• Photo Ségolène Royal : débat participatif à Grenoble

    "Donner un bon avertissement" au pouvoir.


    Ségolène Royal, à Strasbourg pour soutenir le candidat PS, évoque l'enjeu des municipales.

    Ségolène Royal dénonce "les lendemains qui pleurent" à cause "des promesses non tenues" du candidat Nicolas Sarkozy, appelant les électeurs à donner "un bon avertissement au pouvoir" lors des élections municipales en mars.

    "Combien de personnes retraitées et âgées y ont cru et ont dès lors voté pour lui", s' interroge-t-elle.

    "Plus que les lendemains qui déchantent, ce sont les lendemains qui pleurent",affirme-t-elle, soulignant que le chômage n'a pas non plus reculé pour les jeunes et que lorsque l'Etat recule sur les solidarités essentielles comme la franchise médicale, il faut donner "un bon avertissement".

    Ségolène Royal s'est exprimée devant des élus et des candidats socialistes aux municipales dans un restaurant coopératif où elle a évoqué l'économie solidaire.

    Elle a ensuite rencontré dans le quartier sensible du Neuhof une association d'aide à l'insertion des femmes d'origine étrangère.

    En fin d'après-midi, elle a dédicacé son livre "Ma plus belle histoire, c'est vous" dans une librairie du centre ville.

    Dans la matinée, la présidente de Poitou-Charentes s'était rendue sur le site haut-rhinois de Sony France à Ribeauvillé où 230 emplois sur 719 sont menacés pour y rencontrer la direction puis les syndicats.

    Elle rappelle à cette occasion qu'elle désire pour la France "une politique industrielle et de la sous-traitance".

    "En France, les entreprises de sous-traitance sont pressurisées par les grands groupes, mais il n'y a pas de fatalité: il faut que les chefs d'entreprise rendent des comptes et Nicolas Sarkozy doit se mobiliser".


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  • Pétition populaire pour l'égalité audiovisuelle

    SOUTENEZ ET RELAYEZ LA PETITION POPULAIRE POUR L’EGALITE AUDIOVISUELLE
    DONT LE PREMIER SIGNATAIRE EST LAURENT FABIUS.

    SIGNEZ ET FAITES SIGNER LA PETITION sur www.egalite-audiovisuelle.fr.

    Texte de la pétition :

    Les médias audiovisuels ont pris une place décisive dans l’équilibre de notre démocratie.

    Actuellement, cet équilibre est bafoué puisque le temps de parole considérable du Président de la République et de ses conseillers dans les médias n’est pas comptabilisé. Il n’est légalement pas prévu pour les forces démocratiques de lui répondre d’une façon égale. C’est d’autant plus inquiétant qu’une partie des médias audiovisuels et de presse écrite est la propriété de groupes industriels et financiers proches du pouvoir.

     

    C’est pourquoi nous exigeons qu’une disposition constitutionnelle soit adoptée, qui impose désormais le respect d’une vraie règle des trois tiers pour les temps de parole audiovisuel : un tiers pour le Président de la République, ses collaborateurs et le gouvernement, un tiers pour la majorité, un tiers pour les forces d’opposition.

     

    Seule cette règle sera de nature à freiner la saturation et la propagande actuelles, et à amener un meilleur équilibre indispensable à notre démocratie.

     

    Tel est le but de cette pétition populaire pour l’égalité audiovisuelle, dont nous sommes signataires.

     

    Plus d'information et d'autres textes explicatifs sur www.egalite-audiovisuelle.fr.



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  • Ségolène Royal - Parti Socialiste Cannes

    Interview de Ségolène Royal sur Europe 1

    Jean-Pierre Elkabbach : Ségolène Royal bonjour.

    Ségolène Royal : Bonjour.

    Je vous remercie d'être en direct sur EUROPE 1 et avec nous pendant 20 minutes. Nous sommes à la mi janvier. Je pense qu'il est encore temps, qu'est-ce qu'il faut vous souhaiter pour 2008 ?

    Ce qu'il faut me souhaiter pour 2008, c'est pas pour moi personnellement mais c'est d'avoir la capacité de m'engager avec d'autres pour incarner avec les socialistes et la gauche de nouvelles façons d'agir et de nouvelles raisons d'espérer et d'entreprendre.

    Donc vos souhaits sont politiques d'abord ?

    Bien sûr parce que vous m'invitez en tant que personnalité politique.

    C'est un ensemble que je reçois avec plaisir. Pour les municipales presque chaque jour, vous allez sur le terrain, vous allez soutenir des candidats. Est-ce que vous dites aux électeurs, votez contre tel candidat ou maire UMP ou votez contre SARKOZY ?

    Vous savez je suis moi-même une élue de terrain depuis 20 ans d'une circonscription rurale, aujourd'hui présidente de la région Poitou Charentes et je crois la politique, c'est d'abord cela, c'est d'abord recueillir la confiance de ses concitoyens pour gérer un territoire et pour mettre en place des politiques efficaces. Donc un scrutin local comme les municipales, c'est d'abord choisir un bon maire soit parce qu'il a un bon bilan, soit parce qu'il a un bon projet, parce qu'il a un bon comportement politique. Bref parce qu'il est capable de défendre son territoire et d'y améliorer la vie des gens.

    Donc vous restez au niveau local ?

    Je pense que c'est la principale motivation et en même temps, tous ceux qui disent que les élections municipales ne sont pas politiques ne disent pas vraiment la vérité. Pour plusieurs raisons. D'abord c'est le président de la République lui-même qui a dit qu'il voulait faire de ces élections municipales un enjeu national.

    Son Premier ministre disait hier, c'est pas tout à fait un test national, je ne …. pas les municipales

    Enfin il a, en politique….

    Pour vous-même.

    … il faut dire les choses et s'y tenir. Donc ce que j'observe c'est qu'ils ont dit tous les deux qu'il s'agissait d'un test national. Qu'est-ce que c'est qu'un test national ? C'est un moment électoral où quand on va mettre son bulletin dans l'urne, on va dire si oui ou non on est content de la politique nationale. Alors c'est très simple, si nous sommes contents de la politique qui est conduite soit, mais si nous pensons que les promesses et notamment celles sur lesquelles les Français ont voté majoritairement pour Nicolas SARKOZY et en particulier quand il a promis qu'il serait, par exemple, le président du pouvoir d'achat ou par exemple qu'il allait augmenter de 25% le minimum vieillesse des petites retraites ou par exemple qu'il allait demander, je cite textuellement ses engagements de campagne, qu'il allait demander aux entreprises d'augmenter les salaires, si on pense qu'il n'a pas fait tout cela, alors il ne faut pas voter pour les candidats UMP. Sinon qu'est-ce qui va se passer au moment des résultats ? Nicolas SARKOZY dira, ben vous voyez vous êtes contents de ce que je fais, donc je continue à la fois dans l'inaction et dans la précarisation et ça, ce n'est pas possible.

    Donc, en votant contre tel ou tel maire UMP ou candidat UMP, on vote contre Sarkozy ?

    Je pense, puisque la lecture des résultats, et c'est Nicolas SARKOZY lui-même qui a nationalisé le scrutin, la lecture des résultats sera faite par lui, comme cela, donc il faut que les électeurs, en effet, soient conscients de la façon dont les résultats des municipales seront lus. Et en même temps, je le redis, un scrutin municipal, et vous savez, les électeurs ne s'y trompent pas, ils ne veulent pas pareil aux municipales, aux cantonales, aux législatives et aux présidentielles, ils savent parfaitement quels sont les enjeux des scrutins et donc c'est d'abord de soutenir de bons maires, et quand je vois en effet le travail considérable que font les maires socialistes, puisque c'est là où je me déplace, où les candidats socialistes par rapport à leur programme, il y a en effet des différences notables entre les différents projets, même s'il y a des maires de droite qui font des bonnes choses dans leurs communes, ne schématisons pas les choses. En même temps, je pense que les options des maires socialistes, dont des options qui sont, qui portent un certain nombre de valeurs auxquelles nous tenons.

    Vous allez sur le terrain. Est-ce au nom du Parti socialiste ou avec un mandat ou une mission du PS ? En fait la question c'est qui conduit la campagne municipale du PS ?

    Mais ce sont les candidats d'abord qui conduisent leur campagne. IL y a 36 000 candidats.

    Puisque c'est une élection nationalisée.

    Oui mais une élection nationalisée, je viens de le dire.

    A tendance locale.

    Je ne vais pas me répéter mais une élection nationalisée du fait même de la déclaration du Premier ministre et du président de la République et puis parce que toute élection est politique. D'ailleurs ceux des candidats UMP, ils sont nombreux, je le vois sur le terrain qui disent mais ces élections ne sont pas politiques, c'est qu'ils ne sont pas bien fiers du bilan actuel de leur président de la République. C'est ça qui est étonnant.

    A partir de quel score ou de combien de mairies gagnées ou gardées vous estimerez que c'est une victoire ou votre victoire ?

    Je ne sais pas parce que c'est une question un peu arithmétique. Moi je vais là où les candidats me demandent de venir les soutenir. Beaucoup notamment de communes périphériques des grandes villes, là où les familles ont beaucoup de difficultés compte tenu de la hausse des prix, en particulier. Vous savez ce que je vois, y compris dans ma propre région avec la hausse du coût de l'énergie en particulier, quand il y a des familles à revenu moyen où les deux parents travaillent et où les deux parents doivent avoir une voiture, il y a une dégradation dramatique du niveau de vie parce qu'il faut rogner sur tout. Je vois aussi des personnes âgées qui ne font plus qu'un repas par jour avec la hausse du prix de l'énergie et qui choisissent de ne plus se chauffer toute la journée. Donc la réalité du pays, je crois, est grave aujourd'hui. Il faut s'en rendre compte. Et tout cela est en train d'immerger dans les élections municipales. C'est pour ça aussi qu'elles sont politiques.

    Est-ce qu'on doit dire la réalité du pays parce que c'est un problème de croissance planétaire, l'augmentation du prix de l'énergie et des matières premières c'est un problème mondial, ou est-ce que c'est un problème mondial avec une couleur nationale ? Parce qu'il y a des problèmes qui sont mondiaux aujourd'hui.

    Ecoutez, pendant la campagne présidentielle on a entendu le candidat Nicolas SARKOZY nous dire qu'il allait provoquer un choc de croissance, aller chercher la croissance avec ses dents, que le contexte mondial n'était pas une raison suffisante pour expliquer l'inaction des politiques. Et je crois qu'il doit maintenant passer aux actes. Qu'est-ce qui s'est passé depuis 7 mois comme réforme fondamentale pour faire avancer le pays ?

    On va le voir tout à l'heure mais on a l'impression que c'est une réédition ces municipales, une réédition de 2007. Est-ce que pour vous, c'est le premier tour de la revanche ou de la reconquête ?

    Non c'est ni une revanche ni une reconquête puisque chaque époque apporte ses questions nouvelles et ses problèmes nouveaux. Les questions qui se posent aujourd'hui, 7 mois après l'élection présidentielle, ne sont plus les mêmes puisque le pays a déjà bougé. L'inaction a aggravé un certain nombre de situations. Donc moi ma préoccupation en tant que responsable politique, c'est de faire en sorte que la France se réforme, que les choses aillent mieux. Je ne souhaite pas que le pays aille plus mal. Donc avec le poids de ma parole politique, ma préoccupation c'est de faire en sorte que le pays avance et que les réformes, les bonnes réformes soient effectivement faites. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

    Alors l'actualité est en effet forte. On va en prendre quelques thèmes. L'évolution du contrat de travail. Après quatre mois de négociation, vous avez vu que les syndicats et le MEDEF se sont mis d'accord sur un projet de 24 pages. Ils estiment faire progresser en France la flexi-sécurité. Vous en souteniez le principe avec votre collaboratrice et amie Dominique MEDA, est-ce que c'est un progrès ce qui s'est fait et est-ce que vous pensez que les syndicats doivent conclure l'ensemble par une signature ?

    C'est aux organisations syndicales de le dire. Vous voyez ce que je trouve bien, c'est qu'il y ait un dialogue social. Il vient tard, il ne porte pas malheureusement sur tous les sujets sociaux comme l'a dit François CHEREQUE hier. C'est une toute petite partie des réformes dont le pays…

    Il a dit que c'était équilibré, modeste. C'était dans une émission de EUROPE 1.

    Oui mais il a dit aussi que c'était une toute petite partie de réforme dont le pays a besoin.

    Mais on a compris que lui penchait plutôt vers la signature. Il attend jeudi.

    Laissons les organisations syndicales.

    Mais votre avis à vous ?

    Attendez, laissons les organisations, les partenaires sociaux libres de conclure car ce qui est insupportable, c'est de négocier sous le poids du chantage. Comme l'a fait Nicolas SARKOZY en disant, attention si vous ne signez pas, il y aura une loi. Et comme l'ont dit les leaders syndicaux, ce ne sont pas des petits garçons et des petites filles. Je reprends leur expression. Donc responsabilisons et respectons les organisations syndicales. Si elles pensent que ce contrat est équilibré et je pense qu'il y a des choses qui sont bonnes dans cette démarche-la mais il faut les expérimenter et voir si elles sont effectivement efficaces.

    Mais pour vous politique, est-ce que c'est une bonne arme, une des armes contre le chômage et pour l'emploi ?

    Je ne crois absolument pas que ce soit ce contrat-la qui va permettre de lutter contre le chômage. Il va permettre pour certaines entreprises, ce que j'appelle une certaine agilité des entreprises sans précariser les salariés mais dans une toute petite partie de l'économie. Moi ce que je pense, c'est qu'il faut, la charrue est mise un peu avant les bœufs. Autrement dit, le dialogue entre les partenaires sociaux serait beaucoup plus efficace si il y avait aussi une réforme du syndicalisme, si il y avait beaucoup plus de salariés qui adhèrent à une organisation syndicale, si les syndicats étaient partout, dans toutes les entreprises. Et on pourrait voir ainsi comme dans les pays du Nord de l'Europe par exemple, des réformes se faire, des réformes fondamentales parce que les entreprises ont à la fois besoin d'agilité sans que cette agilité ou cette flexibilité ou cette souplesse ne soit payée par une précarisation des salariés. Donc il faut à la fois tenir à la fois la sécurisation des salariés d'un côté et en particulier par la Sécurité sociale professionnelle, ce qui manque dans le projet de contrat, qui n'aborde…

    Il y a une sécurisation des parcours professionnels dans l'accord.

    Qui est très marginale. Ce qu'il faut aujourd'hui c'est créer un véritable service public de l'emploi et pas un service public du chômage. C'est-à-dire qu'il y ait un texte qui fasse la fusion ANPE UNEDIC, j'anticipe peut-être une de vos questions, je pense que ça va dans le bon sens. Il faut passer d'un service public du chômage à un service public de l'emploi mais qui intègre en plus et ça c'est pas encore engagé, la formation professionnelle tout au long de la vie, la sécurisation des parcours professionnels. C'est un chantier considérable et qui doit absolument s'accélérer.

    Mais on laisse les syndicats en parler. Mais vous avez noté vous-même et vous l'avez dit que c'est un début de dialogue social même si il est tardif. Il se met en route. L'Europe, elle fait du mal et du tort au Parti socialiste. Si vous étiez député, est-ce que vous iriez au congrès de Versailles, est-ce que vous voteriez la révision préalable de la Constitution ? Et après est-ce que vous voteriez le traité de Lisbonne ?

    On sait bien que l'Europe est un sujet très passionnel pour les socialistes. Moi je crois qu'il faut dépasser l'antagonisme entre le oui et le non. Il ne faut pas que les socialistes se disputent à nouveau sur cette question de la procédure. Je crois que toute cette énergie qui est perdue dans les polémiques devrait être investie très rapidement dans le travail et dans la définition et…

    Concrètement ça se traduirait de quelle façon ?

    Attendez laissez-moi terminer, dans le travail, parce que c'est très important je crois. Ce qui est important ce sont les intérêts du pays, c'est comment la France avance dans une Europe qui se débloque. Donc les socialistes ont des choses à dire par rapport à cela et ce qui est important, c'est que nous investissions nos intelligences collectives dans la définition concrète du contenu de l'Europe. Quelle Europe sociale ? Comment est-ce que l'on fait pour unir nos moyens européens, pour investir dans la recherche et dans l'innovation ? Comment est-ce qu'on ne se laisse pas dépasser par l'Inde, par la Chine et même par l'Amérique latine qui devient extrêmement dynamique ? Donc le monde bouge, l'Europe doit se structurer, doit bien fonctionner, donc le mini traité ou le traité simplifié va permettre à l'Europe même si il n'est pas totalement satisfaisant, de mieux fonctionner à 27 et donc il faut adopter ce traité simplifié. Mais ce qui est surtout très important, c'est de dire très rapidement quel contenu donner à l'Europe et quelles actions concrètes vont nous permettre de relancer la croissance européenne. C'est ça qui est important.

    Mais on le fait mieux si on est dans l'Europe et si on a dit oui à l'Europe ?

    Bien sûr. Il faut dire oui à l'Europe sans arrière pensée, tout en étant conscient que le texte aurait pu être meilleur mais c'est par l'action politique, par le combat politique au Parlement européen, par les parlementaires européens, au Parlement français, sur les territoires parce que nous gérons les fonds européens dans nos régions. Et c'est là qu'il faut donner un contenu à l'Europe.

    Est-ce que pour vous Tony BLAIR reste une référence ?

    Vous savez moi ce que je crois, c'est qu'on ne peut jamais schématiser ou simplifier ou réduire des enjeux politiques contemporains à une seule personne. Il y a eu des choses, vous vous souvenez quand j'étais la première à dire que Tony BLAIR n'avait pas tout…

    Oh la la qu'est-ce que vous avez pris.

    Qu'est-ce que j'ai entendu ! Ca me fait drôle d'entendre aujourd'hui…

    Est-ce que vous le répétez aujourd'hui ?

    Oui bien sûr. Il a fait des choses bien.

    Hier, Bertrand DELANOË se disait concerné par les propos de Tony BLAIR, il a ajouté qu'il ne pensait pas avoir autant de points d'accord avec lui, et vous, avec Tony BLAIR, aujourd'hui ?

    Oui, je n'ai pas, d'ailleurs, entendu Bertrand DELANOË, au moment où je disais que Tony BLAIR n'avait pas tout faux. Il n'avait pas tout faux, c'est vrai, mais en même temps, il succédait à 11 ans de thatchérisme, donc c'était assez simple aussi. Il avait fait… par exemple, il a créé un salaire minimum, il a doublé l'allocation de paternité, il a fait des choses.

    Il l'a dit au conseil national de l'UMP. Justement qu'est-ce que ça vous a fait ou comment vous jugez sa présence aux côtés de Nicolas SARKOZY, au conseil de l'UMP dont a parlé tout à l'heure Catherine NAY ?

    Juste pour terminer. Il a aussi voté pour la guerre en Irak, là je ne m'y reconnais pas. Il est très pro BUSH, là je ne m'y reconnais pas non plus. Donc on ne peut pas prendre globalement le bilan de Tony BLAIR. Mais il a…

    Mais il reste une référence ?

    Il est une référence, je vais vous dire, sur un point, même si c'était plus facile à faire comme je viens de le dire à l'époque parce que la droite que nous avons aujourd'hui en France est sans doute plus maligne et plus habile que ne l'était Margaret THATCHER et moins dogmatique aussi, en tous cas apparemment. Il a transformé son parti et je crois que le travail que nous avons à faire est de même nature que celui qu'il a fait en transformant le Labour en New Labour.

    Alors le 3 janvier sur FRANCE 2, on a compris que vous étiez candidate à la direction du Parti socialiste. Depuis, jusqu'à samedi soir toujours sur FRANCE 2, vous paraissez faire marche arrière. Est-ce que vous êtes allée trop loin ou trop vite ?

    Non je ne fais pas marche arrière mais je dis, mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.

    Je vous demande de dire ce que vous voulez dire.

    Oui. Je pense qu'on est aujourd'hui dans une étape, les élections municipales qui sont aussi une étape politique.

    Mais le 3 janvier aussi on l'était.

    Et le 3 janvier aussi. Nous sommes aussi dans une étape de reconstruction idéologique, programmatique de la gauche. Ca c'est la vie politique et la vie de toute organisation politique et c'est pas facile ma mission parce que vous avez observé quand pendant 6 mois je me suis tue, on m'a dit mais pourquoi Ségolène se tait ? Est-ce qu'elle est malade, est-ce qu'elle est épuisée ? Est-ce qu'elle est déprimée ? Est-ce qu'elle a fondu comme un bonhomme de neige ? J'ai même entendu ça.

    Et vous étiez quoi ?

    J'avais décidé à mon rythme de quitter…

    D'assumer ou d'accepter ce qui s'était passé en mai ?

    Non ce n'est pas ça. J'avais décidé à mon rythme de quitter le terrain de jeu et en même temps de continuer à travailler. Je n'ai pas cessé de travailler, de réfléchir, de rencontrer les…

    Mais est-ce que là maintenant vous hésitez ou vous y allez à la direction du Parti socialiste ?

    Il y a deux choses. C'est un aboutissement la direction du Parti socialiste, ce n'est pas un préalable.

    Donc ça passe par les municipales ?

    Ca passe par, non ça passe par les municipales au sens où dans les élections municipales il y a aussi des valeurs qui émergent. J'étais à Saint Brieuc par exemple soutenir une candidate Danielle BOUSQUET qui a fait toute sa campagne avec des forums participatifs donc il y a une vision aussi de la politique et des relations entre les dirigeants et ceux qui apportent leur suffrage. Il y a des projets des maires socialistes contre le chômage des jeunes. On note deux problèmes aujourd'hui en France. La question du chômage des jeunes, la question du chômage des seniors. Et d'ailleurs aujourd'hui ces problèmes-la ne sont pas pris à bras le corps par le pouvoir. Et sur les territoires, ils sont pris à bras le corps par les communes, par les départements et par les régions pour maintenir le lien social là où le recul de l'Etat fragilise le lien social.

    Mais ce matin et alors que vous allez sans doute soutenir quelqu'un dans la journée ou demain, quelle est votre intention ? Diriger le moment venu le PS et quand ?

    Mon intention elle est très simple, c'est de mettre le potentiel politique que je représente au service du collectif. C'est-à-dire qu'on voit bien et vous avez la gentillesse de m'inviter, il y a longtemps que je ne suis pas venue sur EUROPE 1.

    C'est de la faute à qui ?

    Donc vous voyez, une nouvelle étape. Mais c'était volontaire.

    Mais vous étiez où ? Vous pouviez venir.

    Une nouvelle étape s'ouvre. Et donc ce que je veux mettre, ce potentiel politique et les idées, un certain nombre d'idées qui ont été portées pendant la campagne présidentielle, que les Français ont entendues, j'ai fait bouger un certain nombre de lignes politiques et donc mon objectif, c'est de rassembler tous ceux qui le veulent pour que nous continuions à travailler. C'est de faire émerger, de pousser en avant une nouvelle génération des futurs dirigeants pour préparer une alternative. C'est de continuer à travailler sur le fond des choses pour apporter…

    Mais à côté du PS ou à la tête du PS ? Pace que ce n'est pas clair.

    Mais ce n'est pas clair, mais les choses se clarifieront au fur et à mesure.

    Mais dans votre tête à vous ?

    La politique n'est pas quelque chose de schématique. Moi je m'adapte au contexte actuel.

    Mais par exemple est-ce que vous pourriez accepter qu'on trouve un dirigeant qui rassemble, si il y en a un, qui prépare la suite, qui ne soit pas lui-même candidat en 2012 et qui dirige le parti ?

    Je pense qu'il n'est pas temps de parler des élections de 2012. Je rencontre beaucoup de Français, qu'est-ce qu'ils disent, qu'est-ce qu'ils me disent aujourd'hui les gens ? Je rencontre énormément de gens aujourd'hui parce que je vais sur les territoires soutenir des candidats, il y a eu toute la période des vœux donc on rencontre beaucoup de citoyens, on les écoute. Ecoutez ce qui est insupportable, c'est d'entendre parler des élections de 2012. Moi-me je n'en parle jamais. Je ne sais pas qui sera candidat en 2012 et pour les gens c'est insupportable. Aujourd'hui c'est le temps de l'action politique donc ma responsabilité c'est de pousser le pouvoir en place à agir correctement pour que la France avance et que les inégalités reculent et que les Français aient le sentiment, contrairement à ce qu'ils vivent aujourd'hui, que le descenseur social, c'est-à-dire que ce sentiment d'être tiré vers le bas s'arrête et que chacun va avoir les moyens de construire sa vie et de progresser dans sa vie.

    Donc le pouvoir, le pouvoir actuel en ligne de mire…

    Non non, ce n'est pas ce que j'ai dit, le pouvoir…

    Non mais c'est la conclusion, c'est-à-dire, ou la conséquence.

    Le pouvoir actuel en ligne de mire pour le pousser à agir dans l'intérêt du pays…

    Oui c'est ça.

    Et parallèlement, un travail de fond pour être capable de proposer une ligne politique claire sur laquelle les militants socialistes auront l'opportunité de se prononcer lors du congrès. Et ensuite je pendrais mes responsabilités, toutes mes responsabilités y compris s'il le faut, on m'a dit que je n'étais pas une femme d'appareil, c'est vrai, je suis une femme concrète, qui aie toujours eu le souci du résultat des actions politiques que je conduisais, que ce soit dans mes responsabilités politiques locales que dans mes responsabilités ministérielles nationales. Mais j'ai compris aussi au cours de la campagne de l'élection présidentielle, que ça ne suffisait pas. On m'a même reproché d'avoir trop de charisme, à quoi ça rime ? Il faut ce lien personnel et chaleureux avec le peuple et ce lien personnel et chaleureux, il est toujours là.

    Vous allez l'entretenir, voilà.

    Mais j'ai compris aussi qu'il fallait une organisation politique pour faire gagner les socialistes, j'ai compris cela. Eh bien je prendrais toutes mes responsabilités, y compris celle que vous évoquez, si c'est nécessaire, si ça correspond à l'intérêt général de la gauche et donc du pays.

    La décision personnelle n'est pas encore prise, vous êtes en chemin mais elle n'est pas prise, c'est ça ?

    Elle est prise si les étapes précédentes sont réussies. Vous savez, moi je crois et c'est mon côté peut-être vieille France, que tout se mérite et que les choses doivent se faire modestement, progressivement en travaillant, étape par étape, en travaillant beaucoup et c'est ce que je fais aujourd'hui.

    Ségolène Royal, à l'égard de Nicolas SARKOZY, du gouvernement FILLON et le leur majorité, comment doivent se comporter l'opposition et le Parti socialiste ?

    L'opposition doit être déterminée parce que ce qui se passe aujourd'hui dans le pays n'est pas bon, les décisions ne sont pas bonnes, on a un pouvoir désinvolte, il faut mettre fin à cette désinvolture…

    Oui vous avez dit désinvolte, exhibitionnisme pour SARKOZY qui vit comme un milliardaire…

    Oui.

    Il y a quelques mois vous refusiez contre votre adversaire, des attaques personnelles, aujourd'hui vous le traitez un peu de tous les noms, qu'est-ce qui a changé depuis ?

    Mais ce ne sont pas des attaques personnelles, ce sont des constats politiques. Regardez, je vais vous lire la définition d'exhibitionnisme dans le dictionnaire. Exhiber : se montrer en public de manière ostentatoire, provocante, s'afficher. Est-ce que c'est cela que nous avons sous les yeux ? Oui ! C'est-à-dire que Nicolas SARKOZY a choisi de faire des évènements de sa vie privée, des évènements publics, comme Louis XIV, vous savez le petit matin du roi, le déjeuner du roi, le coucher du roi, les maîtresses du roi…

    Oui mais là, c'est un roi qui a été élu !

    Donc ça faisait partie de…

    Mais…

    Attendez, ça ne vous fait peut-être pas plaisir ce que je dis…

    Ah mais moi, je m'en fous !

    …mais laissez moi aller jusqu'au bout. Donc c'est un peu comme Louis XIV, comme la monarchie, où chaque évènement privé du roi était un évènement politique. Nicolas SARKOZY a choisi, ce ne sont pas les Français qui ont choisi ça, c'est lui qui a choisi de faire des évènements de sa vie privée, des évènements politiques. Comme il est le chef de l'Etat, ces évènements deviennent politiques. On est donc en droit de dire, vous savez, les gens disent bien pire, c'est très réservé…

    Qu'est-ce qui disent de pire que vous ?

    Sur le comportement actuel, écoutez, c'est une plaisanterie, les gens… vous avez lu la presse étrangère Jean-Pierre Elkabbach…

    Oui je la lis beaucoup, même allemande, pas seulement anglais.

    C'est très instructif. Alors que dit la presse étrangère ? Elle est extrêmement sévère, elle se demande même si Nicolas SARKOZY a la carrure, elle se demande même s'il ne porte pas atteinte au sérieux…

    Mais c'est une question que vous ne vous posez pas ou vous vous la posez vous ? Vous vous dites il est énergétique dans tous les domaines comme dit votre ami Tony BLAIR.

    J'écoute ce que dise les gens qui sont très sévères à l'égard de ce comportement, parce qu'on ne peut pas à la fois dire aux Français "les caisses sont vides" après avoir dit pendant la campagne "je vais tout augmenter" et avoir gagné des millions de voix grâce à ça ; aujourd'hui dire "les caisses sont vides et donc je ne peux rien vous donner". Alors attendez, quand il dit "les caisses sont vides", soit il a menti, soit il est incompétent. Mon hypothèse est plutôt la première : il a menti. C'est-à-dire qu'il savait pertinemment…

    Que depuis longtemps elles étaient vides…

    …puisqu'il est depuis cinq ans au pouvoir…

    Depuis longtemps…

    …donc il le sait.

    C'est le résultat de 25 ou 30 ans.

    Ce n'est pas ça. Il était depuis cinq ans au pouvoir, il savait donc pertinemment que les caisses étaient vides. Pourquoi donc pendant la campagne présidentielle, c'est une forme d'imposture, a-t-il promis une augmentation des petites retraites de 25%, pourquoi ? Pour aujourd'hui dire que les caisses sont vides. Donc il a menti, donc il faut aujourd'hui qu'il redise la vérité, qu'il recadre un peut tout cela, que la France récupère la dignité de la fonction présidentielle, qu'on remette le pays sur les rails et qu'on fasse des réformes sérieuses, durables et justes et s'il y a des réformes, je vais vous dire un scoop, s'il y a des réformes sérieuses, durables, justes, correctement négociées, acceptées par les Français parce que précisément elles seront justes et efficaces, eh bien je serais la première à les soutenir.

    La réforme des régimes spéciaux des retraites, ce n'était pas bien ? Les OGM, le traité européen de Lisbonne, les infirmières bulgares, la reprise du dialogue CHAVEZ – URIBE dans l'intention de faire libérer Ingrid BETANCOURT, c'est pas mal ?

    Cela fait un vaste catalogue. J'observerai que les réformes, certaines réformes qui ont été annoncées comme étant faites ne le sont pas. La réforme contre la désertification médicale qui a été annoncée, a été retirée. La réforme des retraites a été tellement mal engagée qu'elle a produit du conflit social et des dégâts pour les usagers des transports…

    Vous voyez pourquoi il faut que vous reveniez souvent, parce qu'il y a tellement de choses à vous dire… Mais tout à l'heure vous avez parlé du côté ostentatoire…

    Mais pourquoi je ne peux jamais terminer mes phrases, mais les Français ont besoin d'écouter…

    Mais non, mais parce qu'il y a tellement de choses…

    …d'avoir de la pédagogie, de l'explication…

    Justement…

    …il ne faut pas laisser dire, le pouvoir en place que les réformes sont faites puisqu'elles ne sont pas faites. Moi je réclame les réformes parce que pense que dans un monde qui bouge, on doit bouger et que si les réformes ne viennent pas, ce seront toujours les mêmes qui seront victimes de l'absence de réformes. C'est-à-dire il y a ceux qui s'en sortiront et qui pourront aller de l'avant et ceux qui vont régresser et qui seront tirés vers le bas. Et ça, c'est ce qui est en train de se passer et c'est ça qui est dangereux. Pourquoi c'est dangereux ? parce qu'un pays a besoin de mobiliser toutes ses énergies et tout son potentiel et j'attends en particulier beaucoup du plan sur les banlieues parce que là, il y a une attente considérable et une énergie…

    Et vous faites confiance à Fadela AMARA ?

    Eh bien j'espère pour elle qu'elle aura les moyens que l'Etat, que le gouvernement va lui donner, les moyens de faire un vrai plan sur les banlieues en appuie sur les maires des banlieues qui savent parfaitement ce qu'il faut…

    Donc on va en parler pendant la campagne municipale.

    Et j'espère qu'il n'y aura pas une nouvelle Commission et un nouveau rapport qui soit commandé surtout.

    Et il y a une question qui monte, qui est un peu embêtante, je vous la pose puisqu'elle est posée de plus en plus souvent à François HOLLANDE qui renvoie vers vous : vous dites que Nicolas SARKOZY a des amis industriels qui ont beaucoup d'argent etc, la question est, pourquoi est-ce Pierre BERGE et pas le Parti socialiste qui finance le bureau du boulevard Raspail de Ségolène Royal ?

    Ecoutez, ne faisons pas n'importe quel amalgame. Quand Nicolas SARKOZY utilise pour ses loisirs des moyens d'un milliardaire dont le business dépend de l'action de l'Etat, on sait que monsieur BOLLORE a notamment des intérêts en Afrique très importants, ça n'a rien à voir. Quand un chef d'Etat utilise les moyens d'un milliardaire privé dont l'argent dépend pour une partie de la politique de l'Etat, c'est proprement…

    Donc ce n'est pas la même chose ?

    Attendez, c'est proprement scandaleux, ça n'existe dans aucun autre pays moderne. Quand au contraire une association se crée pour effectivement créer un lieu de réflexion, de travail et que cette association (où il n'y a d'ailleurs pas seulement Pierre BERGE) met en effet des locaux à disposition pas seulement de moi d'ailleurs, mais de toute une équipe d'experts qui travaillent, qui se rencontrent, qui réfléchissent, ça n'a absolument rien à voir. Et je sais que cet amalgame a été fait. Il y a des règles, il y a des lois qui permettent à des associations de fonctionner, à des dons de se faire, à des structures de réfléchir et c'est tant mieux et il y en a bien d'autres, ce qu'on appelle les "think thank" c'est-à-dire des lieux de réflexion où se rencontrent des experts, des personnes ressources de formations différentes, des chercheurs, des sociologues, des historiens, des savants, des acteurs de terrain, des associations, eh bien je suis très heureuse au contraire, d'avoir ce lieu pour travailler, pour rencontrer et vous en verrez bien évidemment très prochainement les résultats puisque nous allons écrire, nous allons produire, nous allons organiser des colloques et ça je crois que c'est très important que la société se mette en mouvement.

    Et vous ferez participer Edgard MORIN, j'ai noté que, à travers un papier du MONDE, que vous l'invitez à dîner ce soir ou demain…

    Mais vous avez accès maintenant, vous espionnez mon agenda privé…

    Non non c'est écrit dans LE MONDE noir et blanc, dans le portrait d'Edgard MORIN…

    Et ce n'est pas le seul qui je rencontre.

    Qui s'est prononcé pour vous, c'est le président SARKOZY qui le reçoit et je n'ose pas dire le pique ou pique quelques-unes de ses idées et vous l'invitez après…

    Mais qui vous dit que je ne l'ai pas aussi rencontré avant ?

    D'après ce qu'il dit, c'est lui qui ait regretté de n'avoir pas eu la chance de dîner avec vous. Un mot, un mot plutôt sur la stratégie.

    Un mot là-dessus, simplement ce n'est pas le seul intellectuel de grand talent que je rencontre. Vous savez, moi j'ai toujours été passionnée par la recherche sur les idées qui se transforment en propositions et ensuite en actions politiques concrètes. Donc je continue, vous ne m'arrêterez pas.

    Non non justement, je ne vais pas vous arrêter je vais vous poser encore deux questions. La stratégie pour les municipales, il y a des élus socialistes qui font alliance localement avec le MoDem de François BAYROU, est-ce que vous les approuvez, parce qu'il y a même un de vos proches qui est numéro deux du Parti socialiste, François REBSAMEN qui s'est accordé à Dijon avec des centristes du MoDem. Est-ce que c'est une stratégie d'avenir pour le PS ?

    Mais c'est d'abord une décision locale et je les approuve bien sûr, si un accord sur un programme au service des habitants d'une commune, avec un certain nombre de valeurs partagées, et en particulier ce que je dirais tout à l'heure, l'idée d'une forme de conception d'exercice du pouvoir, d'une juste répartition des budgets municipaux, d'une transparence sur l'utilisation des fonds publics, d'une impartialité sur la façon dont les fonds publics sont dépensés, d'une mobilisations pour les écoles primaires, pour la réussite scolaire puisque les communes s'occupent des écoles primaires…

    Il peut y avoir des accords avec les centristes…

    Bien sûr…

    C'est-à-dire que vous, vous avez donné l'exemple en discutant avec BAYROU, mais est-ce qu'il faudrait continuer avec François BAYROU à discuter, quand on est un responsable socialiste à l'échelle nationale ?

    Mais ce n'est pas forcément seulement une discussion de personne à personne, je dirais même…De Parti à Parti, d'idée à idée, de programme à programme… D'idée à idée, de mouvement à mouvement, vous savez que moi je crois au contraire qu'il faut réussir une grande alliance entre les Altermondialistes et ce n'est pas un hasard si j'ai soutenu José BOVE puisque voilà trois ans que dans la région Poitou-Charentes que je préside, j'ai déclaré que c'était une région hors OGM, d'ailleurs la décision aujourd'hui vient bien tard, jusqu'au centre et au centre gauche, à partir du moment où nous nous rassemblons sur des valeurs communes qui permettent au pays de redémarrer et surtout, qui permettent de garantir une plus juste répartition des richesses. Vous savez, au bout du compte, c'est quand même ça le problème qui se pose à nous, c'est comment mieux répartir les richesses pour que le pays avance. Lorsque j'étais récemment à l'usine Jourdan là qui vient de fermer, c'est un vrai scandale, une usine qui fait des bénéfices et qui ferme parce qu'il y a des mauvais comportements en cours et que les salariés là ou ailleurs, on découvre des salariés qui commencent au SMIC dans l'entreprise et qui, 40 ans après terminent au SMIC, je dis que dans un pays comme la France, ce n'est pas possible et qu'une des réformes sociales très importantes à conduire, c'est qu'il y ait vraiment des profils de carrière, des évolutions de carrière pour qu'au début d'une année professionnelle comme au début d'une vie ou que pour ses enfants, on ait le sentiment qu'il y a une société qui est suffisamment bien organisée pour qu'on puisse progresser et ne pas faire du surplace.

    Mais il faut éviter que la mondialisation ne fasse que des victimes et que vous soyez aux côtés des victimes …

    Bien sûr, mais la maîtrise de la mondialisation commence aussi par la construction de l'Europe et par l'affirmation en France des principes clairs et d'un dialogue social équilibré, au sein de chaque entreprise. Aujourd'hui on en est loin parce que le syndicalisme est très marginal et moi j'appelle à une réforme profonde par le chèque syndical, par une réforme de la représentativité syndical…

    Le chèque syndical comme chez AXA. Il y a chez AXA un chèque syndical…

    Mais ce n'est pas une…

    Non mais c'est intéressant, c'est une expérience qui se pratique…

    Mais pourquoi pas, regardons tout ce qui marche et tout ce qui se pratique, sauf que cette réforme elle doit être faite, pas seulement dans les grandes entreprises, AXA est le meilleur contre exemple, puisque le problème de la représentativité syndicale, là où il manque, c'est dans les petites entreprises. Or on a besoin là aussi d'un dialogue social puisque ce sont les PME qui créent aujourd'hui de l'activité et de l'emploi et c'est sur elles que doivent être concentrés les efforts de l'Etat.

    Est-ce que vous promettez Ségolène Royal de revenir parce que vous m'avez dit que vous preniez un train et je ne veux pas que vous le ratiez à cause de moi ? Hein ?

    Oui, voilà, je vais… voilà je vais dans la région que je préside pour travailler pour obtenir des résultats. Vous voyez dans la région que je préside, la quasi-totalité des décisions que je prends sont votées par l'opposition, par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure. Donc quand les réformes vont dans le bon sens…

    C'est-à-dire que l'opposition elle fait ce que vous ne faites pas avec la majorité d'aujourd'hui, elle ne vote pas de temps en temps pour.

    Peut-être parce que je prends de bonnes décisions et quand par exemple je paie le permis de conduire, c'est très important ça, aux jeunes qui n'ont pas les moyens de se payer le permis de conduire, donc qui n'ont pas les moyens d'aller travailler, et quand je décide dans la région de leur payer le permis de conduire parce qu'ils n'ont pas d'argent et que les familles sont modestes, eh bien la droite vote ça parce que c'est une bonne décision. Et vous voyez, voilà, il y a des choses que font les élus socialistes sur leur territoire qui pourrait être généralisé au plan national et c'est pour ça que la gauche réformatrice, elle est en mouvement sur les territoires. Nous bâtissons sur les territoires.

    Quelle passion, merci d'être venue Ségolène Royal et à la prochaine.

    Merci de votre invitation et à la prochaine fois.

    Voilà. 


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  • Nicolas Sarkozy et Tony Blair, le 17 décembre 2007 à Paris

    Nicolas Sarkozy : beaucoup de mots, peu de résultats

    Nicolas Sarkozy avait voulu un événement à la mesure de son omniprésidence pour tenter de sortir de l’ornière des sondages de plus en plus défavorables. Le 8 janvier 2008, il a donc convié plus de 600 journalistes français et étrangers à une conférence de presse « fleuve ». Dans la salle des fêtes de l’Élysée, il a alors tenté d’expliquer sa feuille de route… Et ses histoires de coeurs.
    Retour sur dix phrases marquantes de cette nouvelle étape du « Sarko-show » analysées par trois députés socialistes devant leur écran.

    Michel Sapin, secrétaire national du PS à l’économie et à la fiscalité

    « 2008 doit marquer la fin des 35 h »

    « On y est… C’est l’aveu d’un des objectifs fondamentaux de la droite et du patronat : non pas la suppression des 35 heures mais plutôt la volonté d’en finir avec la durée légale du travail. Derrière cet aveu se cache l’une des plus graves contradictions du gouvernement. Dans un premier temps, il nous parle de revaloriser les heures supplémentaires et de monétiser les RTT avec le fameux « Travailler plus pour gagner plus », et dans un second temps, il parle de supprimer la durée légale du travail et donc, les heures supplémentaires. Le gouvernement ne retient en fait que le cadre prévu par l’Union européenne avec une durée du temps de travail maximum de 48 heures. S’il y a rupture, elle est bien là ! Mais c’est une rupture qui nous ramène au XIXe siècle, à l’époque où le patron fixait la durée du travail et le salarié la subissait. »

    « Le pouvoir d’achat est une préoccupation concrète des Français parmi tant d’autres »

    « Il avait pourtant dit qu’il serait le président du pouvoir d’achat. C’était pour lui la préoccupation première des Français pendant la campagne électorale. Cela s’est concrétisé par la loi « Travail, Emploi, Pouvoir d’Achat » (TEPA) appelée également paquet fiscal. Mais comme ce texte n’a pas donné d’effets, un deuxième texte est en discussion en ce moment au Parlement. Il n’arrive plus à cacher l’évidence de la baisse du pouvoir d’achat. Il n’hésite pas à dire « qu’il ne peut pas distribuer de l’argent qu’il n’a pas parce que les caisses sont vides. » Comme le disaient certains, « le roi est totalement nu en matière de pouvoir d’achat. »

    « Le capitalisme financier a besoin d’être moralisé »

    C’est une évidence dont on aimerait simplement voir comment elle se traduit dans les faits. Mais il n’y a pas que la moralisation, il y a aussi la régulation. Car sans régulation, le capitalisme financier est le plus sauvage des capitalismes. C’est celui qui transforme tout en argent et qui ne juge de la viabilité des choses qu’en termes de rentabilité financière. Il faut que le président de la République comprenne qu’il n’est plus à un moment où il peut se contenter de mots et de slogans, mais qu’il est bien aux responsabilités et qu’à ce titre, on attend de lui des réformes et des décisions.

    « La conjoncture est moins bonne qu’espérée : c’est comme ça, il faut assumer »

    Le problème c’est que la conjoncture est encore moins bonne en France qu’elle ne l’est dans le reste des pays d’Europe. Le juge de paix n’est pas le niveau de croissance en France, c’est la comparaison avec celui des autres pays européens. Aujourd’hui la France est largement en dessous de la moyenne européenne et ce n’est pas le fruit du hasard. La conjoncture ne tombe pas d’en haut comme semble l’indiquer le président de la République, c’est le fruit d’une politique menée ces derniers mois et ces dernières années. Oui, la conjoncture mondiale est plus difficile, mais les conséquences des décisions prises en France ont encore aggravé la situation.

    Marisol Touraine, députée de l’Indre-et-Loire

    « Un pouvoir personnel? Quel pouvoir personnel ? »

    Cette conférence de presse a montré le style très personnel de Nicolas Sarkozy, marqué par une affirmation du pouvoir et une certaine virtuosité en matière de communication. Prétendre que le chef de l’État est un dictateur est cependant sans fondement. Dire qu’il veut être sur tous les fronts, qu’il décide, au risque de voir son gouvernement patiner et qu’il donne le tempo est en revanche parfaitement fondé. Mais soyons clairs. Sarkozy est toujours en campagne, sans se préoccuper de l’équilibre de nos institutions. Face à l’échec de sa politique, il est tenté de reprendre la main par une « séquence » de démonstration qui devait se conclure avec le grand show de l’UMP du 12 janvier.

    « L’hôpital est en déshérence. Ce sont les 35 heures qui lui ont porté le coup de grâce »

    Mettre sur le dos des 35 heures les difficultés récurrentes du secteur hospitalier n’a aucun sens. Et ce, même si la mise en oeuvre de l’aménagement et de la réduction du temps de travail dans ce domaine n’est pas notre plus grande réussite. Ici encore, Nicolas Sarkozy s’est contenté de mettre l’accent sur plusieurs questions-clés sans fournir la moindre réponse concrète. Tant et si bien qu’aucune politique sérieuse n’a été envisagée à ce jour pour permettre l’accès universel aux soins.

    «La France doit avoir une diplomatie de la réconciliation, elle doit parler avec tout le monde »

    Personne ne conteste le fait que la France doit nouer le dialogue avec le plus grand nombre d’interlocuteurs possibles. La Libye a d’ailleurs évolué favorablement sur la scène internationale, en entrant dans le concert des nations depuis plusieurs années. Ce qui est plus contestable, c’est le faste avec lequel le président a reçu le colonel Kadhafi,alors que les infirmières bulgares et le médecin palestinien détenus en captivité ont été retenus et torturés sur ordre du gouvernement libyen, avant d’être libérés. Sans compter que les contrats annoncés à renfort de communication ont été rédigés bien avant l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Les propos du président à l’égard de Vladimir Poutine, lors de son déplacement en Russie, m’ont également surprise dans la bouche d’un président qui a fait campagne sur le thème des droits de l’Homme.

    « Il faut aller jusqu’au bout d’une politique fondée sur les quotas en matière d’immigration »

    Le principal enjeu de la politique des quotas, c’est de permettre à des personnes étrangères de travailler dans l’Hexagone, sans le moindre espoir de regroupement familial. Nul ne peut contester un meilleur contrôle des flux migratoires. La question est de savoir sur quelles bases. Souhaitons-nous une immigration de travail ou acceptons- nous le droit pour les intéressés de disposer d’une vie familiale normale et décente ? Nicolas Sarkozy et le gouvernement ont fait leur choix en supprimant toute possibilité de regroupement familial.

    Julien Dray, député de l’Essonne, porte-parole du Parti socialiste

    « On a débloqué des moyens considérables pour sortir l’université d’un état de délabrement »

    Pour l’heure, seules dix universités sont dans le viseur de l’Élysée. Autant dire que les inquiétudes soulevées par les manifestations étudiantes de novembre ne sont pas totalement infondées. Le risque est de voir surgir un système élitiste sur lequel régneraient les facultés dotées de moyens illimités, auxquelles feraient face de véritables dépotoirs dénués de moyens. Àforce de vouloir concentrer l’essentiel des moyens sur les dix principales universités françaises, le gouvernement concentre tout ou partie des richesses sur un nombre limité d’établissements qui pourront compter, le cas échéant,sur des fonds privés. L’inégalité est de mise !

    « Nous allons supprimer la publicité sur le service public »

    Ce n’est pas forcément le meilleur service à rendre au secteur public. Le danger c’est que celui-ci en vienne à se dégager des contraintes d’audimat en devenant élitiste. En agissant ainsi, Nicolas Sarkozy prend le risque de marginaliser le service public au sein même du paysage audiovisuel français. Lorsque le Parti socialiste s’est penché sur la question des coupures publicitaires, il n’a pas manqué de prendre en compte cette dimension. Qu’il faille distribuer des ressources budgétaires pour asseoir le service public est une chose. Mais la solution préconisée par l’Élysée n’est pas la bonne.

    Propos recueillis par Damien Ranger et Bruno Tranchant


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  •  Ségolène au JT de France 2 le 12 janvier 2008

    "Les socialistes français doivent inventer leur propre modernisation"


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