• Julien Dray: l'ouverture, une "manoeuvre" avant les législatives

    Julien Dray et Ségolène Royal le 30 avril 2007 à Paris 

    Jacques Demarthon AFP/Archives ¦ Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste, a qualifié dimanche "l'ouverture" du gouvernement à des personnalités de gauche de "manoeuvre pour préparer les élections législatives" en déstabilisant l'opposition.

     

    Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste, a qualifié dimanche "l'ouverture" du gouvernement à des personnalités de gauche de "manoeuvre pour préparer les élections législatives" en déstabilisant l'opposition.

    "L'ouverture est d'abord et avant tout une manoeuvre. Une manoeuvre pour préparer les élections législatives", a déclaré M. Dray au Forum Radio J.

    "C'est le coeur du problème: ils (l'équipe de Nicolas Sarkozy) considèrent que le score de Ségolène Royal (à la présidentielle) n'était pas du tout négligeable et qu'il y avait un risque pour ces élections législatives. Et donc ils essayent de déstabiliser la gauche", a poursuivi M. Dray.

    "Pourquoi ils ont besoin d'affaiblir le plus possible la gauche? Parce qu'ils ont besoin qu'il n'y ait pas de résistance face à eux quand on va arriver à l'essentiel, c'est-à-dire lorsqu'ils vont mettre en place leur politique. Ils veulent une gauche très affaiblie dans le parlement et dans le pays pour pouvoir passer en force comme ils le veulent, notamment sur la remise en cause du droit social", a-t-il estimé.

    "On est dans une phase de manoeuvre de la part du président de la République et de son gouvernement, et cette manoeuvre a un objectif essentiel, créer une désillusion, créer des confusions, déstabiliser la gauche, créer un doute, la démobiliser pour pouvoir après avoir les mains libres, notamment avec la session extraordinaire qui se prépare à l'Assemblée et qui va être lourde de conséquences", a ajouté le porte-parole du PS.

    M. Dray a par ailleurs dénoncé "la collusion systématique entre les grandes chaînes de télévision et le camp Sarkozy", affirmant "voir le défaitisme qu'on est en train d'essayer d'installer dans l'opinion", avant les législatives. "La gauche peut être très forte à ces législatives, on a besoin d'une gauche forte. Je pense que tout est encore possible", a-t-il encore dit.

    © 2007 AFP 


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  • Dimanche 20 Mai 2007

    "Le pire peut encore être évité"

    Propos recueillis par Pascale AMAUDRIC
    Le Journal du Dimanche
    >" src="http://www.lejdd.fr/includes/nav/images/puce-article.gif"> François Hollande, le chef des socialistes tente de mobiliser pour les législatives. Il juge la démarche "d'ouverture" du Président de la République artificieuse et affirme qu'elle n'est destinée qu'à obtenir une majorité aussi large que possible pour avoir ansuite les mains libres et mener une politique de rupture.

    Pourquoi être si sévère avec le gouvernement d'ouverture de Nicolas Sarkozy? Ne vous dites-vous pas in petto "salut l'artiste!" ?
    Non. Précisément parce que la composition d'un gouvernement ne relève pas d'un spectacle ou d'un numéro de prestidigitation. Comment appeler "ouverture" ce qui n'est que débauchage individuel? Il ne s'agit pas d'unir mais de diviser. Et ce, en donnant une image de la politique qui n'est pas la nôtre. Pour Nicolas Sarkozy, elle n'est que ruse, artifice et compromission quand, pour nous, elle est fondée sur la cohérence des choix et le respect des convictions.

    La gauche n'a pas critiqué ainsi l'"ouverture" de François Mitterrand en 1988 ?
    François Mitterrand avait alors mené campagne sur le thème de la France unie et avait même souhaité, une fois réélu, que son parti ne dispose pas d'une majorité à lui tout seul à l'Assemblée nationale. Là, rien de tout cela. C'est de la combinaison et de la communication à des fins purement électorales. Ainsi, François Fillon affirme-t-il que la "première priorité du gouvernement est de gagner les législatives" et que "chaque ministre devra mettre en oeuvre scrupuleusement le projet Sarkozy". Toute l'opération engagée par le nouveau président de la République doit être regardée à l'aune de ce seul objectif : obtenir une majorité aussi large que possible à sa seule dévotion et avoir les mains libres pour mener à sa guise sa politique de rupture. Bernard Kouchner, homme au parcours estimable, peut toujours croire qu'il est un homme libre et que la politique extérieure n'est ni de droite ni de gauche. Il est désormais lié à une équipe au sein de laquelle c'est le Ministère de l'Identité Nationale et de l'Immigration qui délivrera les visas et sera responsable de la politique de "codéveloppement". C'est le Chef de l'Etat qui définira seul la politique étrangère de la France. Ai-je besoin d'évoquer, comme récompense au transfuge, un "secrétariat d'Etat à rien du tout" ou la prime donnée à la captation d'amitié ou d'héritage ! Cette méthode n'honore pas son auteur.

    Ségolène aussi a tenté l'ouverture ?
    Non, entre les deux tours, elle a simplement questionné François Bayrou: Voulait-il rester dans son non-choix "ni gauche ni droite" ou venir vers le pacte présidentiel? La démarche s'est faite au grand jour, dans un dialogue républicain transparent et non pas dans une manoeuvre destinée à obtenir, coûte que coûte, un ralliement, quel qu'en soit le prix en termes de programme.

    "Tout reste ouvert!"

    Ce gouvernement ne souligne-t-il pas une faille de la campagne de Ségolène qui n'a pas su valoriser ou encourager les figures socialistes qui la soutenaient ? Elle n'a jamais appelé Kouchner par exemple ?
    Il serait bien fallacieux, pour justifier un changement de camp, d'invoquer le fait d'avoir été insuffisamment associé à un parti ou à une équipe. S'il fallait réunir tous ceux qui ont le sentiment de ne pas être pleinement utilisés dans une campagne, un gouvernement n'y suffirait pas.

    En quoi ce gouvernement vous met-il en difficulté pour la campagne législative?
    Ce sont les Français qui seront en difficulté si l'UMP dispose d'une majorité écrasante à l'Assemblée nationale. Pas seulement les socialistes. Car ce que prépare le gouvernement Fillon, c'est la décharge des heures supplémentaires, c'est-à-dire que ceux qui travailleront plus ne disposeront pas des droits sociaux correspondants pour la retraite ou le risque de chômage notamment. C'est la multiplication des franchises, c'est-à-dire que les familles devront assurer par elles-mêmes la couverture de leurs premiers soins. C'est le bouclier fiscal à 50 % et les avantages fiscaux aux plus favorisés qui seront compensés par un relèvement de la TVA pour tous. C'est la réduction des moyens accordés à l'école et aux services publics. Bref, le pire peut être encore évité si, à l'occasion des élections législatives, les Français permettent l'émergence d'une force de proposition et de vigilance. C'est le rôle du parti socialiste. Et c'est pourquoi Nicolas Sarkozy s'applique avec autant de malice et de brutalité à le réduire.

    Comment comprendre que vous proposiez 30 circonscriptions à des alliés, le PRG, quand son président Jean-Michel Baylet parle de recréer avec Jean-louis Borloo un parti radical allié à Sarkozy ?
    J'ai demandé à Jean-Michel Baylet une clarification. Il m'a assuré qu'il n'était en aucune façon désireux de changer de stratégie et d'alliance. Mais là encore, était-ce le rôle du nouveau Président de déstabiliser le PRG, partenaire du PS, toute affaire cessante, avec l'aide de Bernard Tapie et Jean-Louis Borloo? Et Nicolas Sarkozy nous parle, entre deux joggings, "d'exigence" de respect, "d'exigence" de transparence, "d'exigence" d'honnêteté, "d'exigence" morale !

    Revenons au PS qui essaie de repousser au lendemain des législatives le procès de la défaite, quand Ségolène Royal en profite pour tenter de s'imposer candidate en 2012? Qu'en pensez-vous ?
    La préoccupation immédiate de tous les socialistes aujourd'hui, c'est juin 2007. Le cycle électoral ouvert par la présidentielle n'est pas clos. Tout reste ouvert! Tout dépendra de la majorité parlementaire qui sortira des urnes en juin prochain. Nous avons le devoir de mobiliser les 17 millions d'électeurs qui ont porté leur suffrage sur Ségolène Royal et de convaincre les autres que nous avons entendu leur message. À nous de leur démontrer que la meilleure façon de promouvoir le travail, c'est de réduire le chômage, de mieux former les salariés, de partager plus justement l'effort, de lutter contre les délocalisations et de sécuriser les parcours professionnels. À nous de leur expliquer que la relance de la croissance passe davantage par la priorité donnée à la Recherche, le soutien à l'investissement des PME et la stimulation de la consommation, que par la précarisation des salariés et la baisse des impôts pour les plus gros patrimoines. À nous de leur faire apparaître que le danger le plus grand pour notre pays, c'est la concentration des pouvoirs (politique, économique, financier, médiatique) dans les mêmes mains. Et que l'équilibre des institutions, les contrepoids démocratiques, le pluralisme sont les conditions de la paix sociale et de la cohésion nationale. Nous avons trois semaines pour mettre au plus haut le socle de la gauche dont le PS est aujourd'hui la force principale, pour ne pas dire la seule.

    Quelle sera votre priorité de premier secrétaire au lendemain des élections ?
    Le PS ouvrira tous les débats, sur toutes les questions, celle de notre ligne politique, des formes de notre action, des structures permettant le rassemblement et bien sûr celle du leadership. Son calendrier sera maîtrisé, et décidé de façon collective. Rien ne sera occulté, rien ne sera différé! Je m'en porte aujourd'hui garant.

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  • Pour la République Sociale
    Le gouvernement est nommé : premières remarques

    Malgré l'intoxication médiatique en cours, le gouvernement Fillon n'a rien de nouveau et sympathique.


    Un gouvernement nettement à droite

    En nommant Bernard Kouchner, Nicolas Sarkozy veut désarmer toute opposition en faisant croire que la gauche est dans son gouvernement. Intox ! La gauche sera à l’Assemblée au lendemain des législatives… ce qui n’est pas du tout la même chose.

    Le gouvernement Fillon est un gouvernement clairement à droite :
    - Les deux principaux ministres dans l’ordre protocolaire, Fillon et Juppé, sont célèbres pour avoir mis des millions de personnes dans la rue contre leurs projets de remise en cause des droits sociaux. Ne nous faisons pas d’illusions. C’est un gouvernement de combat, qui a plusieurs revanches à prendre.
    - C’est un gouvernement qui vise avant tout au rassemblement des droites. Tous y sont : aile chiraquienne (Juppé, Alliot-Marie), aile dite « droite sociale » (Borloo), UDF (Morin), signe envoyé à l’électorat FN (ministère de l’Identité nationale occupé par Hortefeux).
    - Quant au rideau de fumée Kouchner, il faut rappeler que Bernard Kouchner explique depuis longtemps que la frontière gauche-droite est une question dépassée. Sur les questions internationales, il est d'ailleurs souvent d'accord avec la droite (comme sur la guerre en Irak , où il aurait voulu engager la France aux côtés de Bush).

    Le nombre de 15 ministres n’a rien d’exceptionnel ni de moderne

    Le chiffre de 15 est même très courant : 15 ministres de plein exercice dans le gouvernement Raffarin 1, 16 dans le gouvernement Juppé, 16 dans le gouvernement Jospin. Ce chiffre n’a donc aucune raison d’être présenté comme un signe de modernisation de l’Etat.

    Des secteurs qui passent au premier plan

     L’immigration
    Pour la première fois depuis Vichy, un département ministériel à part entière est consacré à l’immigration (depuis il n’y avait eu que des secrétaires d’Etat sur cette question), ce qui traduit la volonté de mettre au premier plan de l’agenda gouvernemental la question des étrangers dans la droite ligne de l’agitation idéologique entretenu par Sarkozy sur cette question depuis 2002.

     Les finances publiques
    L’affichage d’un super ministère du budget et des comptes publics manifeste la volonté de réduction des dépenses publiques en tête des priorités gouvernementales, faisant des questions financières et comptables un objectif politique à part entière et non plus un moyen au service des autres politiques. Le rattachement de la fonction publique à ce ministère du budget est le signal d’une volonté de coupe sombre dans la fonction publique et de privatisation progressive du statut de la fonction publique.

    Des secteurs qui passent au second plan

    L’analyse complète des conséquences du redécoupage ne pourra être effective qu’avec la publication des décrets d’attribution des différents ministères, qui précisent les directions attribuées à chaque ministre.

     Sécurité sociale
    Le rattachement de la tutelle de la sécurité sociale au ministre du budget est le signe que la politique de protection sociale est réduite à un enjeu comptable au détriment de la couverture des assurés et de la politique de santé publique. C’est cohérent avec la logique sarkozyste de mise en place d’une franchise ajustable sur les soins où l’objectif de réduction des dépenses prime sur celui de protection des patients.

     Affaires étrangères
    Le Quai d’Orsay sera dépouillé à la fois de ses services concernant l’aide au développement et de ceux concernant les Français de l’étranger et les étrangers en France (qui seraient rattachés au ministère de l’immigration). Cela le privera des moyens d’une politique étrangère globale. Cela risque également de cantonner le réseau des consulats à des taches de police en lien avec la politique de l’immigration au détriment des missions culturelles, sociales et politiques qu’ils exercent encore aujourd’hui en lien avec les ambassades.

     Culture et communication
    La ministre de la culture de la communication est également la porte-parole du gouvernement. Tout un programme.


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  • Hollande: Kouchner n'est "plus membre du parti socialiste"

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    PARIS (AFP) - Le premier secrétaire du PS, François Hollande, a annoncé vendredi à l'AFP que Bernard Kouchner n'était "plus membre du parti socialiste", après sa nomination comme ministre des Affaires étrangères et européennes du gouvernement Fillon.

    M. Hollande a fait valoir que "la pseudo ouverture" du gouvernement de François Fillon "se résumait à une aventure individuelle, celle de Bernard Kouchner qui devient un ministre de plus dans un gouvernement de droite".

    "Bernard Kouchner, en entrant dans le gouvernement, n'est plus membre du parti socialiste", a affirmé le premier secrétaire. Ce qui signifie que la procédure d'exclusion du nouveau ministre des Affaires étrangères sera enclenchée rapidement.

    S'agissant d'Eric Besson, nommé secrétaire d'Etat à la prospective et à l'évaluation des politiques publiques, M. Hollande a souligné qu'il avait démissionné du parti, en février dernier. Pour lui "la présence (dans le gouvernement) de tel ou tel transfuge est la récompense d'abord d'un manquement à la morale politique".

    Quant à Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, il n'était pas membre du PS. "Je le connais depuis plus de trente ans, ses convictions sont à droite", a relevé le numéro un du PS.

    Interrogé sur l'entrée au gouvernement de Martin Hirsch en tant que Haut-commissaire, il a répondu: "ils l'ont récupéré". "Leur méthode, a-t-il dit, c'est la compromission, la prise de guerre, le détournement, le débauchage, la captation des consciences et les amalgames".

    Pour lui, "le gouvernement de Nicolas Sarkozy est à l'image de celui qui l'a composé: bien à droite et soucieux essentiellement de l'apparence". "C'est un gouvernement RPR-UMP, a-t-il poursuivi, car il compte "pas moins de deux anciens présidents du RPR, Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie" et "la plupart de ses membres sont des ténors, anciens ou jeunes, de l'UMP".

    "C'est aussi, a-t-il dit, un gouvernement qui, dans ses structures, notamment le ministère de l'Identité nationale et de l'immigration, comme dans le choix de ses personnalités -chacun se souvient du combat de Christine Boutin contre le Pacs-, est à bien des égards conservateur pour ne pas dire davantage".

    "On voit bien aussi le souci de préoccupation de la manoeuvre, de l'illusion, de l'apparence, de la tactique", a-t-il ajouté. "La parité, progrès indéniable, est déjà battue en brèche au niveau des secrétaires d'Etat. La diversité se réduit à la seule personne de Rachida Dati", a expliqué M. Hollande.

    Benoît Hamon, député européen PS, a affirmé vendredi que "la gauche ne figur(ait) pas et n'(était) pas représentée" dans le gouvernement de François Fillon, accusant Nicolas Sarkozy d'avoir procédé a une "manoeuvre" pour "affaiblir le PS avant les législatives".

    "La gauche n'est pas représentée dans ce gouvernement, la gauche est dans l'opposition, le PS est dans l'opposition au gouvernement de Nicolas Sarkozy", a affirmé M. Hamon, qui s'exprimait au nom du PS lors d'un point de presse, après l'annonce de la composition du gouvernement Fillon qui comprend des personnalités issues de la gauche dont Bernard Kouchner aux Affaires étrangères et européennes.

    M. Hamon a dénoncé "une manoeuvre" du président de la République. "L'opération de Nicolas Sarkozy est d'abord une opération de débauchage, l'objectif n'était pas de venir alimenter la politique du gouvernement de personnalité nouvelle, mais d'affaiblir le PS pendant la campagne des législatives".

    "Ceux qui ont accepté cette offre de Nicolas Sarkozy ont fait le choix d'affaiblir le camp auquel ils appartenaient", et "auquel ils devaient tout".

    Il a qualifié de "lamentable" l'attitude de ces personnalités qui ont "accepté de frayer dans un gouvernement où il existe un ministère de l'immigration et de l'identité nationale".

    Bernard Kouchner "n'est plus membre du PS", a ajouté M. Hamon. Il a rappelé que le nouveau chef de la diplomatie avait comparé Nicolas Sarkozy à l'Italien Silvio Berlusconi, désormais "il est donc dans le gouvernement Berlusconi".

    A propos d'Eric Besson, nommé secrétaire d'Etat, Benoît Hamon a affirmé qu'il avait "la récompense pour le prix de sa trahison".

    Quant à Jean-Pierre Jouyet, nouveau secrétaire aux Affaires européennes, M. Hamon a rappelé qu'il avait prôné "une alliance entre Ségolène Royal et François Bayrou pour faire barrage à Nicolas Sarkozy, disant qu'il est "pire que tout". Maintenant "il se trouve dans le gouvernement de Sarkozy, cela disqualifie l'action publique", selon lui.

    Selon M. Hamon, les volte-face de ces personnalités issues de la gauche, seront "difficiles à expliquer sur le terrain" lors de la campagne des législatives". Mais, a-t-il ajouté, "nous pensons pouvoir gagner ces élections" pour "construire un contre-pouvoir à une présidence qui concentre tous les pouvoirs".

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  • «Pas d'ouverture mais une manoeuvre politique»

    Lire aussi

    Partis politiques
    Front national
    Jean-Marie Le Pen affirme que le gouvernement Fillon est «bien le gouvernement Sarkozy», composé des «adjoints de campagne» du nouveau président dont «ils seront non des ministres, mais des exécutants». «Ce gouvernement, composé selon la technique de la macédoine de légumes, n'est pas souverain, il n'est que l'exécutif d'un conseil régional européen. Les Français qui ont cru aux accents patriotiques de Nicolas Sarkozy vont commencer à déchanter», a-t-il ajouté, regrettant que les postes de ministres des Affaires étrangères et de la Défense soient confiés à des «européistes». «Le clou du spectacle est Bernard Kouchner», a-t-il estimé. «Soixante-huitard emblématique, icône de la pensée unique, il symbolise à lui seul ce que fustigeait Nicolas Sarkozy pendant sa campagne».

    UMP

    Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, salue «la nomination d'un gouvernement d'action, d'ouverture et de réforme autour de François Fillon. Composé de ministres d'expérience et de nouveaux talents, ce gouvernement a tous les atouts pour répondre aux attentes des Français.»

    PS
    Le gouvernement de François Fillon «s'inscrit dans la continuité des années Chirac», estime Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Il ironise sur «de gros effets de communication pour masquer une simple rotation ou le retour d'anciens ministres aux postes clés».

    PCF
    «Derrière un marketing habile, se dessine une équipe resserrée et déterminée à appliquer coûte que coûte une politique extrêmement régressive» et «ultra-libérale», affirme le PCF dans un communiqué. Quant à «l'ouverture annoncée avec fracas», elle est, aux yeux du PCF, «un simple rideau de fumée», destiné «à faire oublier une équipe gouvernementale à l'image de la droite dure et décomplexée incarnée par le nouveau président de la République» Nicolas Sarkozy.

    Hommes politiques
    Lionel Jospin
    L’ancien Premier ministre estime que la présence de personnalités de gauche dans le gouvernement relève non pas de l'ouverture mais de la «manoeuvre politique». «S'ouvrir aux autres, c'est d'abord les respecter. Sarkozy ne respecte pas les autres formations, pas plus ses propres amis», regrette celui qui ne souhaite pas porter de jugement sur ceux «qui s'engagent dans cette aventure. Je ne porte pas de jugement, j'en connais bien plusieurs, je crains que le parcours où ils s'engagent soit pour eux difficile».
    Lionel Jospin critique également les conditions d'ouverture vers l'UDF. «M. Sarkozy ne s'est pas adressé à M. Bayrou ou à l'UDF comme à des alliés possibles. Il a systématiquement dépecé son groupe parlementaire par un mélange de promesses ou de menaces, c'est-à-dire par la pression. Sarkozy a fondé son ascension sur la prise de la présidence de l'UMP. A peine élu, il supprime le poste de président de l'UMP». Selon lui, «il y a une fusion entre le pouvoir économique et le pouvoir politique qui est extrêmement inquiétante».

    Patrick Ollier
    Le président de l'Assemblée nationale salue dans la formation du gouvernement «une équipe resserrée» et «des visages nouveaux». Il affirme que sa compagne Michèle Alliot-Marie sera «un très bon ministre de l'Intérieur», qu'Alain Juppé a une «compétence d'homme d'Etat», et souhaite «bienvenue» à Bernard Kouchner.

    Benoît Hamon
    Selon le député PS, la composition du gouvernement est «une manœuvre» de Nicolas Sarkozy, dont «l'objectif est d'affaiblir» le PS pendant la campagne des législatives. «Nous sommes dans l'opposition jusqu'aux législatives où nous espérons gagner la majorité. La gauche ne figure pas dans ce gouvernement, la gauche est dans l'opposition. Le PS est dans l'opposition au gouvernement de Nicolas Sarkozy». Il qualifie de «lamentable» le choix des personnalités issues de la gauche d'entrer dans le gouvernement Fillon. Rappelant que Bernard Kouchner avait comparé Nicolas Sarkozy à l'Italien Silvio Berlusconi, il a estimé que le nouveau ministre des Affaires étrangères et européennes était «donc dans le gouvernement Berlusconi».

    Syndicats
    Sud Rail

    Le syndicat juge que la présence de François Fillon et d'Alain Juppé dans le gouvernement «confirme le choix de l'affrontement de Nicolas Sarkozy» avec les salariés. «Le numéro 1 François Fillon et le numéro 2, Alain Juppé ont ceci en commun d'être deux anciens ministres qui se sont déjà directement affrontés aux salariés», indique la fédération de cheminots dans un communiqué.

    Fonctionnaires
    Plusieurs syndicats de fonctionnaires se déclarent inquiets de la création d'un ministère regroupant le budget, les comptes publics et la Fonction publique, craignant que la vision «comptable» l'emporte au détriment des besoins.

    Douaniers
    Solidaires-Douanes s'interroge sur le ministère qui sera en charge du secteur des douanes, estimant que «la nomination du nouveau gouvernement ce matin n'est pas pour rassurer les douaniers». «Faut-il aujourd'hui qu'ils s'adressent à Michèle Alliot-Marie, ministre de la Sécurité Intérieure, de l'Outre-mer et des collectivités, à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi ou Eric Woerth, ministre du Budget des comptes publics et de la fonction publique», se demande le syndicat.

    Médecins
    Les médecins inquiets. Les syndicats de médecins libéraux demandent à avoir des contacts «immédiats» avec les nouveaux ministres chargés de la santé et de la protection sociale. «Nous demandons à rencontrer au plus vite à la fois Mme Bachelot et M. Woerth», déclare Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), premier syndicat de médecins libéraux. «Nous attendons d'avoir de façon précise la définition des champs de compétence des deux ministres mais ce nouveau découpage ministériel nous inquiète. On risque d'avoir un ministre de la Santé dépourvu de tout moyen budgétaire et fortement dépendant de Bercy, et les problèmes budgétaires pourraient prendre le pas sur les questions de santé».

    SNJ
    Alain Girard, premier secrétaire général du Syndicat National des Journalistes, a fait savoir vendredi que son syndicat serait «vigilant» après la nomination de journalistes comme conseillers de presse au gouvernement. «Leur choix est respectable, à condition qu'il ne vienne pas brouiller un peu plus l'image de la profession et l'impartialité qui doit être la sienne». La journaliste du «Point» Catherine Pégard, le journaliste de «Nice-Matin» Georges-Marc Benamou et la journaliste du «Figaro» Myriam Lévy ont été nommés conseillers de presse à l'Elysée ou à Matignon alors que Laurent Solly, ancien directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy, a été nommé au sein du groupe Bouygues, où il pourrait devenir l'un des directeurs généraux adjoint de TF1.

    CGT

    La CGT a «beaucoup d'interrogations sur la logique qui préside à cette organisation du travail gouvernemental», a déclaré Jean-Christophe Le Duigou. «Tout cela est présenté comme nouveau mais une majorité des ministres ont déjà occupé des fonctions ministérielles et notamment dans les deux derniers gouvernements».
    Le secrétaire confédéral s'interroge sur «la création d'un ministère des Comptes publics (qui) va prendre le dessus sur les autres ministères, avec d'un côté l'Emploi (et) l'Economie nationale et de l'autre le Travail et les Affaires sociales».

    FO
    Jean-Claude Mailly s'est dit «satisfait qu'il y ait un ministère du Travail de plein exercice dans un gouvernement resserré, avec à sa tête un homme de dialogue», Xavier Bertrand. Il s’est aussi «interrogé» sur le rôle exact du ministère du budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, dirigé par Eric Woerth. «Est-ce que le ministère des Comptes sera comme la direction financière d'une entreprise, qui impose la stratégie aux autres, ou est-ce que ce sera un ministère au service de la politique économique et de l'emploi?»

    CFTC
    «Sur le découpage des ministères, la CFTC constate que Jean-Louis Boorlo récupère, avec l'Industrie et les PME, les manettes de l'emploi, mais elle s'étonne que le dossier de l'emploi apparaisse surtout «économique» et déconnecté de celui des relations sociales», selon un communiqué de la confédération chrétienne.

    USM-SM
    L'USM, premier syndicat de magistrats, compte sur l'expérience de juge de la Garde des Sceaux, Rachida Dati, pour qu'elle «sorte la justice de son sous-développement matériel», mais le SM (gauche) s'inquiète de l'arrivée «d'une sarkozyste de la première heure» qui mettra en oeuvre «sans complexe» des mesures répressives. «Le fait qu'elle soit magistrate devrait nous éviter d'avoir à la convaincre des grandes difficultés matérielles rencontrées par la justice», a expliqué à l'AFP Bruno Thouzellier, président de l'Union syndicale des magistrats (USM).

    Associations
    Personnes âgées
    Trois associations représentant les personnes âgées et les maisons de retraites, l'AD-Pa, la Fnapaef et le Synerpa regrettent l'absence d'un ministère chargé des personnes âgées et des personnes handicapées dans le nouveau gouvernement.

    P. K. ( avec AFP)


    20Minutes.fr, éditions du 18/05/2007 - 12h10

    dernière mise à jour : 18/05/2007 - 19h06


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