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Au terme du deuxième jour de lUniversité dété du PS à La Rochelle, François Hollande tire un premier bilan de cette rentrée des militants socialistes. Une discussion au fil de leau
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Discours de Ségolène Royal lors de l'ouverture de l'université d'été du PS à La Rochelle
29 août 2008 - 16:09Chers Olivier, Antoine et Jean-Christophe, Cher Maxime Bono
Chers Camarades socialistes,
Dans quel contexte intervient notre Université dété ?
Des tensions internationales d'abord, et la France qui vient dêtre touchée au cur, endeuillée par la mort de dix de nos soldats dont lun deux, Damien Buil, était originaire dici.
Nous partageons, nous socialistes et avec tous les Français, la peine de toutes les familles qui ont perdu un fils, un mari, un compagnon, un frère, et la peine de lArmée française qui voudrait bien, comme nous tous, connaître les conditions de notre présence, en évaluer les objectifs et définir un calendrier.
Tensions internationales aussi en Georgie, au Darfour oublié, encore et toujours dans les bourbiers irakiens et iraniens, et au Moyen-Orient.
Mais aussi une tension nationale, une rentrée économique et sociale inquiétante, une école affaiblie, des services publics traumatisés par une politique de droite qui impose au pays des déchirures sociales, territoriales, postales, sanitaires et judiciaires. Et cela les socialistes n'en veulent pas.
La France subit une déchirure. Elle a le visage des ouvriers de Gandrange à qui la droite a fait tant de promesses. Elle a le visage des caissières qui ne veulent pas faire des heures supplémentaires mais qui voudraient seulement obtenir leur part des profits faramineux de la grande distribution. Elle a le visage des enfants dont les parents sont arrêtés à la sortie des écoles pour être expulsés après avoir été entassés dans des conditions inhumaines.
Or, quand la politique du pouvoir ne fonctionne pas, que se passe-t-il ? Les citoyens se tournent vers lopposition pour savoir si elle ferait mieux. Alors la France a besoin de nous, elle nous attend, elle nous appelle, elle nous cherche. « Où êtes-vous ? » nous crie-t-elle. « Unissez tous les courages, toutes les intelligences pour dessiner clairement une alternative à laquelle nous ne demandons quà croire ».
Sachons entendre les militants qui en appellent à la responsabilité de chacun et à la retenue. Personne ne peut se permettre de gâcher lesprit studieux de nos rencontres et nos échéances politiques. Car c'est la droite qui prospère sur nos dissensions et qui, plus gravement, laisse orphelins ceux qui souffrent de sa politique.
Ayons le courage de le dire : lexaspération et la colère ne sont pas loin devant le spectacle que nous donnons. Oserais-je vous le dire malicieusement ne le prenez pas au premier degré ! Les Français nous parlent comme Juliette Gréco nous le chante : « Aimez-vous les uns les autres ou bien disparaissez ». Ayons le courage de le reconnaître avec lucidité, car avoir ce courage, c'est déjà avoir une partie de la solution.
Et des raisons dêtre fiers de ce que nous faisons, nous en avons ! Oui, je laffirme ici : la gauche sert la France du mieux possible avec des résultats pour nos 24 présidents de région, dans nos 55 départements, dans nos très nombreuses villes et nos 200 circonscriptions. Oui, la gauche sert le pays pour protéger, pour imaginer, pour entraîner et innover. Oui, sans les socialistes, beaucoup seraient abandonnés à toutes les fureurs des intérêts privés, abandonnés à toutes les colères de ceux qui ont peur. Vous voyez à quel point, lorsque nous sommes unis, nous en sommes capables !
Les temps difficiles sont revenus. Une nouvelle révolution est là, de bien plus grande ampleur que celle qua connue le XIXè siècle. Et cest toujours la même question avec une révolution : dans quelle mesure la subit-on ? Dans quelle mesure la maîtrise-t-on ? Et quels rapports de force faut-il mettre en place pour que lenrichissement de quelques-uns ne se paie pas du recul de tous les autres ?
Dimmenses défis surgissent, de grands dangers menacent. La circulation folle de largent détruit les économies. La crise alimentaire plonge dans la malnutrition ou la famine des centaines de millions de personnes. La spéculation sur les matières premières fait rage. Les délocalisations sauvages se multiplient. Le coût du pétrole renchérit les prix. La crise écologique et climatique précipite les échéances. Dans de trop nombreux pays, les nationalismes, le terrorisme et les guerres régentent ce que nous narrivons pas à organiser politiquement. La voilà, la mondialisation malheureuse, celle que nous subissons.
Car la mondialisation n'entraîne pas que des désastres. Dimmenses progrès ont aussi été accomplis. Il nest pas trop tard : soit la mondialisation provoque un progrès de civilisation. Cest possible. Soit elle est porteuse de toujours plus de malheurs. Cest là le danger. Et la réponse, c'est encore et toujours de la volonté politique. En particulier la nôtre, à nous, les socialistes, à léchelle de la planète.
L'heure n'est plus aux diagnostics tièdes, aux appréciations timorées, mais à la lucidité radicale. Oui, il y a besoin de radicalité, car ce ne sont plus simplement les effets du système quil faut dénoncer, mais ses fondements et ses présupposés. Pour mettre léconomie au service de lhomme sans détruire les trésors de la planète.
Nous socialistes, nous ne voulons pas que ce capitalisme nous arrache notre avenir et réduise à néant notre espoir de vivre paisiblement en humains parmi dautres humains.
Une autre politique est possible, telle est là notre responsabilité historique !
La dureté des temps appelle des propositions précises sur les retraites, la révolution fiscale et le pouvoir dachat. Contre léconomie de la rente, la dégradation de la condition salariale et le mépris des ressources rares, les socialistes veulent une économie de linnovation et du risque créatif. Nous voulons à la fois mieux produire les richesses et mieux les distribuer, mais nous voulons aussi définir autrement la richesse. Comme le disait déjà les syndicalistes au début du siècle dernier : bien-être et liberté ! Cela reste aussi nos espérances !
Mais ce modèle exige aussi une réforme en profondeur de la redistribution et des modes daction publique : lefficacité fiscale, la conditionnalité des aides aux entreprises, la réforme de lÉtat et celle du dialogue social, la décentralisation éclairée sont les instruments de la nouvelle compétitivité de la France.
Et nous avons la capacité de porter ici, à la Rochelle, un message positif et fort. Parce que si les idées sont fortes et claires, alors on le sait, elles simposeront sur les querelles de personnes et sur les enjeux de pouvoir. Et cest vous les militants qui allez y veiller. Quon laisse les militants travailler puis voter librement le moment venu !
Oui nous, socialistes, nous avons la capacité de faire la société plus humaine, cest notre tâche immense.
Oui, nous avons la capacité dêtre exemplaires, plus enthousiastes, plus aventureux, plus audacieux, plus généreux, plus hospitaliers aux idées et aux actes, plus sincères et plus fraternels que la société que nous voulons transformer. Nous avons la capacité de remplir notre mission première : lémancipation personnelle, pour tous et pas seulement pour quelques-uns, dun bout à lautre de son existence.
Oui, nous avons la capacité d'empêcher la résignation et le repli sur soi que lon sent monter dans le pays.
Et oui, nous avons la capacité de libérer les énergies, mais pas au prix dun démantèlement des protections et des sécurités sociales.
Alors oui, nous avons la capacité de prouver que le socialisme est une force neuve pour le XXIè siècle.
Chers amis chers camarades, lavenir a besoin de nous. La France a besoin de nous et nous regarde. Et comme le disait Aimé Césaire : « Tout lespoir nest pas de trop pour regarder le siècle en face ! ».
Voilà notre objectif. Nous le tenons, alors réalisons-le !
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26 août 2008 - 18:12
Ségolène Royal et Alain Touraine débattront de leur livre, Si la gauche veut des idées (éd. Grasset) à La Fnac Saint-Lazare (Paris) le mardi 16 septembre à partir de 17h30. Venez nombreux.
Si la gauche veut des idées...
26 août 2008 - 18:12« Si la gauche veut des idées », en voilà !
C'est un livre de rencontres.
Alain Touraine a proposé cet échange à Ségolène Royal, qui la accepté !
Le résultat : sept rencontres successives entre lun des plus grands sociologues, qui a tant participé aux débats d'idées de la gauche depuis mai 1968, et la candidate qui a tant fait bouger les lignes de cette gauche lors de l'élection présidentielle.
C'est un livre étonnant.Quand le sociologue avance ses analyses, la femme politique se rappelle les paroles des pêcheurs de la Rochelle en colère, des ouvriers écoeurés de Gandrange ou des mères de famille désorientées, pour développer ses convictions et ses propositions. Quand le sociologue conclut par un appel aux politiques, à tous les politiques, elle pose cette question inhabituelle, presque incongrue : qu'est-ce qu'un parti ?
C'est enfin un livre inédit.
Un livre où le sociologue dessine à chaque rencontre un tableau de la société et de la politique française - sans concession pour la gauche bien au contraire - et où à la femme politique donne tour à tour, quitte à contredire le chercheur, sa conception de l'individu et de la société, de la mondialisation et de l'action publique, de l'écologie et de l'éducation, de l'économie et du social, de la République et de la France... et même du Parti socialiste !
Ce n'est pas un livre tourné vers le passé, ce n'est pas le livre-programme d'une candidature, ce n'est pas un livre polémique : c'est la vérité d'une femme politique de gauche d'aujourd'hui, qui préconise la lucidité radicale et ne veut pas confondre le réalisme et le renoncement, le réalisme et le fatalisme. C'est un livre de réflexion pour l'action.
Regarder la société et le monde tels qu'ils sont, c'est constater que les inégalités explosent, que la mondialisation a échoué. C'est prendre la mesure de la gravité particulière de la crise que nous vivons quand un jeune vous dit : « Je n'ai pas peur de l'avenir, j'ai peur de ne pas en avoir ».
Changer l'économie de marché, changer aussi les interventions publiques, démocratiser la mondialisation, révolutionner la démocratie française, renouer un pacte éducatif, réformer autrement les retraites... L'ambition est de retrouver une maîtrise sur nos destinées individuelles et collectives.
Au sociologue qui ne croit plus au socialisme, l'ancienne candidate explique pourquoi et comment le socialisme est capable d'être une idée neuve !
Si la gauche veut des idées, elle en trouvera dans ce livre.
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Notre stratégie en Afghanistan doit être redéfinie
28 août 2008
Entretien paru dans Le Parisien le 28 août 2008
Quelle est votre analyse du conflit en Géorgie ?
Le président géorgien Saakachvili a fait une lourde faute à laquelle les Russes ont réagi de manière délibérément disproportionnée. M. Sarkozy est intervenu rapidement pour un cessez le feu, cétait à la fois utile et normal, mais ont été commises plusieurs erreurs dont dont la plus grave est davoir proposé aux Russes un texte oubliant de rappeler lintégrité de la Géorgie. Cest la brèche dans laquelle se sont engouffrés les Russes, violant lintégrité géorgienne et le droit international. Et tout cela se passe à quelques centaines de kilomètres des frontières de lUnion européenne et à quelques kilomètres de Sotchi où doivent avoir lieu les Jeux olympiques dhiver en 2014 !
Ce conflit peut-il faire tâche dhuile ?
Tout va dépendre du sang froid des dirigeants et de notre capacité à réduire les tensions. En dehors des incidences directes sur lAbkhazie et lOssétie du Sud, on peut craindre une forme de propagation vers des pays comme lUkraine ou la Moldavie. Rétrospectivement, la reconnaissance de lindépendance du Kossovo na pas facilité la situation...
Que faut-il faire maintenant ?
Dabord, montrer une grande fermeté à légard de la Russie, en imaginant une graduation de mesures pouvant aller du réexamen des relations avec lOTAN à la remise en cause de ladhésion à lOMC ou à dautres dispositions. Mais il faut en même temps faire comprendre aux Russes que le camp occidental na nullement lintention de les "encercler" et que nos intérêts convergent notamment pour contrer le développement de lislamisme radical et assurer la stabilité de lEurasie.
Comment les Européens peuvent-ils, à plus long terme, éviter de se trouver impliqués dans de telles crises ?
En développant une vraie politique énergétique européenne qui réduise notre dépendance et en adoptant une politique européenne de défense qui ne soit pas systématiquement le calque des Etats-Unis. Jattends de la présidence française des avancées concrètes sur ces deux points, ainsi que sur une indispensable relance économique européenne.
Nicolas Sarkozy a assumé une nouvelle fois avec force son tropisme atlantiste...
Certains parlent même de bushisme... On pouvait déjà contester vivement les positions de George Bush alors quil était au fait de son pouvoir, mais maintenant quil est en train de le quitter, saligner sur elles devient absurde. La France na pas à reprendre des concepts dangereux comme la guerre des civilisations ou lOccident contre le reste du monde. Dans un monde compliqué, il faut éviter le faux confort des idées simplistes.
Que répondez-vous aux arguments de Nicolas Sarkozy en faveur de lengagement de la France, sous mandat de lONU, en Afghanistan ?
Je veux dabord saluer lextrême courage de nos soldats. Je rappelle aussi que lan dernier, le même M. Sarkozy demandait le retour de nos troupes dAfghanistan. Quand jentends aujourdhui le raisonnement selon lequel si on est - nous le sommes tous - contre le terrorisme on doit aveuglément approuver ce qui se passe là-bas, cela me choque. Le risque actuel en Afghanistan, cest de passer de lengagement à lenlisement. Bien sûr il nest pas question de se retirer du jour au lendemain, ce qui serait un formidable cadeau pour les terroristes du monde entier. Mais il est indispensable de revoir la stratégie développée dans cette région où nous nobtiendrons pas de totale victoire militaire et où on a glissé dune intervention des Nations-Unies en faveur dune afghanisation à des opérations de contre-guérilla sous le drapeau de lOTAN. Constatons les faits. La sécurisation de nos soldats doit être assurée, elle ne lest pas assez. Lafghanisation de larmée est trop lente, léconomie est dominée par la drogue, le dialogue politique pour chercher des solutions durables nexiste pas. Enfin, la question du Pakistan, véritable base arrière des Talibans, nest pas traitée. Tout cela implique une réévaluation de notre stratégie. M. Sarkozy a raté loccasion dy procéder avec nos alliés au moment où il a décidé denvoyer des troupes supplémentaires. Cest pourquoi notre stratégie doit être redéfinie.
Propos recueillis par Philippe MARTINAT
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Les Français préfèrent Bertrand Delanoë
Avec 27%, le maire de Paris devance de 9 points Ségolène Royal (18%) parmi l'ensemble des Français. Bertrand Delanoë accroît l'écart sur sa rivale. Son avance était de 4 points en juin (25 contre 21) et de 5 points en juillet (25 contre 20). La différence est moindre chez les sympathisants socialistes, chez lesquels Delanoë obtiendrait 29 points contre 27 à Royal. Cet écart de 2 points reste stable par rapport à juin et juillet.
La maire de Lille, Martine Aubry, est à la 3e place (14% chez l'ensemble des Français), devant Pierre Moscovici (5), le maire d'Evry Manuel Valls (4) et le député de l'Essonne Julien Dray (3). 16% des Français ne choisiraient aucun de ces candidats.
*Sondage CSA paru ce dimanche dans «Le Parisien / Aujourd'hui en France». Réalisé le 20 août auprès d'un échantillon national représentatif de 1.008 personnes majeures selon la méthode des quotas. Notice détaillée disponible auprès de la commission nationale des sondages.
Et vous, qui préférez-vous?
Eric Feferberg AFP/Archives ¦ Bertrand Delanoë et Ségolène Royal le 6 février 2007 à Paris
Avec agence
20Minutes.fr
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