• Pas - encore - de vacances pour les socialistes

    Le logo du parti socialiste
    Les socialistes continuent de discuter en vue du Congrès de Reims. Petite revue des mouvements intervenus ces derniers jours.

    Rapprochement entre les partisans de Hollande et des signataires de la contribution Aubry...

    Des proches de François Hollande, comme le député-maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, et le député et président du conseil général de l'Isère, André Vallini, ont rédigé lundi un texte commun avec des signataires de la contribution Aubry: Pierre Mauroy, et Bernard Derosier, le président du conseil général du Nord. Ils appellent à un «Parti socialiste cohérent et solidaire», dans un texte qui est «l'ossature d'une motion», selon Julien Dray, également signataire de l’appel.

    Problème, chez Martine Aubry, on est sur une ligne différente. Le député du Nord, Yves Durand, un proche de la maire de Lille, s'il n'est pas «surpris», dénonce mardi à 20minutes.fr «le retour du mécano politique, comme on l'a fait depuis dix ans». «J'ai l'impression que la liste des signataires [40 personnes] est plus importante que le reste», dit-il. «Qui voudrait d'un PS incohérent et qui ne soit pas solidaire?» «C’est plus de la stratégie: il n’y a pas une seule fois le mot Europe, ou mondialisation», dit la députée Catherine Génisson, proche elle aussi de Martine Aubry.

    ... qui se rapproche de Lebranchu, Montebourg et Moscovici...

    Conséquence ou non, le même jour, Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Pierre Moscovici et Marylise Lebranchu annoncent qu'ils envisagent «une démarche partagée» en vue du congrès de Reims. Selon eux, «la promesse du rassemblement a été l'excuse de bien des renoncements» au Parti socialiste, disent-il dans un texte qui brocarde les «synthèses informes».

    «Durant la réunion que nous avons eue, il y a eu un accord sur des primaires ouvertes», explique Yves Durand, pour qui ce sera «un des points de discussion du congrès». Dans leur tribune, les partisans de Hollande disent «avec force» leur désaccord sur cette question.

    >> Au fait, un congrès socialiste, comment ça marche? Cliquez ici...


    Ayant évoqué «avec franchise la question du Premier secrétaire», un poste auquel Pierre Moscovici est candidat, ils sont convenus... d'en parler «le moment venu». Et pour cause, l'élargissement de la future motion n'est pas encore terminé: «Il y a un vrai travail de fond avec les autres signataires de contributions», explique à 20minutes.fr Catherine Génisson.

    ... qui continue de parler avec Delanoë, Collomb et Guérini...

    Dans une lettre adressée mardi aux signataires de sa contribution, Pierre Moscovici explique qu'il faut continuer «à débattre avec les signataires de La ligne claire», contribution déposée par Gérard Collomb, maire de Lyon, et Jean-Noël Guérini, le patron de la fédération PS des Bouches-du-Rhône - 10.000 adhérents. Et l'ancien ministre de Lionel Jospin de préciser dans sa missive qu'«il est juste aussi de continuer à parler avec Bertrand Delanoë».

    ... pendant que les partisans de Ségolène Royal répondent à Valls et à Le Guen

    Mardi, des proches de Ségolène Royal ont signé une tribune en réponse à celle des quatre députés, dont Manuel Valls, qui avaient critiqué un «anti-sarkozysme pavlovien» et «systématique» du PS sur la réforme des institutions. «Nous disons à nos amis qui s'interrogent sur la bienséance de l'opposition: pour être courtois, encore faut-il ne pas être contraint de s'excuser lorsque l'on vous a marché sur les pieds!», expliquent les signataires, parmi lesquels on trouve Aurélie Filipetti, Vincent Peillon, ou encore Jean-Louis Bianco. «La politique d'un tel pouvoir ne se divise ni ne s'épluche comme les quartiers ou la peau d'une orange. Elle est un bloc», assènent-ils.

    Eric Feferberg AFP/Archives ¦ Le logo du parti socialiste

     
    <script>document.getElementById("legendePhotoVisible").innerHTML = document.getElementById("legendePhotoInVisible").innerHTML;</script>


    Emile Josselin


    20Minutes.fr


    votre commentaire
  • L'avocat Jean-Pierre Mignard à Clichy-sous-Bois, le 3 juin 2006.

    De l'opposition en démocratie

    29 juillet 2008 - 14:18

    David Assouline, Delphine Batho, Dominique Bertinoti, Jean-Louis Bianco, Aurélie Filippetti, Guillaume Garot, Jean-Pierre Mignard et Vincent Peillon co-signent une tribune parue dans Le Monde daté du 29 juillet.

     

    " Nous serons courts. La gauche ne doit pas s'abîmer dans une discussion creuse comme un puits sans fond sur les avantages et inconvénients de s'opposer un peu, beaucoup, à la folie ou passionnément.

    Fallait-il s'associer à la réforme constitutionnelle proposée par Nicolas Sarkozy ? Si la réponse a été non, la faute en revient à son promoteur. Il n'a pas su résister à la gourmandise de la majorité sénatoriale qui a sanctuarisé la Chambre haute pour se l'adjuger ad perpetuam. Ainsi, avant même d'en débattre, la moitié du Parlement avait été préemptée. La réforme pouvait discuter de tout, sauf de l'attribution du Sénat à la droite. Au moins est-on sûr qu'une majorité applaudira le président lorsqu'il viendra chercher des félicitations sur les bancs du Parlement. Il n'a pas su non plus résister à la tentation de limiter le droit d'amendement, droit fondamental des parlementaires. Curieuse conception de la revalorisation des assemblées ! La méthode elle-même supposait une conférence de consensus entre les grandes familles politiques. Le pouvoir a préféré faire son marché en débauchant ici ou là telle pièce que, à l'image d'un jeu d'échecs, on prend à son adversaire. D'emblée, c'est une stratégie de contournement des partis institués de l'opposition et de la gauche que le pouvoir a mise en place.

    Enfin le succès supposait du président lui-même une exemplarité qu'on est bien en mal de trouver dans sa pratique du pouvoir. De la justice aux médias, la présidence exerce déjà une emprise que la réforme ne viendra nullement contrecarrer, puisque, en matière de nominations, la majorité parlementaire souscrira aux vœux de la présidence. D'où le verrouillage bien compris du Sénat.

    Nous disons à nos amis qui s'interrogent sur la bienséance de l'opposition : pour être courtois, encore faut-il ne pas être contraint de s'excuser lorsque l'on vous a marché sur les pieds ! Nous voyons en effet peu à peu s'esquisser un régime politique de type nouveau, qui entend concentrer tous les pouvoirs, pour installer une domination idéologique et culturelle durable.

    La droite décomplexée suffirait au bien du peuple. Quelques-uns à gauche sont sélectionnés par elle, dès lors qu'ils consentent aux règles du jeu qu'elle leur a imposées. Tous les autres sont rejetés du côté de la force obscure. Cette concentration des pouvoirs est non seulement dangereuse, mais elle est de surcroît inapte à réformer réellement le pays. Seule la mise en mouvement de toute la société permettrait de mener des réformes justes et durables.

    En fin de compte, ce pouvoir et cette droite veulent une société de la résignation. La France dévisse, l'inquiétude grandit parmi nos concitoyens confrontés à une grave crise économique, sociale et écologique. Une France inégalitaire se fabrique sous nos yeux, où tous ceux qui ont du mal à boucler leurs fins de mois paient une politique dont les bénéficiaires sont les "importants" et les "puissants". Pendant les travaux constitutionnels, le détricotage des droits sociaux continuait : suppression massive de postes dans l'éducation, cadres pressurés par l'augmentation du forfait jours, accords d'entreprises d'autant plus valorisés que le syndicalisme y est faible, couteau placé sous la gorge des chômeurs, priés d'être enfin raisonnables... Quelle fraternité peut-on espérer d'une telle déchirure ? Quel dynamisme, quelle volonté, quel espoir dans l'avenir quand tout semble joué et que les réseaux d'influence et de cooptation l'emportent sur les efforts et le travail ? Et ce n'est que le début. C'est pourquoi la domination culturelle, dans les médias notamment, est un enjeu capital car elle peut fabriquer de la résignation et brouiller la perception qu'une autre politique est possible.

    La politique d'un tel pouvoir ne se divise ni ne s'épluche comme les quartiers ou la peau d'une orange. Elle est un bloc. C'est d'ailleurs ainsi qu'elle se présente et qu'elle se rengorge pour reprendre, depuis un an, le même couplet inquiétant et lancinant sur la fin de la gauche ou la mort du Parti socialiste. Nous nous opposerons à chaque fois que cela sera nécessaire, sans tomber dans la première embuscade tendue. Nous nous opposerons d'autant plus fermement que nous proposerons d'autres valeurs et une autre politique : révolution fiscale, préparation de l'après-pétrole, consolidation de notre protection sociale, VIe République. Combattre et proposer vont évidemment de pair : un combat sans propositions est vain, mais des propositions qui ne sont pas forgées dans un combat politique seraient désarmées. Il n'est pas juste de confondre la fermeté avec le sectarisme. En matière de convictions, la fermeté n'est pas un réflexe conditionné, elle est une preuve, celle qui nous est demandée dès aujourd'hui par de nombreux Français qui veulent espérer; c'est elle aussi qui nous sera demandée en 2012. Voilà pourquoi nous appelons les socialistes à l'unité et au courage."

    David Assouline (sénateur PS, Paris), Delphine Batho (députée PS, Deux-Sèvres), Dominique Bertinoti (maire du 4e arr. de Paris), Jean-Louis Bianco (député PS, Alpes-de-Haute-Provence), Aurélie Filippetti (députée PS, Moselle), Guillaume Garot (député PS, Mayenne), Jean-Pierre Mignard (avocat), Vincent Peillon (député européen).


    votre commentaire
  • Bernard Tapie: «Pas de quoi racheter le Phocéa»

    L'homme d'affaires Bernard Tapie arrive, le 6 novembre 2005 dans les locaux de la télévision LCI à Paris
     
    «Ce sera le feuilleton de l'été», prévient en privé François Hollande. La décision du tribunal arbitral d'octroyer 285 millions à Bernard Tapie provoque des réactions en cascades. Cette fois-ci, c'est l'homme d'affaires qui sort à nouveau de son silence dans une interview mouvementée pour «Le Parisien».

    Le quotidien raconte commente l'entretien avec Bernard Tapie dans un grand hôtel parisien a tourné court au bout d'un quart d'heure. L'ancien patron de l'OM s'est levé et a expliqué en «termes particulièrement virils» que l'interview était finie. Finalement, les journalistes du «Parisien» parviendront à finir l'entretien... par mail et par téléphone.

    «Quelle violence!»

    L'homme d'affaires déplore la passion qui entoure son litige avec le Crédit Lyonnais: «Sans être parano, il a suffi qu’une bonne nouvelle m’arrive pour qu’immédiatement toutes les haines que j’ai déclenchées il y a quinze ans resurgissent. Toujours par les mêmes et avec quelle violence!».

    Bernard Tapie nie toute influence de Nicolas Sarkozy dans cette affaire: «Vous me faites beaucoup d’honneur en suggérant que, par mon influence, je pourrais favoriser tel ou tel grand leader politique. Nicolas Sarkozy a été évidemment totalement étranger au choix de la procédure, au choix des arbitres, à la décision.»

    «Pas de quoi racheter le Phocéa»

    Interrogé sur la somme qu'il compte obtenir au final, intérêts et remboursement de ses dettes compris, Bernard Tapie estime qu'«il est difficile de répondre à cette question». «Mais dans tous les cas, rassurez-vous, il ne me restera pas de quoi racheter le Phocéa... Disons que cela représentera un peu moins de 20% de ce que la banque a gagné sur cette affaire».

    Fidèle à lui-même, l'ex-golden boy tire sur tout ce qui bouge: «Vivement que le congrès du PS ait lieu car, dans le film "Plus bête que moi tu meurs", il y a un concours engagé par ses principaux responsables qu’il est très difficile de départager aujourd’hui», déclare t-il alors qu'il était interrogé sur les critiques du camp socialiste.

    Stéphane de Sakutin AFP/Archives ¦ L'homme d'affaires Bernard Tapie arrive, le 6 novembre 2005 dans les locaux de la télévision LCI à Paris

     
    <script>document.getElementById("legendePhotoVisible").innerHTML = document.getElementById("legendePhotoInVisible").innerHTML;</script>


    V.G.


    20Minutes.fr


    votre commentaire
  • Barack Obama rencontre Nicolas Sarkozy à l'Elysée

    Le président Nicolas Sarkozy et le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama, le 25 juillet 2008, sur le perron de l'Elysée à Paris.
    Ca y est, le «copain» de Nicolas Sarkozy, l'idole des banlieues noires est en France. Le candidat à la Maison Blanche préféré des Français est arrivé vendredi peu après 15h30 à Paris, pour une visite de quelques heures.

    >> Nos photos de l'Obamania

    L'avion du sénateur de l'Illinois, en provenance de Berlin, s'est posé à l'aéroport de Paris-Le Bourget. Il s'est rendu dans la foulée à l'Elysée pour y rencontrer Sarkozy. Le président français et le candidat démocrate donnent une conférence de presse vers 18h à l'issue de leur entrevue. Vivez la en direct sur 20minutes.fr.

    N'oubliez pas de rafraîchir la page en cliquant ici...


    18h55: Mais que mange Nicolas Sarkozy?
    Qu'est ce qui vous inspire chez Nicolas Sarkozy, demande une journaliste française à Obama. Réponse de l'interessé: «J'admire l'énergie du président Sarkozy. Je me demande ce qu'il mange!». Ce sont sur ces mots que se clôture la conférence de presse. Obama donne une petite tape dans le dos à Sarkozy. On se demande qui est vraiment le Président...

    18h52: Sarkozy admire le désir d'avenir des Etats-Unis
    «J'admire la capacité des Etats-Unis de changer de leader au bout d'une décade: c'est bien que la démocratie puisse respirer, que ce ne soit pas toujours les mêmes tout le temps. C'est pour cela que j'ai fait voté une limitation à 2 mandats présidentiels dans la réforme des institutions.»

    18h43: «Je préfère ça plutôt qu'on ignore la France et l'Europe»
    Sarkozy applaudit le plaidoyer que vient de faire Obama pour une coopération rapprochée avec ses partenaires mondiaux: «L'idée d'une Amérique qui mettrait l'écoute des partenaires au premier rang de ses priorités, c'est une idée qui me séduit. Je préfère ça plutôt qu'on ignore la France et l'Europe», déclare le Président français. Et vlan pour Geroge W. Bush!

    18h37: Sarkozy défend sa «décision difficile» de rester en Afghanistan
    «En Afghanistan, nous n'avons pas le droit de perdre, nous n'avons pas le droit de laisser revenir des gens [les talibans, ndlr] qui lapident dans des stades des femmes accusées d'adultère. Le Moyen-Age ne doit pas revenir en Afghanistan. Imaginez que nous partions et que nous ne soutenions plus le président Karzaï...», imagine Sarkozy.

    18h34: Afghanistan: Obama veut «finir le job»
    «Je suis très reconnaissant au président Sarkozy de maintenir des troupes en Afghanistan. Je sais que c'est un débat politique compliqué en France. Mais nous n'avons pas le choix: l'Afghanistan est une zone capitale et nous devons finir le job»

    18h32: Ca va être l'heure de rentrer pour Obama
    Obama s'excuse de sa courte visite en France en expliquant que «ce n'est pas commun de quitter les Etats-Unis pendant plus d'une semaine pendant une campagne présidentielle». «La France et les Etats-Unis ont une longue tradition d'amitié», dit-il encore.

    18h29: «En France, il n'y a pas eu de mort pendant les émeutes»
    Une journaliste américaine pose une question à Sarkozy sur les émeutes dans les banlieues de 2005. Le Président s'énerve un poil, en perd son oreillette et répond: «En France, il n'y a pas eu un mort, contrairement aux émeutes que vous avez connues aux Etats-Unis.» «Depuis mon élection, il n'y a pas eu d'émeutes», précise t-il encore.

    18h26:«Les Etats-Unis sont prêts à faire des avancées importantes» sur l'environnement
    Obama finit son court discours en insistant sur l'environnement: «Les Etats-Unis sont prêts à faire des avancées importantes comme d'autres pays européens l'ont fait».

    18h21: «Des défis en commun», selon Obama
    Une petite anecdote pour commencer son discours: «Quand Sarkozy a fait sa visite aux Etats-Unis, il a rencontré deux sénateurs: John McCain et moi», plaisante Barack Obama. «Avec l'Europe, les Etats-Unis ont des défis en commun, et en premier lieu la paix entre Israëliens et Palestiniens»

    18h18: Sarkozy espère qu'Obama sera président
    «L'aventure de Barack Obama parle aux Français. J'ai le plaisir de retrouver le sénateur que j'avais rencontré en 2006 où nous avions parlé du Darfour. Nous étions deux: il y en a un qui est devenu président, l'autre peut le devenir aussi». Décidément, Sarkozy est très blagueur aujourd'hui.

    18h15: «La France est heureuse d'accueillir Obama»
    Les flashs crépitent: Obama entre dans la salle de presse. Comme prévu, il dépasse le président français d'une tête. «La France est heureuse d'accueillir BarackObama parce qu'il est américain et les Français aiment les Américains. Si je ne le dit pas, ils vont être vexés», plaisante Sarkozy.

    18h10: Un entretien plus long que prévu pour Sarkozy?
    La conférence de presse était prévue pour 17h30 et on ne voit toujours rien venir. C'est une bonne nouvelle pour Sarkozy qui semble avoir obtenu un entretien légèrement plus long que prévu avec son «copain» d'Amérique.

    18h: Paris et Londres, des étapes anecdotiques
    Jamie Coomarasamy, journaliste de la BBC à Washington, nous explique que «les visites de Barack Obama à Paris et Londres ne sont pas très importantes». «La tournée au Moyen-Orient et le discours à Berlin ont beaucoup plus interessé les Américains».

    17h40: La tournée d'Obama, «c'est très fatiguant»
    Jamie Coomarasamy est correspondant pour la BBC à Washington. Il fait la tournée Obama au Moyen-Orient et en Europe: «C'est très fatiguant, ça fait une semaine qu'on prend sans cesse des avions. Paris est la 7ème étape, avant Londres ce soir. Barack Obama est quelqu'un de très sympa, intelligent. Mais maintenant qu'il est le candidat démocrate, il est plus difficile de travailler avec lui, il garde les journalistes à distance».

    17h20: Les journalistes américains en force
    Aujourd'hui, être journaliste français, c'est la loose. Mieux vaut être américain, on se sent plus chez soi. La cour de l'Elysée est pleine de journalistes d'outre-Atlantique badgés d'un tonitruant «Change, we can believe in», le slogan de campagne d'Obama. Le service de presse finit par s'énerver, n'arrivant pas à canaliser le flux des journalistes qui tente d'entrer dans le Palais présidentiel. Evidemment, il n'y a pas assez de chaises pour tout le monde dans la salle où va se tenir la conférence de presse. 20minutes.fr est relégué au fond, derrière un poteau. La BBC aussi, c'est rassurant.

    17h: Barack Obama arrive à l'Elysée

    La place Beauvau qui jouxte le palais présidentiel est remplie de badauds massés derrière les barrières. Ils attendent patiemment Barack Obama depuis plusieurs minutes, quand le candidat démocrate et son grand barnum (plusieurs limousines, trois cars remplis de journalistes américains) déboulent avenue de Marigny. Le candidat démocrate ne salue pas la foule. Peu importe pour les fans: «Obama, on t'aime!», crie un spectateur.

    C. PLATIAU / REUTERS ¦ Le président Nicolas Sarkozy et le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama, le 25 juillet 2008, sur le perron de l'Elysée à Paris.

     
    <script>document.getElementById("legendePhotoVisible").innerHTML = document.getElementById("legendePhotoInVisible").innerHTML;</script>


    C. L. avec V. G. à l'Elysée


    20Minutes.fr



    votre commentaire
  • Ségolène Royal - Parti Socialiste Cannes
    Chères amies, Chers amis,

    La réforme des institutions a été adoptée hier par le Congrès réuni à Versailles.

    Ce n’est pas la victoire de la démocratie, c’est le renforcement du pouvoir monocratique de Nicolas Sarkozy, à coups de pressions indignes sur plusieurs députés.

    C’est Robert Badinter, l’ancien président du Conseil constitutionnel, qui a le mieux exposé les raisons de ne pas voter ce texte et souligné l’occasion perdue de mettre fin à la « monocratie » qui caractérise aujourd’hui notre régime (Vous pourrez lire son texte ci-dessous.)

    Où sont les garanties et les moyens d'indépendance de la presse ? Aujourd'hui, on constate la mainmise des groupes financiers proches du pouvoir sur les principaux médias, et la tentative de mise sous tutelle du service public de l'audiovisuel. Où est le mandat unique qui permettrait au Parlement d’être plus représentatif de la société française ? Il manque aussi ces deux autres piliers que sont la démocratie sociale - on a vu récemment la façon humiliante dont Nicolas Sarkozy traite les syndicats - et la démocratie territoriale, avec une nouvelle étape de décentralisation qui permettrait à l'État d'être plus efficace.

    Certains reprochent à la gauche d’être dans une « opposition pavlovienne ». Mais c’est la droite qui conduit une politique dure, dogmatique, brutale et cela, de façon systématique ! C’est le régime du mépris généralisé, comme je le disais dans une interview au Parisien.

    Alors non, il n’était pas moral de donner quitus à un gouvernement qui, tous les jours, donne de mauvais exemples de gestion des affaires publiques. Un seul socialiste a voté en faveur de la réforme. Comme par hasard, celui-là même qui m’a violemment attaquée quand je me contentais de dire la vérité sur Nicolas Sarkozy. Saura-t-on le prix payé pour ce vote ? Quelle dépendance et pourquoi ? Les démocrates, eux, en supporteront le coût. Bravo, en tous cas, aux élus radicaux qui ont résisté à la pression.

    --------------------

    Question plus importante : qui, pendant ce temps-là, se soucie de la vie quotidienne des Français, sur laquelle cette réforme institutionnelle n’aura aucun effet ? Cet été, ils vont passer moins de temps en vacances que l’an dernier et sont déjà préoccupés par les factures de la rentrée.

    À ce sujet, je retiens deux faits marquants dans l’actualité. L’insee nous apprend que le nombre de Français pauvres a encore augmenté. Ce sont aujourd’hui 7,9 millions de personnes qui gagnent moins de 880 euros par mois. Presque 14 % de la population. C’est énorme et inquiétant.

    À l’autre bout de la chaîne, les plus riches voient leurs revenus augmenter sans arrêt. Le nombre d’assujettis à l’impôt sur la fortune est maintenant de 548 000 foyers. Mais, comble du comble, les recettes que l’impôt sur la fortune apporte à l’État ont baissé de presque 6 % par rapport à l’an dernier. Les avantages fiscaux accordés par la droite aux plus riches portent leurs fruits. Au détriment de tous les autres…

    Pour toutes ces raisons, et d’autres encore, ne baissons pas les bras pour combattre ce système politique.

    À bientôt,

    Ségolène Royal




    ----------

    Robert Badinter, sénateur, ancien président du Conseil constitutionnel

    « Non à l'hyperprésidence »

    Publié dans l’édition du Monde du 20 juillet 2008

    http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/07/19/non-a-l-hyperpresidence-par-robert-badinter_1075175_0.html

    « Certains se demandent si, en refusant de voter la révision constitutionnelle, les socialistes ne sont pas en train de passer à côté d'une opportunité : rééquilibrer les institutions. La réponse est non. Cette révision est une occasion perdue, non pour les socialistes, mais pour la République. Nos institutions souffrent d'un mal profond : l'hyperpuissance du président. Il est le véritable chef du gouvernement, pour ne pas dire le gouvernement à lui seul, dans la pratique actuelle de l'Elysée. Et, depuis le quinquennat et la succession des élections présidentielle et législatives, il est le chef réel de la majorité présidentielle à l'Assemblée. La séparation des pouvoirs n'est plus qu'apparence. De surcroît, ce pouvoir sans pareil n'est assorti d'aucune responsabilité. J'appelle ce régime la monocratie : le pouvoir d'un seul dans la République.

    Or le projet de révision ne réduit pas les pouvoirs du président. Il les accroît en lui permettant de s'adresser directement aux parlementaires réunis en Congrès. Le président présentera un bilan flatteur de son action et fera acclamer par sa majorité son programme de gouvernement. Le premier ministre comme chef de la majorité parlementaire disparaît. Le renforcement des prérogatives du Parlement, premier objectif de la révision selon le président, est un leurre en termes de pouvoir réel. Tant que le président sera le chef incontesté de la majorité à l'Assemblée, le Palais-Bourbon demeurera une annexe du palais de l'Elysée. "Cy veut le Roi, cy fait la loi", l'axiome de l'Ancien Régime demeure la règle sous la Ve République.

    Quant aux pouvoirs de nomination du président aux grandes fonctions (Conseil constitutionnel, CSA, etc.), on annonce "un changement considérable" : le choix du président pourra être refusé par un vote des trois cinquièmes des membres d'une commission parlementaire. Mais un tel vote requiert le concours de la majorité présidentielle, qui ne sera jamais donné contre la volonté du président. Si on voulait rendre ces nominations consensuelles, il faudrait une majorité positive des trois cinquièmes nécessitant l'accord de l'opposition. On est loin du compte.

    D'autres font valoir que la réforme accorde à l'opposition parlementaire des droits nouveaux. Mais il faut regarder la portée des textes et non pas seulement l'étiquette. On nous dit : le Parlement aura la maîtrise de la moitié de l'ordre du jour, "un progrès immense". Mais qu'en est-il pour l'opposition ? Le projet lui réserve un jour pour trois semaines, à partager avec les centristes. Belle avancée démocratique !

    Autre exemple. Le président annonce que la présidence d'une commission parlementaire sur huit sera réservée à l'opposition. Pourquoi pas trois ? Nous ne demandons pas des pourboires, mais un rééquilibrage.

    Enfin, la révision proposée consolide le mode d'élection archaïque des sénateurs, qui assure à la droite une majorité pérenne au Sénat. Cette situation est un défi à la démocratie. Le comité Balladur avait ouvert la voie à un changement possible. La droite sénatoriale a tout refusé à ce sujet. Elle entend demeurer maîtresse du Sénat et, par là, de toute révision constitutionnelle proposée par la gauche. Lors de la prochaine alternance, la gauche devra donc présenter un projet de révision constitutionnelle, soumis directement au pays par voie de référendum. Il devra inclure la reconnaissance du droit de vote aux élections municipales des immigrés régulièrement établis en France. Cette réforme-là, si importante pour l'intégration, est ignorée par l'actuelle révision.

    Dans ces conditions, libre à qui le veut de danser un pas de deux constitutionnel avec le président de la République. Ce n'est pas notre choix. »

     

     


    votre commentaire