• Le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon le 12 mai 2007 à Paris

    La vision communautariste de Nicolas Sarkozy

    En axant son intervention devant les chefs de mission diplomatique français,le 27 août dernier,sur la confrontation entre l’islam et l’Occident,le président de la République met à mal l’approche universaliste et laïque de la politique étrangère de la France.

    Le discours du président Sarkozy devant la Conférence des ambassadeurs a fonctionné comme un acte d’alignement de la diplomatie de la France sur la vision du monde défendue par le président Bush et les néoconservateurs nord-américains.

    En présentant « la confrontation entre islam et Occident » comme « le premier défi mondial » à relever, Nicolas Sarkozy reprend à son compte la thèse simpliste et belliqueuse du « choc des civilisations » de Samuel Huntington que porte le président Bush. Le premier défi ? Cinq fois répété dans son discours ! Nicolas Sarkozy fait ainsi de la religion le critère de lecture du monde. Une aberration ! Le monde musulman est une réalité religieuse. Seuls les extrémistes, ultra-minoritaires, et le gouvernement islamique d’Iran veulent en faire un acteur politique mondial. En vain. Car l’histoire très différenciée des pays concernés rend ce critère sans efficacité pour comprendre leurs actions. Dès lors,réduire une telle série de nations à l’étiquette de «pays musulmans», évoquer à propos de l’énergie nucléaire le «droit des musulmans» «à l’énergie du futur» n’a pas de sens concret.La déclaration est donc destinée aux seuls dirigeants des États- Unis d’Amérique, comme un signe d’adhésion à leur vision du monde et aux conséquences qui en découlent.

    Cette vision communautariste du monde est en rupture avec la conception universaliste de la politique étrangère de la France. Cette simplification implique bien des conséquences blessantes dès aujourd’hui et bien des menaces pour demain. On retiendra l’atteinte faite à la laïcité de l’État, dans la mesure où le président de la République affiche une stigmatisation des Français de confession musulmane, tout aussi « occidentaux » que n’importe quels autres Français. Plus choquant encore est l’idée que l’islam de France soit appelé à jouer un rôle en tant que tel auprès du président de la République dans ce cadre. Un tel revirement des fondamentaux de la politique étrangère de la France, effectué sans aucun débat préalable ni information du parlement,confirme une dérive ultra-présidentialiste des institutions. On en verra une nouvelle preuve dans la décision présidentielle de conforter la présence militaire française en Afghanistan alors même que celle-ci a déjà été organisée sans aucune autorisation du parlement.

    Ce discours est un jour triste pour la France laïque et universaliste.

    Jean-Luc Mélenchon,
    sénateur PS de l’Essonne


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  • Municipales 2008: La course pour Paris est lancée

    Des touristes devant la Tour Eiffel à Paris

    Clemens Bilan AFP/Archives ¦ Des touristes devant la Tour Eiffel à Paris

     
    Après l’annonce des candidatures de Bertrand Delanoë et Françoise de Panafieu, en course pour la mairie de Paris, la campagne est officiellement lancée. Les piques et les associations également.

    A commencer par celle d’Anne Hidalgo, première adjointe PS du maire de Paris, qui ne voit en la rivale du maire sortant qu’une marionnette. «A l'heure où Bertrand Delanoë choisit de mettre toutes ses convictions, son énergie, sa compétence au service de tous les Parisiens bien au-delà des clivages partisans, Mme de Panafieu s'empresse de recueillir les consignes à l'Elysée, ce qui n'est pas un positionnement très ouvert, mais qui en fait la porte-parole d'un clan», a-t-elle estimé mardi.

    Chacun veut peser

    De son côté, Georges Sarre, président du groupe MRC au Conseil de Paris, espère peser dans le programme de Delanoë. Tout en affirmant que«les républicains de gauche ont vocation à participer à l'équipe Delanoë pour transformer l'essai, dans la durée, d'un Paris solidaire et moderne», il souligne : «Il faut encore enrichir et approfondir les pistes énoncées par le maire de Paris». «En particulier, dit-il, nous ne ferons pas l'économie d'un projet audacieux sur le Grand Paris pour répondre aux enjeux du logement, des transports, de l'environnement, et prendre à bras le corps l'insupportable divorce Paris/banlieue».

    Même combat pour les communistes : Jean Vuillermoz, président du groupe communiste au Conseil de Paris, affirme que les élus de cette étiquette «entendent participer» à «la nouvelle dynamique» lancée par Bertrand Delanoë, et faire connaître «leurs propres propositions».

    L’enjeu écologique

    Plus critique, Marielle de Sarnez, futur chef de file de l'UDF-MoDem aux municipales à Paris, pointe des «zones d’ombres» dans le bilan du maire sortant. Selon elle, Bertrand Delanoë a péché par manque d'«ambition» pour «faire de Paris la grande capitale dynamique, européenne qu'elle devrait être», par exemple en matière d'«intercommunalité» ou d’ «attractivité économique». Elle lui concède néanmoins un bon point : «il a compris qu'il fallait accorder de l'importance à tout ce qui était développement durable et a participé à la prise de conscience de cette question», face à «une droite qui est restée arc-boutée, fermée à ces évolutions-là».

    Un point qui pourrait peser dans la balance, durant la campagne. Les Verts ne s’y trompent pas et insistent sur le bilan écologique de Bertrand Delanoë. Leur chef de file à la mairie de Paris, Denis Baupin, a mis en avant mardi l'apport, essentiel à ses yeux, de son mouvement au bilan du maire sortant. «Une bonne partie des éléments de ce bilan ne seraient pas là s'il n'y avait pas eu les Verts», affirme-t-il. Denis Baupin, en tant que chargé des transports, a été une cheville ouvrière du tramway, de Vélib' ou de la fermeture estivale des quais ayant donné naissance à Paris-Plages.

    Et Denis Baupin de souligner : «Les questions environnementales ou d'écologie étaient passées sous silence dans la récente tribune du maire au Monde», selon l'élu Verts. «Quand Bertrand Delanoë parle aux socialistes, ce n'est pas le sujet». Avec une conclusion évidente pour Baupin : «Ca veut bien dire que si l'on veut une politique écologiste, il faut des élus écologistes». Loin d’être favori pour ces élections, il se veut pourtant confiant. «La position d'outsider nous va assez bien».

    Clemens Bilan AFP/Archives ¦ Des touristes devant la Tour Eiffel à Paris

     
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    Sandrine Cochard avec AFP


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  • Delanoë candidat à sa propre succession dès mardi

    Le maire de Paris Bertrand Delanoë le 6 décembre 2006

     

    Jacques Demarthon AFP/Archives ¦ Le maire de Paris Bertrand Delanoë le 6 décembre 2006

     
    «Je vous suggère de vous mettre au boulot», avait lancé Bertrand Delanoë aux militants socialistes lors de l'université d'été du PS. Et pour cause. Celui qui a été l'une des rares stars à La Rochelle et qui n'a pas caché qu'un poste de premier secrétaire du parti n'aurait rien d'incompatible avec sa fonction de maire - «je fais tout à fond !» - profitera d'une rentrée sur les chapeaux de roues pour lancer sa candidature aux municipales. Le maire de Paris devrait l'officialiser en effet dès mardi 4 septembre dans «Le Parisien».

    Fin août, Bertrand Delanoë avait déjà affirmé qu'il «n'attendrait pas deux mois» pour dire s'il serait candidat. Et à La Rochelle, il a rappelé qu'il «n'excluait rien du tout».

    Si la mairie de Paris, contactée par 20minutes.fr, a prétendu ne «disposer d'aucune information», la fédération parisienne du PS confirme que l'annonce se fera dès demain. Mais les réunions internes pour organiser la campagne et les modalités de désignation du candidat ne se tiendront pas «avant la semaine prochaine».

    François de Panafieu lance son programme

    Une annonce d'autant plus urgente pour le maire de Paris que la droite a d'ores et déjà lancé les hostilités. La candidate de l'UMP, Françoise de Panafieu, a ainsi présenté lundi son plan de campagne. Son objectif : avoir désigné d'ici à la fin octobre l'ensemble des têtes de listes des 20 arrondissements parisiens. Dès les 20 et 21 septembre, les élus parisiens se réuniront en séminaire pour définir un projet pour Paris qui devra être finalisé en concertation avec les adhérents du parti à la fin décembre.

    «J'entends que nous soyons tous unis», a déclaré Françoise de Panafieu, forte de «la confiance totale» que lui a exprimée la direction de son parti après la tribune dans «Libération» du député UMP de Paris, Bernard Debré, qui l'avait qualifiée d' «erreur de casting».

    Jacques Demarthon AFP/Archives ¦ Le maire de Paris Bertrand Delanoë le 6 décembre 2006

     
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    A. Sulzer


    20Minutes.fr, éditions du 03/09/2007 - 17h03


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  • Le challenger Delanoë

    Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, le 17 juin 2007 à Boulogne-Billancourt

    Joël Saget AFP/Archives ¦ Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, le 17 juin 2007 à Boulogne-Billancourt

     
    Et si c’était lui? Bertrand Delanoë intéresse de plus en plus au PS, et il le sait. Le maire de Paris, qui n’a pas dit encore s’il se représenterait dans la capitale en mars prochain, a marqué des points et les esprits, ce week-end à La Rochelle. Standing ovation des militants à l’issue de son discours, samedi matin, et une salle pleine à craquer de journalistes pour son point-presse cet après-midi, il y a des détails qui ne trompent pas.

    Delanoë laisse planer le doute

    Il ne fait guère de doute que le maire de Paris va se représenter, porté par le succès récent des Velib’ qui pourrait faire oublier la déconfiture de 2005 de la candidature de la capitale aux Jeux olympiques de
    2012. Un  nouveau succès de Delanoë aux municipales, en mars 2008, serait alors pour lui une double rampe de lancement, d’abord pour le Premier secrétariat du PS lors du prochain congrès qui pourrait être organisé dans la foulée, puis pour la présidentielle 2012.  

    Pour l’instant, tant sur Paris que sur le PS et la présidentielle, Delanoë laisse planer le doute. «Je ne suis candidat à rien et je peux être candidat à des choses…», a-t-il déclaré samedi, sourire aux lèvres. Mais avec la retraite momentanée de plusieurs éléphants – DSK et Fabius entre autres – le maire de Paris sait qu’il est avec François Hollande et Ségolène Royal, l’un des rares leaders crédibles du PS, même si les sondages ne l’avantagent pas vraiment. «Dans les circonstances actuelles, j’ai une petite utilité», confie-t-il.

    Ce matin, dans un discours – sans fausse note - prononcé à la tribune, Delanoë a fait sensation. Ode à «l’âme France», évocation du terrorisme international, de la «crise de civilisation», ou de la «réforme progressiste des régimes de retraite», le maire de Paris a voulu montrer qu’il pouvait parler d’autres choses que de couloirs de bus ou de crèches municipales. Une manière de se tailler, pour l’avenir, un costume d’homme d’Etat.

    Surtout, il n’a cessé de brosser les socialistes dans le sens de la fibre militante. Là où, durant la campagne présidentielle et aujourd’hui encore, Ségolène Royal ne cesse de dire «je», Delanoë n’a parlé que de «nous». «Nous n’avons d’avenir qu’ensemble », a-t-il lancé à la salle. Et quand il s’adonne à l’anecdote personnelle, c’est pour mieux pointer sa fidélité au PS. « J’ai ma carte du parti  depuis trente-cinq ans et je compte la garder jusqu’à mon dernier souffle », a-t-il proclamé, sous les applaudissements.

    Appel du pied aux strauss-kahniens

    Bertrand Delanoë peut compter sur le courant jospiniste pour se renforcer dans le parti. Une filiation qu’il va soigner, en s’affichant avec Lionel Jospin à un rassemblement des supporters de l’ancien Premier ministre, en septembre à Paris. Mais le maire de la capitale veut voir plus loin. Dès l’entame de son discours ce matin, il a rendu hommage à Michel Rocard, l’homme de la Deuxième gauche, avant de faire applaudir Pascal Lamy, le directeur général de l’OMC, qui «met, lui, les mains dans le cambouis».

    Une manière de flatter l’aile sociale-démocrate du PS et le courant strauss-kahnien, au moment où son leader est en partance vers le FMI. Une danse du ventre qui ne trompe pas Jean-Marie Le Guen, un des lieutenants de DSK. «Certains tiennent des discours purement tactiques, on le sait, mais à ceux-là, nous indiquons que nous ne sommes pas orphelins, nous avons un chef, il s’appelle Dominique Strauss-Kahn», précise le député de Paris. Et pas Bertrand Delanoë.

    Joël Saget AFP/Archives ¦ Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, le 17 juin 2007 à Boulogne-Billancourt

     
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    A La Rochelle, Bastien Bonnefous


    20Minutes.fr, éditions du 01/09/2007 - 17h50


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  • Hollande et Royal, stars de la première journée à La Rochelle

    La socialiste Ségolène Royal, le 31 août 2007 à La Rochelle

    Jean-Pierre Muller AFP ¦ La socialiste Ségolène Royal, le 31 août 2007 à La Rochelle

     
    Ils ne se sont pas croisés, pourtant leur couple s'est reformé malgré eux. Ségolène Royal et François Hollande ont été au centre de la première journée de l'université d'été du PS à La Rochelle. Les éléphants ayant choisi de bouder la réunion annuelle socialiste, les deux responsables anciennement compagnons à la ville ont été les seules figures du jour.

    François Hollande s'est fait discret, préférant lancer sa bombinette jeudi soir. Dans un dîner avec la presse, le Premier secrétaire du PS, qui quittera ses fonctions l'an prochain et ne cache pas ses ambitions d'être en situation pour la présidentielle 2012, a remis en cause un des piliers de la doxa socialiste : les 35 heures et la réduction du temps de travail. « Le pays doit travailler plus», a-t-il expliqué, estimant que le PS «ne peut
    plus dire qu'on va rétablir les 35 heures».  Une petite révolution alors que le programme de Ségolène Royal prévoyait, il y a encore quelques mois, la généralisation des 35 heures.

    Résultat, le discours de François Hollande dimanche,
    en clôture de l'université d'été, est particulièrement attendu. Notamment pour savoir si le premier secrétaire a réellement l'intention de lancer la refondation idéologique et organisationnelle du PS, ou s'il compte simplement gagner du temps jusqu'au prochain congrès prévu au printemps ou à l'automne 2008. Ou comme le résume un élu ségoliste : «Ou Hollande fait dans le concret, ou il nous enfume une fois de plus».

    Ségolène Royal, elle, ne cache pas son intention de
    prendre son temps. «Je suis optimiste, nous avons du temps devant nous pour mener la rénovation du parti». Moyennement applaudie aujourd'hui par les militants, l'ex-candidate socialiste sest posée en mère de famille responsable, demandant aux responsables socialistes de se «parler» pour que «le parti change» et que «l'imagination revienne». Un appel au jeu collectif qui a quand même ses limites, comme assister au discours de François Hollande dimanche.

    Jean-Pierre Muller AFP ¦ La socialiste Ségolène Royal, le 31 août 2007 à La Rochelle

     
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    A La Rochelle, Bastien Bonnefous


    20Minutes.fr, éditions du 31/08/2007 - 19h57


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