• La popularité de Sarkozy chute, celle de Royal décolle

    Montage de deux photos de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy lors de la campagne  présidentielle

    AFP/Archives ¦ Montage de deux photos de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle

     
    Troisième sondage, troisième glissade. Après avoir été donné perdant de 7 et 2 points par le CSA et LH2 samedi, Nicolas Sarkozy perdrait 4 points par rapport à décembre, selon le baromètre de janvier de l'Ifop pour «Paris Match» à paraître jeudi.

    Chute de dix points en trois mois

    Seuls 53% des Français disent approuver son action, quand François Fillon reste stable à 52%. Et 46%, soit 3 points de plus qu'en décembre, déclarent désapprouver l'action du chef de l'Etat, contre 47% (-1) pour celle du Premier ministre.

    En trois mois, le chef de l'Etat enregistre une chute de 10 points. Ceux qui désapprouvent son action sont majoritaires chez les fonctionnaires (58%) et les ouvriers (54%), selon l'Ifop.

    Pour autant, l'opposition ne profite toujours pas de la baisse du président. Seuls 30% (-1) estiment qu'elle ferait mieux que le gouvernement actuel si elle était au pouvoir, contre 69% (=) d'un avis inverse.

    Ségolène Royal premier secrétaire

    Ségolène Royal prend la tête des personnalités socialistes que les Français aimeraient voir devenir premier secrétaire du PS en 2008, devant Bertrand Delanoë. L'ex-candidate à l'Elysée est citée par 25% des sondés (+2), devant le maire de Paris à 23% (-3). Chez les sympathisants socialistes, Ségolène Royal l'emporte largement sur M. Delanoë: 33% contre 24%.

    Le maire de Paris se place toutefois pour la cinquième fois en tête de toutes les personnalités politiques avec 76% (+4) de bonnes opinions, devant Bernard Kouchner à 69% (-3). Viennent ensuite Jean-Louis Borloo et François Bayrou, à 67% (respectivement en baisse de 2 et 3 points). La cinquième position est occupée par Dominique Strauss-Kahn et Jack Lang, à 65%.

    AFP/Archives ¦ Montage de deux photos de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle

     
    <script>document.getElementById("legendePhotoVisible").innerHTML = document.getElementById("legendePhotoInVisible").innerHTML;</script>


    Avec agence


    votre commentaire
  • Ségolène Royal - Parti Socialiste Cannes

    Forum de la Rénovation du Parti Socialiste "Les socialismes et l'individu"

    Chères amies, chers amis,

    Le 20 Janvier prochain, Ségolène Royal interviendra lors du dernier Forum de la Rénovation du Parti Socialiste "Les socialismes et l'individu". Cela aura lieu à la Mutualité, 24 rue Saint-Victor – Paris 5e, M° Maubert Mutualité, à 9h30.

    Cette réunion qui rassemblera les cadres du PS, est toutefois OUVERTE A TOUS LES ADHERENTS. Notre participation à tous est importante, pour préparer les prochaines étapes de l'évolution des méthodes et idées au Parti Socialiste.

    Nous vous invitons donc à vous inscrire rapidement par email : federations@parti-socialiste.fr ou par téléphone: 01 45 56 79 07.

    Merci également de diffuser cette invitation à vos fichiers.

    Un conseil: arrivez tôt car l'affluence devrait être forte !

    Amitiés à tous,

    J’en profite pour vous adresser mes meilleurs voeux pour 2008.

    Jean Pierre Mignard


    votre commentaire
  • Ségolène Royal - Parti Socialiste Cannes

    « J'ai beaucoup réfléchi, beaucoup consulté... »

    Vous envisagez désormais de prendre les rênes du PS, mais ne vous en êtes-vous pas tenue trop éloignée depuis l'élection présidentielle ?

    Ségolène Royal.
    Je ne le crois pas. J'ai profité de ces quelques mois pour lire, écrire le bilan auquel je m'étais engagée*, travailler sur le fond et accepter des invitations politiques à l'étranger. Et à chaque fois avec des élus et des responsables socialistes ! Et consacrer du temps à mes enfants et à mes amis. Cette respiration était nécessaire. Du coup, cela a créé une interrogation sur mes projets. Certains m'ont crue anéantie. Eh bien non ! J'ai beaucoup réfléchi, beaucoup consulté, et j'ai entendu tous ceux qui me demandaient si j'allais les laisser tomber. Je pense notamment aux jeunes des quartiers, mais pas seulement, qui attendent tellement que la politique change, et à d'autres qui ont cru à certains slogans et qui aujourd'hui se sentent trahis et nargués.
    Ségolène Royal - Parti Socialiste Cannes
    Vous pensez que les courants, dans l'opinion comme au PS, vous sont encore porteurs ?

    Dans de multiples signes quotidiens, je peux vous dire que le lien avec les Français est resté intact. A chaque fois, j'en éprouve la même émotion. Tant de gentillesse, de générosité, d'attente ! Les millions de voix qui se sont portées sur mon nom au second tour de la présidentielle me donnent surtout des devoirs et une incontestable expérience. Personne ne peut contester qu'il y a un potentiel à mettre au service du PS et de la préparation de l'alternative. Je suis très heureuse de voir que beaucoup des idées que j'ai portées durant la campagne sont aujourd'hui largement reprises, notamment dans le cadre des forums du PS. Nicolas Sarkozy continue de piller les propositions qu'il combattait il y a encore six mois, je pense à la réforme de l'indice des prix. Il vient même de reconnaître qu'on ne peut réformer un pays sans dialogue social, quelle découverte ! Mais que de temps perdu et de dégâts en sept mois ! Il a aussi dérobé à Edgar Morin le concept de « politique de civilisation », alors que sa méthode est aux antipodes de cette humanisation des politiques publiques.

    Certains vous reprochent de lancer une offensive pour prendre le contrôle du parti alors que démarre la campagne des municipales...

    Je m'intéresse à l'avenir du PS, je travaille et j'irai jusqu'au bout de ce travail en équipe. Ne nous trompons pas. Ce sont les polémiques entre socialistes qui nuiraient à la dynamique de la campagne municipale. Et je mets en garde ceux qui s'amuseraient, une fois de plus, à se tirer une balle dans le pied. Car, voyez-vous, c'est le mouvement qui fera gagner des mairies supplémentaires. J'ai fait bouger les lignes durant la campagne. Le travail politique doit d'abord se faire sur les idées. La question du leadership et de ma responsabilité se posera à ce moment-là, et à ce moment-là seulement.
    Ségolène Royal - Parti Socialiste Cannes
    Ecartez-vous l'hypothèse de vous rallier à un premier secrétaire autre que vous-même ?

    La question n'est pas d'actualité. Cela ne vous empêche pas de pousser les feux du débat interne... Tant mieux s'il y a du débat ! Pour moi, la politique, c'est faire mouvement d'entraîner, de donner envie.

    Quand souhaitez-vous que le congrès ait lieu ?

    Ce qui compte, c'est le contenu. Et il faut que les socialistes soient fraternels les uns avec les autres quelle que soit la densité des débats, qui doivent être utiles à la France.

    Quel est votre programme immédiat ?

    Retravailler avec tous les socialistes, y compris ceux qui hier n'ont pas été à mes côtés, pour rassembler, réunir, consulter, discuter, proposer. Stimuler les forums participatifs dans le cadre des municipales. M'impliquer pleinement aux côtés des candidats aux municipales et cantonales qui me le demandent. Poursuivre le travail de réflexion en profondeur pour le mettre demain au service des Français, pour le traduire en action et en résultat. Et participer, le 20 janvier, au forum sur la rénovation du PS qui se tiendra à la Mutualité, à Paris.

    Ségolène Royal - Parti Socialiste Cannes

    * « Ma plus belle histoire c'est vous », Editions Grasset.

    Hier, Ségolène Royal est venue apporter son soutien à José Bové. L'altermondialiste a entamé une grève de la faim pour obtenir l'activation par le gouvernement de la clause de sauvegarde à Bruxelles, qui permettrait d'interdire la culture du maïs OGM en France. « Je respecte et je salue ce courage politique », a lancé Ségolène Royal à Bové, installé dans un bâtiment occupé par l'association Droit au logement avec une quinzaine d'autres militants, rue de la Banque (Paris II e ). Elle a également salué « sa posture morale ».

    Propos recueillis par Philippe Martinat - Le Parisien


    votre commentaire
  • Cliquez ici pour lire cette lettre dans votre navigateur internet

    La lettre d'information de Laurent Fabius

    Le vendredi 4 janvier 2008

     

    A noter sur votre agenda :

    Laurent Fabius sera le principal invité de l'émission "Ripostes", animée par Serge Moati, sur France 5, dimanche 6 janvier à partir de 17h45.

    Dans la presse :

    Berluskozysme

    Tribune publiée par Laurent Fabius dans le journal Libération.

    Le Président français aimerait, paraît-il, qu’on le compare à la chancelière allemande, Madame Merkel. Après huit mois d’exercice élyséen, une autre comparaison vient malheureusement plutôt à l’esprit : Sarkozy-Berlusconi.

    Avec le berlusconisme, le sarkozysme partage en effet au moins trois traits essentiels. D’abord le rapprochement entre la droite et l’extrême droite. N’oublions pas que c’est ce rapprochement qui explique les résultats électoraux dans la France actuelle comme dans l’Italie d’hier. Certains s’en réjouissent, y voyant la réintroduction dans le champ républicain d’un électorat autrefois latéral. Voire ! C’est oublier que l’opération comporte un prix lourd : tests ADN requis pour filtrer les étrangers, chasse aux sans papiers jusque dans les écoles, rupture désormais marquée avec notre tradition laïque, approche simpliste de la situation des banlieues - sur ces points, le Président français se retrouve plus proche des thèses du Front national que du gaullisme qu’il a manifestement passé par dessus bord.

    En politique extérieure aussi, beaucoup d’aspects rapprochent M. Sarkozy et l’ancien Président du Conseil italien. Nous sommes - et c’est très bien ainsi - les amis et les alliés du peuple américain. Cette amitié et cette alliance ne justifient pas un quasi-alignement sur la politique bushiste ni en Irak, ni en Iran. Elles n’impliquent pas davantage la banalisation programmée de la position française au sein de l’OTAN. Avec, en prime, une certaine complaisance concernant des atteintes aux droits de l’homme.

    Enfin et surtout, M. Berlusconi a bâti son pouvoir personnel sur sa domination des médias, M. Sarkozy emprunte le même chemin. Sans doute ne possède-t-il pas lui même directement ces médias, c’est l’affaire de quelques proches. Mais le système est tout autant cadenassé et anti-démocratique. C’est bien un régime nouveau qui a commencé de s’établir où s’additionnent tristement révérence et concentration autour de certaines puissances d’argent, confusion entre le peuple et le people, mépris pour les contrepoids traditionnels de la démocratie.

    Certes, le Président français comme son alter ego italien ne manque ni d’énergie, ni de talents. Certes, sa victoire n’a été possible que par la conjonction de la lassitude envers l’immobilisme précédent et de la défiance envers la gauche. Une gauche divisée, souvent porteuse non pas comme elle le devrait, d’une vision mobilisatrice pour l’Europe et pour la France, mais d’une alternative décevante entre télévangélisme égotiste et arrangements mollassons.

    Mon pronostic ? Le berluskozysme français n’apportera pas plus de résultats économiques et sociaux que son cousin transalpin. L’innovation industrielle sociale, écologique, démocratique, culturelle, qui serait indispensable à notre pays ne sera pas au rendez-vous. Le pouvoir d’achat du plus grand nombre, salariés et retraités, stagnera quand il ne régressera pas. Les chiffres du chômage ne reculeront que sous l’effet mécanique de la démographie. Et les quatre grandes menaces mondiales - terroriste, nucléaire, climatique, financière - feront l’objet sans doute de moulinets médiatiques, mais, je le crains, d’aucune initiative vraiment décisive du président français. Quant au débauchage de quelques personnalités autrefois de gauche attirées par l’odeur de la soupe, ce n’est pas lui qui changera la donne.

    Faut-il alors se décourager ? Certainement pas ! Le début d’année est propice aux bonnes résolutions. Je formule celle-ci, avec détermination : face au berluskozysme, il est temps de relever le défi... et la tête.

     

     

    Toute l'actualité de Laurent Fabius sur http://www.laurent-fabius.net/.


    votre commentaire
  • DDA A la une
    [03/01/08]

    Ségolène Royal, invitée aux "4 vérités"


    France 2, 3 janvier 2008
    Thierry BECCARO

    07h47, TELEMATIN, voici « Les 4 vérités ». Jeff WITTENBERG reçoit aujourd'hui Ségolène ROYALla présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes. Bonjour.

    Jeff WITTENBERG

    Bonjour à tous et en effet, bonjour à vous, Ségolène ROYAL.

    Ségolène ROYAL

    Bonjour.

    Jeff WITTENBERG

    C'est votre première intervention d'importance en 2008, merci de la réserver à FRANCE 2. Alors, on sait le vœu que vous aviez formé pour 2007, devenir présidente de la République. En 2008, qu'est-ce que vous aimeriez que l'on vous souhaite, en ce début d'année ?

    Ségolène ROYAL

    D'abord, moi, je voudrais, en 2008, que la France avance, et qu'elle avance avec tout le monde et pas seulement avec quelques-uns, ceux qui peuvent s'en sortir, et je souhaite aussi que la France puisse consolider les garanties fondamentales de chacun, c'est-à-dire se soigner, se loger, faire réussir ses enfants à l'école, recevoir le juste salaire de son travail ou avoir une couverture sociale lorsque l'on est âgé et que l'on a aujourd'hui des retraites en dessous du minimum vital. Voilà ce que je souhaite pour la France.

    Jeff WITTENBERG

    Vous faites des vœux pour les autres, mais pas pour vous, personnellement, dans cette année.

    Ségolène ROYAL

    Moi, je suis au service, d'abord, de la gauche, de la France aussi, parce que j'ai une responsabilité en tant qu'ancienne candidate à l'élection présidentielle, qui ai soulevé beaucoup d'espoir, qui ai reçu beaucoup d'amour, qui en ai aussi beaucoup donné au peuple français et bien sûr en cette année je compte aller jusqu'au bout de ce que j'ai entamé, au cours de cette campagne présidentielle, pour rénover la gauche.

    Jeff WITTENBERG

    On va y revenir. Tout d'abord, on va évoquer les vœux, d'autres vœux, ceux du président de la République, de Nicolas SARKOZY, qui a dit, lui, que tout ne peut pas être réglé en un jour, une manière de dire que tous les résultats, effectivement, ne peuvent pas être… aboutir, plutôt, en sept mois, avec un Baril de pétrole à 100 $, comme on l'a vu hier ; est-ce que vous lui accordez, au moins, des circonstances atténuantes ?

    Ségolène ROYAL

    Non, parce que chacun savait que le Baril de pétrole atteindrait ce prix là, il est le prix, d'ailleurs, pour tout le monde. D'autres pays européens réussissent…

    Jeff WITTENBERG

    C'est un frein à la croissance, quand même.

    Ségolène ROYAL

    D'autres pays européens, malgré ce handicap, arrivent à avoir de la croissance et surtout à bien répartir les fruits de la croissance, donc il fallait anticiper. Aujourd'hui, le Grenelle de l'environnement n'a eu aucune concrétisation, par exemple comment se fait-il qu'aujourd'hui encore, en France, il y ait des permis de construire qui soient délivrés sans l'obligation d'intégrer les énergies renouvelables ? Voilà par exemple, ce que je fais dans la région que je préside, aujourd'hui j'ai 5 lycées chauffés au bois et donc il y a des façons de faire, des façons d'anticiper, il n'est pas trop tard, mais il faut que le Grenelle de l'environnement se traduise par des effets concrets pour justement contrecarrer la hausse du prix du pétrole. C'est une chance, si on le veut, la hausse du prix du pétrole, parce que ça permet aussi le développement de, enfin, de nouvelles technologies propres.

    Jeff WITTENBERG

    Sur les vœux du président, une expression a retenu l'attention, il parle d'une « politique de civilisation ». Vous, vous ne la goûtez pas spécialement, cette formule, en tout cas dans la bouche de Nicolas SARKOZY. Pour quelle raison ?

    Ségolène ROYAL

    Ecoutez, voyez, je vous ai apporté, parce que je crois que ça n'a jamais été montré, ce plagia, c'est-à-dire « Une politique de civilisation », c'est une très belle expression, qui est une expression d'Edgar MORIN, dans un dialogue avec Sami NAÏR, Edgar MORIN qui est un grand, un des plus grands intellectuels français, qui explique dans ce livre, que la politique doit toujours être globale, c'est-à-dire on ne peut pas dire aux Français « débrouillez-vous individuellement ». Il ne peut pas, dit-il, y avoir de croissance économique sans justice sociale.

    Jeff WITTENBERG

    Mais ça, Nicolas SARKOZY ne dit pas le contraire.

    Ségolène ROYAL

    Si, il fait le contraire, c'est ça la différence. Il fait le contraire, c'est-à-dire qu'il pense, et on le voit dans ce qu'il propose sur la politique sociale, il dit aux Français : « débrouillez-vous dans vos entreprises » par exemple pour avoir le paiement des heures supplémentaires, ou « remettez en cause les 35 heures, entreprise par entreprise », alors qu'une politique de civilisation exige au contraire que l'homme soit pris dans sa globalité, c'est-à-dire qu'il ne faut pas fragiliser le contrat de travail si l'on veut au contraire que les entreprises soient performantes, qu'il ne peut pas y avoir de croissance économique en creusant les inégalités, mais bien au contraire. Or, aujourd'hui, on a quoi ? On a la croissance des inégalités, sans la croissance économique. Et ce que dit Edgar MORIN dans « La politique de civilisation », c'est que tout se tient, que l'un ne va pas sans l'autre, que si l'on touche au contrat de travail, ou que si l'on donne de la flexibilité, ou de l'agilité aux entreprises, en contrepartie, au contraire, il faut sécuriser les salariés pour qu'ils soient bien motivés dans leur travail.

    Jeff WITTENBERG

    Ségolène ROYAL, vous avez évoqué il y a un instant, les questions d'environnement. Aujourd'hui même, on l'a dit dans les journaux, José BOVE entame une grève de la faim pour demander un moratoire sur les cultures OGM. Le gouvernement a annoncé pourtant un gel, notamment du fameux MONSANTO 810, le maïs transgénique incriminé. Vous approuvez, quand même, José BOVE, dans sa démarche, grève de la faim ?

    Ségolène ROYAL

    D'abord, le gouvernement n'a pas tenu sa parole, il avait promis un moratoire des OGM, ça n'a pas été fait. Pourquoi ? Parce qu'il y a eu la pression, en effet, des grandes firmes capitalistiques, multinationales, comme MONSANTO. Geler l'hiver, ça n'a aucun sens, puisqu'on ne sème pas l'hiver et donc José BOVE exige que la parole soit tenue, tout simplement et…

    Jeff WITTENBERG

    Donc vous approuvez sa grève de la faim.

    Ségolène ROYAL

    Mais bien sûr. Mais bien sûr.

    Jeff WITTENBERG

    Vous le soutiendrez, éventuellement, vous irez le voir ?

    Ségolène ROYAL

    Vous savez, il y a en Europe 17 régions, dont la mienne, qui ont décrété, déjà il y a trois ans, le moratoire des OGM. Pourquoi ? Parce que ça porte atteinte à la santé publique, donc ce que je demande c'est le moratoire sur les OGM et la publication, c'est-à-dire la transparence, de toutes les études qui montrent, qui démontent les problèmes d'impact des OGM sur la santé publique et sur l'agriculture.

    Jeff WITTENBERG

    Vous irez voir José BOVE, vous irez le soutenir dans sa…

    Ségolène ROYAL

    Mais pourquoi pas ? Vous savez, ce n'est pas la première fois que je le soutiens et je pense que, qu'il y ai des hommes, comme ça, qui s'engagent très fortement, pour qu'il y ait une morale en politique et que la parole soit tenue et qu'en plus sur des sujets de société majeurs qui concernent la santé publique, eh bien je crois que c'est bien, que c'est courageux et que ça mérite d'être soutenu.

    Jeff WITTENBERG

    L'agenda social est chargé, les 35 heures pourraient être réformées, selon le gouvernement, ainsi que le contrat de travail que le gouvernement souhaite voir évoluer. Sur ces questions, vous donnez peut-être un gage, disons vous demandez à voir ce que va faire le gouvernement ? On sait par exemple que les 35 heures, vous avez toujours eu un discours assez mesuré, disons que ce n'est pas toujours un progrès. Qu'en est-il, aujourd'hui ?

    Ségolène ROYAL

    Il faut faire des réformes, là-dessus je n'ai jamais eu de discours ambigu. Il faut faire des réformes, mais il faut les faire correctement. Moi, j'ai été très étonnée dans le discours de Nicolas SARKOZY, lorsqu'il a décrit l'exaspération des Français. C'est quand même étonnant. Il a été élu, précisément, non pas pour décrire l'exaspération, des Français, pour la constater, mais pour y mettre fin. Aujourd'hui, il est le président de l'exaspération. Et sur l'agenda social, eh bien reprenons la politique de civilisation, c'est-à-dire que tout se tient, on ne peut pas toucher au contrat de travail, c'est-à-dire mettre en œuvre un projet comme celui qui est imaginé, de rupture à l'amiable, d'un contrat de travail, sans prévoir l'intervention d'un médiateur ou d'un juge qui va vérifier qu'il n'y a pas eu la loi du plus fort sur la loi du plus faible. On ne peut pas dire aux salariés : « débrouillez-vous tout seuls sans vos entreprises pour négocier les 35 heures ». Donc, là aussi, il faut une approche globale, c'est-à-dire à la fois des initiatives individuelles, parce que je crois que les libertés individuelles, la responsabilité individuelle, sont importantes, mais des garanties collectives et des sécurités collectives qui, elles, sont aujourd'hui dangereusement fragilisées.

    Jeff WITTENBERG

    On va parler de Ségolène ROYAL, auteur. Votre livre : « Ma plus belle histoire, c'est vous », se vend très bien, je crois, 120 000 exemplaires, m'avez-vous dit. Comment vous expliquez ce succès ? Que cherchent vos lecteurs, selon vous ? Comprendre pourquoi vous n'avez pas gagné ou savoir, ce qui est peut-être le plus important, ce que vous allez faire maintenant, parce que ça c'est quand même le grand mystère ?

    Ségolène ROYAL

    Oui, je suis très contente de ce grand succès. Je crois que ce que demandent, ce qu'attendent les lecteurs de ce livre, c'est de comprendre, peut-être de revivre aussi des évènements très forts et très denses de cette campagne, avec un échange affectif très fort…

    Jeff WITTENBERG

    Et l'avenir, alors, madame ROYAL, vous êtes…

    Ségolène ROYAL

    Et l'avenir aussi. Bien sûr…

    Jeff WITTENBERG

    Vous aviez dit en décembre : « Je dirai en janvier ce que je vais faire, si je prends, si je m'intéresse ou non à la tête du PS ». Alors, on est en janvier et j'ai envie de vous dire : « alors, qu'est-ce que vous avez décidé ? »

    Ségolène ROYAL

    Ce que je peux vous dire, en tout cas très simplement et avec beaucoup de détermination, c'est que je sens qu'il y a de plus en plus d'hommes et de femmes qui, en effet, se tournent vers moi et se demandent comment est-ce que l'on peut collectivement faire en sorte que les idées du Parti socialiste soient rénovées. Le Parti socialiste s'y est d'ailleurs attelé, dans plusieurs forums, mais moi j'ai bien l'intention de m'engager à fond, de servir à fond à la fois le Parti socialiste, en m'y impliquant totalement. Les élections municipales, aussi, qui sont là, qui sont l'occasion de dire beaucoup de choses et notamment sur la conception de la politique et sur la démocratie participative, au quotidien, et sur l'efficacité de la politique, je crois que c'est ça qu'attendent les Français.

    Jeff WITTENBERG

    Madame ROYAL, vous y impliquer totalement, ça peut vouloir dire que vous pourriez concourir au poste de Premier secrétaire du PS qui va être vacant dans quelques mois ?

    Ségolène ROYAL

    Il faut d'abord réussir les étapes précédentes. Si je réussis les étapes précédentes, c'est-à-dire en effet mobiliser beaucoup d'intelligence, comme je le fais en ce moment, pour continuer à bouger les lignes politiques, tel que je l'ai fait pendant la campagne présidentielle, avoir la capacité de faire une offre politique qui montre comment on peu résoudre aujourd'hui les problèmes qui se posent, en France, sans, je l'ai dit tout à l'heure, déconnecter d'un côté la croissance, de l'autre les inégalités, montrer que tout se tient et avoir des réponses structurées et donc faire en sorte que l'on puisse rassembler les socialistes…

    Jeff WITTENBERG

    Si les conditions sont réunies, qu'est-ce que vous ferez, alors ?

    Ségolène ROYAL

    Oui, plus définir ce qui est aujourd'hui une nouvelle force politique à gauche, eh bien si je suis capable de rassembler les socialistes sur cette offre politique, à ce moment-là j'irai jusqu'au bout de cette démarche.

    Jeff WITTENBERG

    Je vous remercie. Très bonne journée à vous, Ségolène ROYAL. C'est à vous Thierry, et merci. Bonne journée.

    Thierry BECCARO

    Merci beaucoup. Bonne journée.
     
    > Voir l'intégrale de l'émission

    votre commentaire