentielle qui lui a permis d’arriver en tête au Québec (et au Canada). Elle leur a également indiqué compter sur eux pour apporter leur contribution à la rénovation de la gauche.


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  • Point presse du 24 septembre : Stéphane Le Foll

    Le député européen, Stéphane Le Foll, animait le point presse hebdomadaire du PS du 24 septembre. A cette occasion il est revenu sur :
    - “la faillite de la France” annoncée par F. Fillon
    - le non-decompte du temps de parole du Président par le CSA
    - les propositions du PS sur la réforme institutionelle et la rencontre entre F. Hollande et F. Bayrou sur ce sujet



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  • Revue de presse canadienne sur le voyage de Ségolène Royal


    Francophonie, changements climatiques et accommodements pour Ségolène Royal

    Par Lia LéVesque, La Presse Canadienne

    MONTREAL - Les questions que se posent présentement les Québécois sur les accommodements raisonnables sont des questions que se posent toutes les nations et l'expérience québécoise en la matière intéresse l'ex-candidate socialiste aux présidentielles françaises, Ségolène Royal.

    Mme Royal, de passage au Québec en prévision des fêtes du 400e de la Ville de Québec, a prononcé une allocution, mercredi, devant une salle bondée de l'Université de Montréal.

    Au thème prévu de la francophonie mondiale, elle a toutefois ajouté celui des changements climatiques, abordant aussi très brièvement celui des accommodements raisonnables.

    Mme Royal a reçu un accueil digne d'une vedette du cinéma américain, traînant derrière elle une suite d'une centaine d'étudiants qui cherchaient à croquer sa photo ou à l'approcher pour lui parler, la hélant par son prénom. Sa garde rapprochée avait peine à circuler dans les couloirs de l'université et dans les escaliers tant elle suscitait l'engouement. Une salle de débordement a dû être ouverte, les 750 places de l'auditorium dans lequel elle prenait la parole ayant vite été comblées.



    Ségolène Royal s'intéresse au Conseil des services essentiels

    Par Sylvain Larocque, La Presse Canadienne

    MONTREAL - Alors que fait rage le débat sur le service minimum en France, la socialiste Ségolène Royal s'est fait expliquer le fonctionnement du Conseil des services essentiels, jeudi.

    L'ex-candidate à l'élection présidentielle s'est opposée à la loi adoptée le mois dernier par l'Assemblée nationale française, ce qui ne l'a pas empêchée de se montrer vivement intéressée par l'organisme québécois, pourtant plus contraignant que le projet du président Nicolas Sarkozy.

    La loi française obligera chaque salarié des transports en commun à donner un préavis de 48 heures avant de prendre part à une grève. Elle impose aussi aux entreprises du secteur l'élaboration, avant la fin de l'année, d'un plan de "prévention des conflits", comme il en existe déjà un dans le métro parisien.

    Mme Royal a estimé qu'il y avait dans le système québécois un "équilibre entre le droit fondamental à la grève et le bon fonctionnement des services publics".

    Elle a particulièrement apprécié la "souplesse" du Conseil des services essentiels dans son fonctionnement, qui contraste, selon elle, avec le régime "assez rigide" proposé par le président Sarkozy.

    Or, les syndicats québécois critiquent régulièrement le régime des services essentiels, y voyant une limitation de leur droit de grève.

    Ségolène Royal s'est aussi montrée intriguée par le Fonds de solidarité de la FTQ, qui investit dans des PME les cotisations REER versées chaque année par des milliers de Québécois.

    Plus tard jeudi, Mme Royal devait rencontrer des chefs d'entreprises québécoises, avant de s'envoler pour Paris.



    Ségolène Royal cherche des idées neuves au Québec

    Par Guillaume LAVALLEE

    MONTREAL - Délinquance sexuelle, environnement, culture, l'ex-candidate à la présidence française Ségolène Royal a cherché au Québec des réponses à quelques questions d'actualité importantes en France au cours d'un voyage où elle a été parfois accueillie comme une "rock star".

    La visite de Mme Royal a suscité un vif intérêt dans la province francophone, les médias la suivant pas à pas, tandis que des étudiants se bousculaient pour assister à son discours, mercredi, à l'Université de Montréal.

    "Ségolène, rock star", titrait jeudi le quotidien Le Devoir au-dessus d'une photo de Mme Royal qui a passé la soirée avec le gotha culturel montréalais dont Luc Plamondon et Robert Charlebois - qui a tenté une brève imitation de Johnny Halliday.

    Au-delà de ces mondanités, Ségolène Royal dit être venue au Québec "curieuse" des réalisations de la province francophone en matière notamment de traitement des délinquants sexuels, un sujet d'actualité en France où le président Nicolas Sarkozy prône la "castration chimique" pour traiter certains de ces délinquants et la création d'hôpitaux "fermés pour pédophiles".

    Elle a visité l'unité de traitement des délinquants sexuels de l'hôpital Robert-Giffard, à Québec, discuté avec son équipe multidisciplinaire et même avec deux patients en traitement à la suite d'une décision des tribunaux.

    "Giffard, ça contrecarre l'idée que l'on ne peut rien faire, que la récidive est une fatalité", explique-t-elle. Au Canada, le taux de récidive des criminels sexuels est estimé à 17% pour ceux qui ne sont pas traités, 10% pour ceux qui sont traités, mais l'hôpital Robert-Giffard chiffre à un peu plus de 7% ce taux dans son programme de traitement.

    "Il ne s'agit pas de construire un hôpital-prison. Ce sont essentiellement des problèmes humains, les murs ont les a. Ce sont les équipes humaines qui manquent et là on voit que c'est possible et que c'est réalisable", poursuit Mme Royal.

    L'ex-candidate socialiste à la présidence a aussi discuté avec des groupes écologistes québécois du Protocole de Kyoto, des effets du réchauffement de la planète au Canada, d'éco-construction, des OGM et de commerce équitable.

    Sur l'environnement, le Québec est "très en avance par rapport au Canada et même par rapport à la France", note-t-elle, évoquant les investissements récents de la province pour développer sa filière éolienne.

    Plusieurs ténors indépendantistes ont assisté à son discours sur la diversité culturelle à l'Université de Montréal et les analystes ont fait un rapprochement entre Ségolène Royal et Pauline Marois, nouvelle chef des indépendantistes du Parti québécois (PQ), femme de "gauche" et mère de quatre enfants.

    "Nos liens avec le Parti socialiste sont étroits et puis, ils sont idéologiquement forts", note Louise Beaudoin, ex-député du PQ, longtemps chargée de promouvoir en France l'indépendance du Québec. "M. Sarkozy, on ne l'a pas entendu sur le Québec... On ne sait pas ce qu'il pense, il n'a rien dit", poursuit-elle.

    Avant Ségolène Royal, Alain Juppé qui a séjourné au Québec un an en 2005-2006, avait lui aussi jugé que la France pouvait tirer des enseignements du fonctionnement de la société québécoise, souligne son ancien collègue à l'Enap de Montréal, Christian Dufour.



    Ségolène pour le renforcement de la Francophonie

    Par Éric Clément, La Presse

    Ovationnée ce mardi midi par quelque 750 étudiants de l’Université de Montréal (UdM) venus entendre son allocution, la socialiste française Ségolène Royal a plaidé pour un renforcement de la francophonie, avec notamment la création d’une université francophone dans les grandes capitales de la francophonie.

    L’auditorium Jean-Lesage de l’UdM était trop petit pour accueillir tous ceux qui souhaitaient entendre la candidate du Parti socialiste défaite par Nicolas Sarkozy au second tour des élections présidentielles françaises, en mai dernier.

    Plus de 200 personnes ont dû rebrousser chemin et devront se contenter de lire, mercredi, son discours sur le site Internet du Centre d’études et de recherches internationales de l’UdM (www.cerium.ca).

    Mme Royal, actuellement présidente de la région Poitou-Charentes, était venue présenter son «nouveau regard sur la francophonie et le monde». Les attentes étaient grandes de la part de l’assistance. L’ancienne ministre péquiste Louise Beaudoin a mentionné à Cyberpresse avant le début du discours: «Que les Français s’intéressent à la francophonie serait déjà un grand pas en avant !»

    La francophonie et la question de la langue ont effectivement dominé les thèmes de l’allocution de Ségolène Royal. Celle-ci a insisté sur le fait qu’il fallait profiter du Sommet de la francophonie (qui aura lieu à l’automne 2008 à Québec dans la foulée des célébrations du 400ème anniversaire de la fondation de la Vieille-Capitale) pour donner «un souffle nouveau» à cette organisation de plus d’une cinquantaine d’États dans le monde qui représenteront 300 millions de personnes en 2050.

    «Tous les francophones sont de cultures, de continents différents et ne s’opposent pourtant pas, a-t-elle dit. C’est en cela que la francophonie peut devenir un modèle d’un nouvel équilibre mondial.»

    Mme Royal a dit que contrairement à ce que pensent « certaines élites », la francophonie n’est pas «dépassée». «Je crois même que notre commune défense de la francophonie préfigure les combats de demain pour une ‘mondialité’ riche de sa diversité linguistique et culturelle, respectueuse de toutes les identités», a-t-elle dit.
     


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